Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Internet

Les grands textes littéraires en ligne grâce à Google

Sur les pages des livres scannés, Google proposera des liens qui renverront vers les bibliothèques où les livres peuvent être empruntés.  

		(Photo : desktop.google.com)
Sur les pages des livres scannés, Google proposera des liens qui renverront vers les bibliothèques où les livres peuvent être empruntés.
(Photo : desktop.google.com)
Bientôt, les passionnés de lecture, pourront trouver sur Internet les collections de prestigieuses bibliothèques américaines. Un travail de bénédictins et un investissement exceptionnel que l’on doit au leader de la recherche sur le Net : Google.

Et si Internet devenait la plus grande bibliothèque du monde ? Pas seulement en raison des possibilités de vente ou d’achat à distance. Mais par la magie du moteur Google. Le numéro un mondial de la recherche sur le Net a en effet annoncé travailler à la numérisation des ouvrages des bibliothèques afin de d’en donner l’accès dans les années qui viennent aux internautes. Une fois numérisés, les livres pourront être consultés sur Internet. Pour les livres les plus anciens, tombés dans le domaine public, le texte intégral sera disponible gratuitement. Pour les autres, soumis aux règles sur les droits d'auteur, seuls des extraits et les références seront proposés. Sur les pages des livres numérisés, des liens renverront sur le libraire en ligne Amazon et les bibliothèques où les livres peuvent être empruntés, Google ne tirera aucun profit de ces liens.

Au total, ce sont plus de 15 millions d’ouvrages appartenant à cinq bibliothèques universitaires américaines qui seront disponibles sur les répertoires de Google. Via une technique que la société n'a pas détaillée, le moteur américain compte scanner et diffuser sur Internet la quasi-totalité des huit millions de volumes de Stanford, les sept millions de l'Université du Michigan, les ouvrages d'Oxford antérieurs à 1900 et quelques documents rares de la Bibliothèque de New York. Le tout pourrait prendre dix ans, pour un coût estimé entre 150 et 200 millions de dollars. Parmi les ouvrages concernés, la première édition (1687) des Principes d'Isaac Newton, que possède Stanford, ou De la descendance de l'homme de Charles Darwin (1871), issu de la collection d'Oxford.

10 milliards de pages web déjà répertoriées

Internet intéresse de plus en plus les responsables de fonds de bibliothèques qui y voient un vecteur de diffusion de leurs œuvres mais aussi un outil de recherche créative comme l’a indiqué Paul LeClerc, président de la New York Public Library. «C'est une situation gagnante pour tous. Rendre nos collections accessibles à un large public, et ce gratuitement, est au coeur de notre mission». Même constat pour, Michael Keller, responsable de la bibliothèque de Stanford qui se déclare très satisfait par ce projet : «C’est un grand pas en avant. Nous numérisons des textes depuis des années pour les rendre plus accessibles, mais avec les livres, contrairement aux revues, nos efforts étaient limités pour des raisons à la fois techniques et financières. L'accord avec Google propulse notre production numérique de l'échelle artisanale à l'échelle industrielle».

Un ticket gagnant également pour les maisons d’édition. La mise en ligne de millions d’ouvrages sur la Toile est de nature à transformer de manière tout à fait intéressante le secteur de l’édition, selon John Wilkin de l'Université du Michigan :«Cette évolution est de fait une chance pour les maisons d'édition. Les éditeurs verront cela comme un bienfait, et permettront sans doute un accès plus large aux textes protégés par les droits d'auteur. Jusque-là tout a montré que quand un livre est rendu accessible sur Internet, les ventes montent».

Une aventure pas vraiment expérimentale, le projet de Google n’est la première initiative dans ce domaine. L’une des plus importantes bibliothèques numériques accessibles gratuitement sur Internet est le fonds «Gallica», une émanation de la Bibliothèque nationale de France. Gallica propose un accès à 70 000 ouvrages numérisés et à plus de 80 000 images. L’autre grande cyberbibliothèque à la disposition des internautes est «The Internet Archive» basé à San Francisco qui propose un million d’ouvrages ainsi que des films et des sons, provenant de bibliothèques prestigieuses des Etats-Unis, du Canada, d’Egypte, d’Inde et des Pays-Bas. «The Internet Archive» maintient également à jour la «Wayback Machine» (la machine à remonter le temps) qui regroupe près de dix milliards de pages web. Elle est l’oeuvre de Brewster Kahle, un entrepreneur de San Francisco, qui a patiemment archivé depuis cinq ans des échantillons représentatifs, surprenants ou cocasses de la production pléthorique d'Internet.



par Myriam  Berber

Article publié le 23/12/2004 Dernière mise à jour le 23/12/2004 à 17:17 TU