Journées européennes du patrimoine
L’Assemblée nationale révèle ses trésors
(Photo : Irène Andreani/AN)
Quelque soixante Marianne, emblème de la République, quarante figurines en terre cuite du caricaturiste Daumier, de nombreux manuscrits commis par des noms qui ont marqué l’histoire de la République, mais aussi la minute du procès de Jeanne d’Arc ou bien encore le texte de la Marseillaise de la main de Rouget de Lisle : bref, pour ce coup d’envoi d’expositions qui seront désormais régulièrement présentées au Palais Bourbon, celle organisée à l’occasion des Journées européennes du patrimoine a été imaginée comme un voyage au cœur de l’histoire du pays. Jean-Louis Debré et Fabrice Costa, le directeur de la bibliothèque de l’Assemblée nationale et commissaire de l’exposition, ont eu deux objectifs majeurs : montrer que la République n’est pas née en un jour, et donner un petit aperçu de la richesse et de l’éclectisme des trésors soigneusement gardés.
Le Codex Borbonicus, le manuscrit aztèque de l’extrême fin du XVe siècle. (Photo : Thierry Ameller/AN) |
«L’esprit encyclopédique, hérité du Siècle des Lumières»
Gardienne de la mémoire républicaine et parlementaire, l’Assemblée s’est enrichie de l’héritage du patrimoine de l’Ancien Régime grâce aux confiscations des biens, puis pendant quelque 23 ans des ouvrages ont été rachetés. L’Assemblée a ainsi acquis au fil des ans des pièces historiques comme par exemple des manuscrits de Lamartine, Victor Hugo, Jean Jaurès, Georges Clemenceau, un masque mortuaire de Mirabeau, ou bien encore le projet de Constitution annoté de la main de Robespierre où sont préparés les arguments du discours prononcé le 11 août 1791 contre le suffrage censitaire. «Nous cherchons à acquérir encore aujourd’hui tout ce qui se rapporte à notre histoire politique», a insisté Jean-Louis Debré, et qui complète un fonds déjà foisonnant qui comprend, par exemple l’Adresse de la convention nationale au peuple français traduite en arabe (Imprimerie de la République an III, 1795) : rédigée par les membres des Comités de Salut public, de Sûreté générale et de Législation réunis après la séance du 9 octobre 1794, cette Adresse, proclamant la fin de la Terreur et le rétablissement de toutes les libertés, devait être traduite dans toutes les langues.
La Sphère armillaire du xve siècle. (Photo : Irène Andreani/AN) |
Pour prolonger cette politique d’achat, de conservation et de restauration, et cette politique d’ouverture de l’Assemblée national au grand public, Jean-Louis Debré a également annoncé, à l’occasion de l’ouverture de l’exposition, la création prochaine d’un musée destiné à recevoir les collections réunies jusqu’à présent au musée du Parlement à Versailles.. soit un grand nombre de manuscrits et d’archives d’un grand intérêt historique. Par ailleurs, l’Assemblée produira des publications des grands discours républicains et de petits ouvrages seront consacrés aux pères de la République.
par Dominique Raizon
Article publié le 15/09/2005 Dernière mise à jour le 15/09/2005 à 17:23 TU