Journées européennes du patrimoine
Réouverture exceptionnelle du Grand Palais
(Photo : Dominique Raizon / RFI)
Pour sa réouverture exceptionnelle, la nef du Grand Palais a mis ce week-end un habit de fête, une scénographie intitulée Ondes visibles : sur fond de musiques anciennes puisé dans le patrimoine français du XVIIe au XXIe siècles, brassées avec des sons naturels de vents, d’orages et de pluie, la voûte se colore tour à tour de bleu, blanc et rouge. L’ensemble -armature métallique, dôme à 45 mètres du sol au point culminant, et verrières illuminées par 12 000 ampoules- est renvoyé en profondeur grâce à un jeux de miroirs et de réflecteurs en plans inclinés. Magistral et vertigineux.
Le globe céleste représente l'état du ciel à la naissance de Louis XIV. (Photo : Dominique Raizon / RFI) |
Un chantier titanesque
La réouverture temporaire du Grand Palais intervient douze ans après la chute d’un rivet d’assemblage de sa charpente métallique d’une hauteur de 35 mètres, qui laissait présager d’autres dangers potentiels si l’ensemble n’était pas soigneusement vérifié et restauré. Mais avant de s’attaquer à la toiture, il a fallu revoir les fondations. Ainsi, les travaux de réparation de la charpente lancés en octobre 2001, ne commencèrent que huit ans après la fermeture du Grand Palais, une fois remplacés les 3 400 pieux de chêne qui commençaient à pourrir. Ils ont été remplacés par des ouvrages en béton enfoncés entre 15 et 20 mètres de profondeur dans la couche de calcaire «dur» et, là où il n’y en avait pas, c’est-à-dire sur l’ensemble de la moitié sud des murs porteurs, ce sont 1 850 colonnes de ciment qui ont été placées.
C’est donc dans un deuxième temps qu’ont été réparées la charpente (8 500 tonnes), la verrière (14 900 m2) et la couverture en zinc (5 200 m2), et qu’ont été restaurés les quadriges de Récipon qui surmontent l’édifice : l'Immortalité devançant le Temps et l'Harmonie triomphant de la Discorde. Pour donner la mesure de l’ampleur du chantier, disons encore qu’il aura fallu soulever de deux centimètres une partie des 1 100 tonnes de la charpente métallique du dôme central avant de changer les verrières et de remplacer le verre armé translucide par un verre feuilleté clair.
L'escalier d'honneur. (Photo : Dominique Raizon / RFI) |
«Monument consacré par la République à la gloire de l’art français»
Édifié de 1897 à 1900, à l’occasion de l’Exposition universelle de Paris, il fut dès son origine un «monument consacré par la République à la gloire de l’art français», comme l’indique l’inscription gravée sur son fronton. En 1964, André Malraux, alors ministre de la Culture, confia à Reynolds Arnould le soin de transformer une partie du Grand Palais en galeries destinées à présenter de prestigieuses expositions temporaires à caractère international. La première de ces expositions fut consacrée à l’art africain en 1966, puis les galeries ont accueilli plus de 240 expositions organisées pour la plupart par la Réunion des musées nationaux.
Renaud Donnedieu de Vabres, le ministre de la Culture, a précisé
Restaurée et illuminée, la grande verrière a retrouvé sa beauté d'antan. (Photo : Patrick Tournebœuf / EMOC) |
Après cette manifestation, plusieurs événements sont déjà programmés : la Foire internationale d’art contemporain (FIAC), du 5 au 10 octobre ; puis les défilés des maisons de couture Christian Dior, Chanel, Yves Saint-Laurent et Hermès ; le salon de la musique classique et du jazz (Musicora), mars 2006 ; la Biennale des antiquaires, septembre 2006.
par Dominique Raizon
Article publié le 18/09/2005 Dernière mise à jour le 18/09/2005 à 13:32 TU
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