Egypte-Libye : 3 - 0

Les « Pharaons » s’imposent d’entrée

Après un quart d’heure de jeu, l’Egyptien Mido devient le premier buteur de la CAN 2006.
(Photo : AFP)

Mission accomplie. Largement même. Les « Pharaons » n’ont pas laissé aux Libyens l’occasion d’affirmer leurs prétentions. Même si tout n’a pas été parfait – les trois buts ont été inscrits sur des tirs arrêtés – l’ensemble a fait bonne impression. Mais il faudra le revoir face à un adversaire d’un autre niveau.

De l’un de nos envoyés spéciaux au Caire

Déterminés. On ne pouvait pas l’être autant que les « Pharaons » sur les bords du Nil. Beaucoup doutaient, la récente défaite contre les Sud-Africains ayant rafraîchi les enthousiasmes. Sauf Hassan Shehata qui, sur son banc, savait que le premier match contre le voisin libyen était sans doute le plus abordable dans un groupe où les deux ténors ont pour noms Maroc et Côte d’Ivoire.

D’entrée de jeu, les coéquipiers d’Ahmed Hassan s’installaient à coups de passes précises dans le camp des « Verts », multipliant les échanges, les relais, les courses en avant, concrétisés par de multiples corners. C’est sur l’un d’eux frappé par Mohamed Abdel Wahab, que Mido, idéalement placé au deuxième poteau, incrusté entre deux défenseurs adverses, ouvrait le score d’une splendide tête piquée. On jouait depuis un quart d’heure et les Egyptiens venaient de démontrer qu’ils n’étaient nullement impressionnés par l’importance de l’enjeu, par plus que par la présence de leur président, Hosni Moubarak.

Mido, premier buteur de la CAN 2006

Moins de cinq minutes plus tard, Younes Al Shibani commettait une grosse faute sur Mohamed Barakat qui aurait pu lui valoir un carton rouge mais que l’arbitre burkinabé Lassina Pare, par mansuétude, décida un jaune. Mido faisait mine de frapper le coup franc pour mieux permettre à Mohamed Abou Treka d’ajuster une balle enroulée que l’Anglais David Beckham n’aurait pas désavoué. Pleine lucarne en plus. Un vrai travail d’orfèvre. Et deux à zéro pour les Egyptiens. Les Libyens étaient justement menés au score mais n’étaient pas surclassés. Pas du tout. Ils réagissaient, approchaient à plusieurs reprises le but d’Essam El Hadary sans réellement le menacer, ne parvenant pas à ajuster la cage.

Après la pause, les Libyens cherchaient plus à préserver leur gardien qu’à tenter de combler leur retard, maintenant cinq ou six joueurs en défense. Profitant de l’aubaine, les Egyptiens jouaient leur partition, tranquillement, s’organisant autour d’un Mohamed Barakat qui devrait être une des grandes confirmations du tournoi et avec un Mido offensif, mordant, retrouvé dans un contexte favorable.

Le gardien libyen expulsé

Le rythme avait baissé et puisque les Libyens n’arrivaient toujours pas venir titiller El Hadary, on pouvait avoir le sentiment que le tableau d’affichage allait en rester là. Erreur. A la soixante-dixième minute, le petit attaquant égyptien Amr Zaki débordait sur le côté droit, passait le gardien Luis Agustini qui l’accrochait par le maillot pour éviter le but. Carton rouge et penalty en faveur des « Pharaons ». Agustini quittait le terrain, accompagné de Muntaser qui sortait pour céder sa place à un gardien de métier, Muftah Ghzalla .Mido exécutait la sentence. Son tir était repoussé par le gardien qui renvoyait dans les pieds d’Ahmed Hassan, arrivé à toute vitesse sur le côté droit. D’un tir croisé, il ajustait la cage désertée par le malheureux gardien libyen.qui, par deux fois, en fin de rencontre, allait se montrer déterminant sur des frappes égyptiennes. Il jouera le prochain match des Libyens ; ce n’est peut-être pas un mal.

La large victoire égyptienne met désormais la pression sur les « Eléphants » et sur les « Lions de l’Atlas » qui s’affrontent ce samedi dans le deuxième match du groupe A. Elle réconforte tout un peuple placé depuis plusieurs mois dans l’incertitude. Ella garantit que, momentanément au moins, les Egyptiens ne bouderont pas la CAN. Et c’est très bien ainsi.

par Gérard  Dreyfus

Article publié le 20/01/2006 Dernière mise à jour le 03/02/2006 à 14:12 TU