Près de quatre millions de Burkinabés sont attendus aux urnes, dimanche 13 novembre, pour élire leur président. Douze candidats sont en lice dont le chef de l'Etat sortant, Blaise Compaoré, au pouvoir depuis dix-huit ans. Le président burkinabé qui brigue pour la troisième fois un mandat de cinq ans paraît assuré de remporter ce scrutin. Diminuée par le retrait de l'un de ses principaux leaders, Hermann Yaméogo, l'opposition critique une disproportion entre les moyens affectés à la campagne par le président sortant et ceux de ses adversaires. Pour ses principaux challengers, comme Bénéwédé Stanislas Sankara, Laurent Bado ou encore Philippe Ouédraogo, l'enjeu consiste à se positionner comme leader de l'opposition. L'opposition se distingue en deux grandes familles, les «sankaristes» dont maître Bénéwédé Sankara et Norbert Michel Tiendrébéogo par exemple et les socialistes comme Ali Lankouandé et Emile Paré.
BADO Laurent : docteur en droit public, ex-commissaire à la réforme de l'administration, il se donne cinq ans pour éradiquer la pauvreté, s'il est élu.
BOUDA Gilbert : illustre inconnu, né en Côte d'Ivoire et âgé de 38 ans, ce «planificateur en développement» se veut le chantre de la «Fasocratie»,un concept assez fumeux, à mi-chemin entre le socialisme et le sankarisme.
COMPAORE Blaise : président de la République depuis dix-huit ans et le renversement de feu Thomas Sankara, le 15 octobre 1987. Elu en 1991 et en 1998, il brigue un troisième mandat consécutif, un quinquennat, cette fois, après avoir fait modifier la Constitution qui les limitaient à deux et prévoyait des septennats .
DAKIO Clément Toubé : il est un candidat «indépendant», à proprement parler. Entré en politique au début des années 2000, ce banquier à la retraite, candidat de l'Union pour la démocratie et le développement (UDD), espère se faire connaître dans sa région natale du Mouhoun. Il est âgé de 66 ans.
KABORE Nayabtigungu Congo: ce diplomate de carrière âgé de 57 ans fait figure de parfait outsider. En dix-huit ans d'existence, son parti, le Mouvement pour la tolérance et le progrès (MTP) n'a reçu aucun mandat électif à quelque niveau que ce soit. Pourtant le «Nayab», le «rassembleur» ne désespère pas de faire avancer ses idées, axées sur l'intégrité et l'autosuffisance alimentaire.
LANKOANDE Ali: le professeur bénéficie d'un atout, la notoriété de son parti, qui est aussi celui du professeur Ki Zerbo, le Parti pour la démocratie et le progrès-Parti socialiste (PDP-PS). Mais son âge, 75 ans, est un handicap.
OUEDRAOGO Philippe: unique polytechnicien du pays, élu député sous la bannière du Parti pour la démocratie et le socialisme (PDS). Il prône «un autre Burkina».
OUEDRAOGO Ram: premier candidat écologiste du Burkina Faso, il a créé, en 199, l'Union des Verts pour le développement du Burkina Faso.
PARE Emile: le candidat du Mouvement du peuple pour le socialisme-Parti Fédéral (MPS-PF) veut renouveler le courant socialiste et accessoirement se positionner comme son héritier.
SANKARA Bénéwédé Stanislas: l'un des nombreux héritiers du sankarisme, il est le candidat de l'Union pour la renaissance-Mouvement sankariste. L'avocat propose de revenir «au sources de la révolution sankariste».
TIENDREBEOGO Norbert Michel : 50 ans, le candidat du Front des forces sociales(FFS) croit venue son heure. Il se veut le candidat de la jeunesse.
TOURE Soumane:
le leader du Parti africain de l'indépendance, vient juste de retirer son parti du gouvernement. Pourtant, il se présente comme le meilleur opposant face à Blaise Compaoré.