Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Economie

L’Internet chinois, nouvelle cible pour les investisseurs

Le fondateur d'Alibaba.com Jack Ma et le numéro deux de Yahoo!, Daniel Rosensweig lors de la conférence de presse le 11 août 2005 à Pékin.(Photo: AFP)
Le fondateur d'Alibaba.com Jack Ma et le numéro deux de Yahoo!, Daniel Rosensweig lors de la conférence de presse le 11 août 2005 à Pékin.
(Photo: AFP)
Le portail américain Yahoo! s'offre 40% du numéro un chinois du commerce en ligne Alibaba.com pour un milliard de dollars. Le marché de l’Internet chinois fait l’objet de l’attention des investisseurs depuis plusieurs mois. L’entrée en bourse triomphale du moteur de recherche chinois Baidu.com en témoigne. D’autres géants de l’Internet comme Google, MSN, eBay et Amazon ont manifesté également leur intérêt pour ce nouveau territoire.

Le nombre d’internautes chinois ne cesse d’augmenter:103 millions en juillet 2005, ils étaient 90 millions au début de l’année. Soit le deuxième réseau au monde derrière les Etats-Unis. Un potentiel phénoménal qui aiguise les appétits des géants de l’Internet. Le dernier à faire une entrée remarquée sur ce marché chinois est Yahoo!. Le portail américain a signé, jeudi 11 août, un accord de prise de participation pour un montant d'un milliard de dollars dans le site marchand chinois Alibaba.com.

Cette opération fait de Yahoo! avec 40 % du capital et 35% des droits des votes, le plus important investisseur d’Alibaba. Cette start-up qui emploie près de 2 000 personnes, est avant tout un site commercial s’adressant aux entreprises chinoises et étrangères. Mais il propose également des services d’enchères pour les consommateurs avec son site Taobao.com, à l’image du site américain de ventes aux enchères eBay, dont il est devenu l’un des concurrents.

© Baidu
Après Baidu, Alibaba

Avec cette transaction, Yahoo! met ainsi fin à son aventure en solitaire. Ce mariage avec Alibaba devrait donner naissance à un nouveau géant chinois des services en ligne en combinant les sites de commerce grand public et professionnels d’Alibaba au moteur de recherche Yahoo!, déjà numéro deux chinois derrière Baidu.com. Ce dernier a fait, vendredi 5 août, une entrée triomphale sur le Nasdaq, le marché américain des valeurs technologiques. Introduit à 27 dollars, le titre «Baidu» a atteint un maximum de 151,21 dollars dans le cours de la journée pour terminer la séance à 122,54 dollars, soit un gain de 354%.

Baptisé le «Google chinois», le moteur chinois de recherche Baidu.com, créé il y a cinq ans, se présente comme le sixième site web le plus visité au monde et le deuxième en terme de fréquentation en Chine. Baidu a bâti sa croissance sur un modèle économique déjà éprouvé par Google, à savoir un moteur de recherche alimenté par les revenus publicitaires en ligne. Mais le site a d’ores et déjà une panoplie de services bien plus diversifiée, il propose notamment le téléchargement payant de films et de musique en format MP3.

Après l’introduction de Baidu sur les marchés financiers, la prise de participation dans Alibaba traduit l’intérêt grandissant des investisseurs pour l’Empire du milieu, un marché encore embryonnaire mais au potentiel énorme. Car si la Chine se classe deuxième derrière les Etats-Unis par le nombre d’usagers de la Toile, le taux de pénétration de l’Internet est dans cette population de 1,3 milliard de personnes encore faible, à seulement 7,9% des foyers.

En mai dernier, le leader de la recherche sur le Net Google et la division Internet de Microsoft MSN se sont installés, rejoignant le site aux enchères eBay et le cybermarchand Amazon. Mais cette euphorie pour l’Internet chinois ne doit pas masquer les difficultés d’adaptation pour les entreprises occidentales. Car si depuis 2002, la Chine s’est lancée dans un développement accéléré du réseau, elle n’a pas renoncé pour autant à contrôler son contenu. Incapable de tout surveiller, le gouvernement chinois s’est donc engagé dans une stratégie de dissuasion de contenus. Au terme de la réglementation mis en place par le pouvoir, les éditeurs de sites web et les fournisseurs d’accès sont tenus pour responsables de la diffusion de toute information sensible (comme les droits de l’homme, le Dalaï-Lama, Taiwan ou le mouvement spirituel de Falungong).


par Myriam  Berber

Article publié le 11/08/2005 Dernière mise à jour le 12/08/2005 à 14:11 TU