Cameroun – Angola : 3 - 1
Coup de chapeau, Monsieur Eto’o !
(Photo : AFP)
De l’un de nos envoyés spéciaux au Caire
C’était un match piège pour le Cameroun : la victoire était évidemment prévisible, tant leur supériorité paraît évidente dans ce groupe B, et notamment face à l’Angola. Mais les « Lions Indomptables » auraient également bien pu se faire surprendre par des Angolais sans complexe.
Les « Palancas Negras » (surnom de l’équipe angolaise), qualifiés pour la Coupe du monde en Allemagne ont bien tenté de réaliser un joli coup au stade de l’Académie militaire du Caire pour ce premier match du groupe. Et d’ailleurs, les Lions ont sans doute été parfois comme décontenancés par cette formation emmenée par Luis Goncalvès.
Dans les premières minutes du match, les hommes d’Artur Jorge ont pris le temps de trouver leurs marques. Au quart d’heure de jeu, première grosse occasion pour les « Lions », une tête de Rodolphe Douala Mbella sauvée grâce à un arrêt réflexe du portier angolais Joao Ricardo. Mais deux minutes plus tard (18e), ce même Joao Ricardo ne pouvait rien faire sur une frappe enroulée de Samuel Eto’o. L’attaquant du Barça frappait un coup franc depuis l’entrée de la surface de réparation, et ouvrait magnifiquement le score (1-0).
L’Angola égalise
Les quelques dizaines de supporteurs camerounais dans les tribunes pensaient alors que le plus dur était fait, avec ce but. Mais leur enthousiasme allait être de courte durée. Menés au score, les Angolais allaient alors perdre leurs complexes, jouer crânement leur chance. Et c’est presque naturellement qu’ils allaient revenir au score à la demi-heure de jeu. Le capitaine Akwa, attaquant vedette de la sélection, très mobile, était retenu dans surface de réparation. Pénalty indiscutable, transformé par Flavio (1-1).
Cette égalisation, logique, donnait encore un peu plus de piment à cette rencontre, et un peu plus de jus aux « Palancas Negras ». Et jusqu’à la fin de la rencontre, ils allaient jouer ainsi, de manière engagée, réalisant parfois quelques belles combinaisons, allant même jusqu'à se procurer plusieurs occasions nettes, grâce à Akwa, auteur d’un spectaculaire retourné acrobatique en début de seconde période, ou encore à la 65e minute, cette tête piquée mais non cadrée de Manuel Pedro rentré en jeu quelques instants plus tôt.
Eto’o en grande forme
Le Cameroun n’a pas donc la partie aussi facile que prévue ; les Angolais ont prouvé que leur qualification au Mondial n’était pas totalement incongrue. Mais c’est vrai qu’un homme a fait la différence en faveur du Cameroun : Samuel Eto’o. Il semble franchement en forme, déjà dans le tempo de la compétition. Et il l’a prouvé. A la 38e minute, dans la surface de réparation angolaise, il reprend de la tête un centre venu de la droite et expédie le ballon dans les filets.
En seconde période, il démontre l’étendue de son talent, en multipliant les occasions aux abords de la surface adverse. A la 76e min, il reçoit un ballon dans l’axe, s’avance et, d’une frappe tendue à l’entrée de la surface de réparation, inscrit le troisième but pour les Lions.
Le coup du chapeau, trois buts différents: un sur coup de pied arrêté, un de la tête, et un dans le cours du jeu. Il aurait même pu inscrire un quatrième but somptueux, si sa reprise de volée en extension à l’heure de jeu avait été cadré. Toujours est-il que grâce à ses trois réalisations, Samuel Eto’o prend la tête du classement des buteurs. Il offre une victoire qui soulage le Cameroun, et qui rassure les supporteurs camerounais. Bien sûr, l’entraîneur des Lions, Artur Jorge, aura encore des réglages à effectuer, notamment en défense. Bien sûr les Camerounais gagneraient à être plus précis dans leurs combinaisons. Mais une chose est sûre, cette victoire place les « Lions » dans de bonnes dispositions pour la suite de la compétition.
par Olivier Péguy
Article publié le 21/01/2006 Dernière mise à jour le 03/02/2006 à 15:02 TU