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Conquête spatiale

Mission accomplie pour Deep Impact

Le projectile Deep Impact, lancé par NASA, a touché comme prévu la comète Tempel-1. Cette expérience devrait apporter aux spécialistes une meilleure connaissance de la naissance des planètes et du système solaire.(Photo : NASA/JPL-Caltech/UMD)
Le projectile Deep Impact, lancé par NASA, a touché comme prévu la comète Tempel-1. Cette expérience devrait apporter aux spécialistes une meilleure connaissance de la naissance des planètes et du système solaire.
(Photo : NASA/JPL-Caltech/UMD)
C’est un succès indéniable pour l’Agence spatiale américaine qui peut d’ores et déjà s’enorgueillir d’avoir franchi un grand pas dans l’histoire de la connaissance de notre système solaire. Sa sonde Deep Impact a en effet réussi sa mission. Le projectile qu’elle a largué est entré, comme prévu à 5h52TU, en collision avec la comète Temple-1, provoquant un nuage brillant de matériaux issus des profondeurs de l’astre que les caméras qui se trouvaient à son bord ont aussitôt fixé.

L’aventure Deep Impact a débuté le 12 janvier dernier. Lancée de Cap Canaveral, la sonde a effectué un long voyage de 173 jours, parcourant quelque 431 millions de kilomètres, pour atteindre les environs de la comète Tempel-1 qui tourne autour du soleil sur une orbite située entre Mars et Jupiter. A son bord, Impactor, un module de 350 kg, constitué essentiellement de cuivre –un métal que l’on ne trouve pas sur l’astre afin d’éviter de fausser l’interprétation des données qui seront recueillies– et que la sonde avait pour mission de projeter à une vitesse de 37 000 km/h sur la comète. C’était chose faite ce 4 juillet –jour férié aux Etats-Unis qui célèbrent l’Independence Day– àexactement 5h52 TU. Avant la collision, le projectile, à bord duquel se trouvaient des caméras, a transmis une photo saisissante de Tempel-1. On y voit un astre irrégulier, grosso modo en forme de poire, présentant une surface d’apparence blanche sur laquelle se détachent plusieurs cratères. «Au début, nous pensions que la comète avait la forme d’un cornichon, puis d’une banane et maintenant nous avons vu l’arrière et cela a une forme triangulaire», a expliqué Rick Grammier, le chef du projet à la Nasa, qui n’a pas caché son enthousiasme face au succès de la mission.

Les caméras de la sonde, restée à 500 km de Tempel-1, ont ensuite pris le relais pour fixer la collision d’une puissance équivalente à l’explosion de quatre tonnes et demie de TNT. Les premières photos qu’elles ont retransmises montrent un jaillissement particulièrement brillant de matériaux surgis des entrailles de la comète. «L’impact a été plus important que je ne l’attendais et plus grand que la majeure partie d’entre nous ne le pensions», s’est ainsi réjoui Don Yeomans du Laboratoire de propulsion à réaction de Pasadena qui chapeaute la mission. Certains scientifiques craignaient en effet que Tempel-1 –qui comme toutes les comètes est constituée d’un mélange de glace et de roches– ne soit tellement poreuse qu’elle absorbe complètement le choc provoqué par Impactor, les laissant sur leur faim. Mais Tempel-1 a visiblement respecté ses promesses. «Nous avons obtenu toutes les données que nous étions en droit d’attendre et l’équipe scientifique est folle de joie», s’est en effet félicité Don Yeomans.

Mieux comprendre notre système solaire

Il faudra néanmoins plusieurs mois pour analyser toutes les données fournies par Deep Impact et pour que Tempel-1 dévoile enfin les secrets de sa composition. Un défi capital pour de nombreux scientifiques qui sont convaincus que les comètes «portent en elles les matériaux chimiques de base qui permettent l’émergence de la vie». Selon une des théories en vogue en effet, des comètes et des astéroïdes entrés en collision il y a quatre milliards d’années avec la Terre auraient apporté l’eau, y favorisant la vie. «Nous voulons savoir quels sont les matériaux qui composent ces astres et découvrir une nouvelle pièce dans le puzzle de la formation du système solaire», a indiqué Rick Grammier.

L’enjeu de la mission Deep Impact –qui a largué son projectile en direction du noyau même de la comète, une première dans l’histoire de la recherche spatiale– était en effet de photographier de près des matériaux agglomérés voici des milliards d’années, du temps où les planètes n’étaient pas encore formées et où le soleil était entouré d’une ceinture de poussières et de gaz. On comprend donc le défi que représente l’étude de ces corps qui sont considérés comme les plus vieux du système solaire et que l’on suppose être restés intacts depuis la création de notre vieux monde.


par Mounia  Daoudi

Article publié le 04/07/2005 Dernière mise à jour le 04/07/2005 à 17:32 TU

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Denis Moura

Responsable au CNES (Centre national d’études spatiales) de l’avancement des projets «étude et exploration de l’univers»

«Il ne faut pas croire que tous les mystères des comètes seront solutionnés à l’issue de cette mission…»

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