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Bangladesh

Deux juges tués dans un attentat

Après la série d’attentats du 17 août 2005 la police bangladeshi avait saisi des explosifs appartenant au groupe terroriste Jamaat ul Mujahideen.(Photo : AFP)
Après la série d’attentats du 17 août 2005 la police bangladeshi avait saisi des explosifs appartenant au groupe terroriste Jamaat ul Mujahideen.
(Photo : AFP)
Deux juges ont été tués hier soir par l'explosion d'une bombe lancée dans leur direction alors qu'ils se rendaient en voiture au tribunal, dans une localité située à 120 kilomètres au sud de Dacca, la capitale.

La voiture des deux magistrats est tombée dans ce qui ressemble fort à une embuscade, à Jhalokati. Plusieurs assaillants ont jeté dans leur direction des engins explosifs. L’un des juges, Sohail Ahmed, a été tué sur le coup, tandis que son collègue Jagannath Pandey est mort de ses blessures à l’hôpital.

Les magistrats sont en ce moment particulièrement exposés au Bangladesh. Au point que le gouvernement a décidé, le mois dernier, de fournir des escortes armées à 66 juges de première instance. Plusieurs attaques à la bombe ont, en effet, eu lieu contre des tribunaux et une agression, toujours à la bombe, a été perpétrée à la mi-octobre contre un autre juge qui a été blessé à la jambe.

Les agresseurs ont été arrêtés. Selon le ministre de l’Intérieur, ils appartiendraient à un mouvement interdit, la Jamaat ul Mujahideen. Les autorités soupçonnent ce groupe extrémiste musulman d’être également responsable de la campagne d'attaques à la bombe du mois d'août dernier destinée à faire pression sur le gouvernement pour qu’il instaure la loi islamique au Bangladesh. Le 17 août, en effet, près de 500 bombes de faible puissance avaient explosé presque simultanément dans tout le pays.

L’avertissement de la Jammaat ul Mujahideen

À la suite de cette série d'attentats, la police avait procédé à des arrestations massives : plusieurs centaines d'islamistes, pour la plupart des adhérents ou des sympathisants de la Jamaat ul Mujahideen, ont été mis en prison. D'où cette nouvelle vague d'attentats ciblant les magistrats qui doivent les juger. Du coup, l’association des barreaux du pays, qui rassemble les avocats du Bangladesh, a décidé de boycotter les tribunaux jeudi prochain en signe de protestation.

La dernière en date de ces attaques n'est d'ailleurs pas une surprise : la Jamat ul Mujahideen avait averti, fin octobre, qu'elle s'en prendrait à des institutions de l'État avant le sommet du SAARC (South Asian Association for Régional Cooperation). Cette organisation qui rassemble les sept pays d'Asie du Sud s'est réunie ce week-end à Dacca et a justement consacré ses débats au terrorisme.


par Olivier  Da Lage

Article publié le 14/11/2005 Dernière mise à jour le 14/11/2005 à 17:49 TU