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Patrimoine

Les monuments s’ouvrent à une visite virtuelle

A l'occasion des journées du Patrimoine 2004, dans le jardin de l'Hôtel de Sully, l'Unité MAP a présenté sur ordinateur les différentes étapes du processus allant de la numérisation <EM>in situ</EM> par scanner 3D et la prise de vue aérienne, jusqu'à la maquette numérique visitable en temps réel.(Copyright : <A href="http://www.map.archi.fr" target=_BLANK>http://www.map.archi.fr</A>)
A l'occasion des journées du Patrimoine 2004, dans le jardin de l'Hôtel de Sully, l'Unité MAP a présenté sur ordinateur les différentes étapes du processus allant de la numérisation in situ par scanner 3D et la prise de vue aérienne, jusqu'à la maquette numérique visitable en temps réel.
(Copyright : <A href="http://www.map.archi.fr" target=_BLANK>http://www.map.archi.fr</A>)
Pour élargir l’accès au patrimoine architectural français, plusieurs grands monuments seront reconstitués en trois dimensions (3D). Le château de Carcassonne et l'Arc de triomphe de Paris sont les premiers édifices à profiter de ce programme de sauvegarde numérique. Un projet de grande ampleur qui fait appel à des dispositifs techniques très avancés.

Inutile d’être dans le sud de la France pour visiter le célèbre château de Carcassonne. Il sera bientôt possible d’admirer ce palais emblématique de la Cité médiévale en glissant un cédérom sur son ordinateur ou en surfant sur internet. Tout le monde pourra prochainement profiter des moindres détails architecturaux en 3D de ce château cathare depuis l’examen complet du donjon aux toitures en passant par les tours rondes et les créneaux.

Mais au-delà de l’attrait du grand public pour les images de synthèse, les techniques en trois dimensions permettent également de satisfaire l’érudition des spécialistes. La 3D ne séduit pas uniquement pour son côté ludique. Elle apporte une dimension à la recherche des architectes, des conservateurs et des historiens. Les fresques, gradins, reliefs et les colonnades sont restituées en trois dimensions, à leur véritable échelle. Pas réel mais avec toutes les apparences du réel, le château est ainsi conservé pour l’éternité.

Une maquette 3D manipulable en temps réel

Le château comtal de Carcassonne (point de départ d'un programme qui couvrira à terme la cité médiévale) et l’Arc de triomphe de Paris sont les premiers édifices à profiter de ce projet baptisé «Programme 3D-Monuments» et lancé en 2003 par la Commission interministérielle pour la société de l’information (CISI). La numérisation du patrimoine culturel figure désormais parmi les priorités de nombreux Etats. La France fait partie des pays les plus engagés dans ce vaste chantier informatique.

Comme pour la numérisation des archives audiovisuelles (avec l’Institut national de l’audiovisuel) et du Web français (avec la Bibliothèque nationale de France), l’objectif est de rendre ce patrimoine accessible au plus grand nombre. Il s’agit également de mieux comprendre et faire comprendre les plus illustres bâtiments du patrimoine architectural français. Après le château de Carcassonne et l’Arc de triomphe de Paris, d’autres monuments comme le château de Vincennes et le site archéologique de Glanum à Saint-Rémy-de-Provence devraient bénéficier de cette numérisation.

Relevé aérien du jardin de l'Hôtel de Sully.
(Dessin: map.archi.fr)
En partenariat avec le Centre des monuments nationaux, MAP (*), une unité mixte de recherche du CNRS et du ministère de la Culture supervise ce projet scientifique. Plusieurs écoles d’architecture ont été également mobilisées : Lyon, Marseille, Nancy, Strasbourg et Toulouse. En effet, chaque reproduction en 3D fait appel à des dispositifs techniques très avancés : scanner 3D laser, hélicoptère radio-commandé pour les prises de vue aériennes, moteur graphique pour le temps réel. L’architecte Michel Berthelot est le directeur adjoint de l’Unité MAP au CNRS. Il revient sur les aspects techniques de ce projet : «Concrètement, cette numérisation s’appuie sur deux techniques : le relevé par scanner 3D laser qui permet de mesurer l’édifice de la façon la plus complète et le relevé photographique (numérique bien sûr), dont du relevé aérien. Tous les petits détails sont parfaitement reproduits». Après le relevé, la seconde étape est la modélisation qui consiste à construire le modèle géométrique de l’édifice en s’appuyant sur les mesures issues de la phase de relevé. La troisième phase est la représentation qui associe le relevé photographique au modèle géométrique. La maquette ainsi obtenue est manipulable en temps réel.

Qui pourra accéder à ces reproductions en 3D ? Quand et comment ? Et Michel Berthelot d’expliquer : «ce savoir numérique, dans sa dimension système d'informations est accessible aux professionnels du patrimoine prioritairement sur le réseau Internet. Dans sa dimension communication-représentation au grand public. Mais ce n’est pas le laboratoire qui produira stricto sensu ces résultats». Pour le grand public, cette conservation devrait faire ensuite l’objet d’une valorisation sur des supports variés (images diffusées sur cédérom ou bien encore sur le réseau Internet). Le programme, dans la mesure où il est soutenu financièrement par la France, s'intéresse à des monuments français, mais il concerne également d’autres monuments, c’est ainsi que le théâtre romain d'Oudna en Tunisie a fait l’objet d’une maquette 3D.


par Myriam  Berber

Article publié le 24/02/2005 Dernière mise à jour le 25/02/2005 à 11:35 TU

(*) MAP pour Modèles et simulations pour l’architecture, l’urbanisme et le paysage.