Nigeria - Ghana : 1 - 0

Le Nigeria se montre très entreprenant

Ismailla Taye Taiwo (le numéro 3) est félicité par son coéquipier Yussuf Ayila après avoir marqué le seul but du match.
(photo : AFP)

Lors de l’un des premiers chocs de cette CAN 2006, le Nigeria s’est imposé en fin de partie face au Ghana. Les « Super Eagles » se sont montrés très entreprenants.

De l'un de nos envoyés spéciaux en Egypte

Une affiche comme celle-là ne pouvait laisser aucun connaisseur du football africain indifférent. Le choc des deux géants de l’Afrique de l’Ouest, leur cinquième confrontation en phase finale dont on était de curieux de savoir si elle allait désigner un vainqueur et lequel il serait. On pensait que la confrontation serait serrée, que, peut-être, les Nigérians auraient à cœur d’entamer leur croisade du rachat après leurs malheurs en éliminatoires de la Coupe du monde, et, que les Ghanéens, de leur côté, ne pouvaient pas ne pas se présenter en futurs mondialistes.

Deux dispositifs contrastés au coup d’envoi de la rencontre. Les Nigérians résolument offensifs avec le trio Obafemi Martins, Julius Aghahowa et -un peu en retrait- Osase Odemwengie. Les Ghanéens plus prudents avec un seul homme en pointe, Matthew Amoah.

Dès le coup d’envoi les « Super Eagles » confirmaient leur intention en multipliant les incursions dans le camp des « Black Stars ». Domination territoriale sans grande menace pour le portier Sammy Adjei. Il faudra attendre environ un quart d’heure pour voir la première frappe dangereuse signée Taye Taiwo, le défenseur nigérian dont la puissance est en quelque sorte la marque de fabrique. Intervention efficace d’Adjei. Il aura de nombreuses occasions par la suite de se mettre en évidence ou de créer quelques grosses frayeurs à ses supporteurs, alternant les interventions propres et les maladresses, heureusement pour lui, sans conséquences. Au total cinq vraies occasions de but pour les Nigérians, aucune cependant pour Obafemi Martins et trois pour les Ghanéens. Taye Taiwo, Julius Aghahowa, Osase Odemwengie, Wilson Oruma pour les Verts ; Issah Ahmed, Abubakari Yakubu, Stephen Appiah pour les Blancs ghanéens. Des frappes dangereuses sur coup de pied arrêté ou des frappes lointaines très lourdes. A la pause, il ne manquait que des buts qui auraient permis de relever vers la mention bien la note de la partie.

Taiwo concrétise

Au retour des vestiaires, les Nigérians reprenaient illico le chemin des lignes ghanéennes. Osase Odemwengie effectuait un slalom digne des meilleurs skieurs dans la surface blanche avant d’effectuer un superbe tir, mais hors cadre. Il était aussitôt imité par Wilson Oruma qui après un superbe contrôle orienté de la poitrine manquait de peu la cage. Un vrai festival. A la 52^e minute première réplique ghanéenne par Yakubu Abubakari après un cafouillage devant Vincent Enyeama. Une domination nigériane et, par moment des contres toujours menaçants des camarades de Stephen Appiah. Ce sont d’ailleurs les Ghanéens qui allaient se distinguer aux 69^e et 70^e minutes, manquant d’ouvrir la marque en grande partie en raison d’un arrêt réflexe d’Enyeama. Deux moments importants du match car, un quart d’heure plus tard, suite à un coup franc, Taye Taiwo de trente mètres envoyait un missile dont il a le secret qui fusillait les filets ghanéens. Un à zéro, ce sera le score final. Un beau, un bon match. Du travail de pro.

Sans Okocha, présent en Egypte mais absent sur le terrain pour cause de blessure, sans Michaël Essien et Sulley Muntari, il est évident que c’est le Ghana qui a le plus été handicapé par le double forfait d’hommes de base du groupe. Parce qu’il a été obligé de se réorganiser au milieu et en attaque. Gardons-nous par conséquent de porter un jugement qui serait déjà « définitif » sur les « Black Stars ». Car beaucoup d’observateurs ont ouvert leur carnet de notes dans la perspective du rendez-vous allemand. Après la première journée la Tunisie a été conforme à sa réputation de champion, le Ghana, en dépit de sa défaite contre le Nigeria, a montré de réelles qualités. En dépit de son succès, la Côte d’Ivoire contre un adversaire difficile a été en-deçà de ce qui était annoncé. L’Angola a montré des faiblesses face à un Eto’o déchaîné. Quant au Togo, il s’est perdu dans les labyrinthes des Pyramides.

par Gérard  Dreyfus

Article publié le 23/01/2006 Dernière mise à jour le 03/02/2006 à 15:12 TU

Les réactions:

 

Wilson Oruma: "La victoire a choisi son camp en fin de rencontre. Elle s'est donnée à l'équipe qui la désirait le plus. Nous avons lutté jusqu'au bout, alors que les Ghanéens semblaient se contenter du match nul".

 

Samuel Osei-Kuffour:" L'équipe a manqué de lucidité et d'à propos dans les dernières minutes de la partie. Notre inattention nous a coûté le but décisif. Il nous reste deux matches pour nous replacer dans la course. On doit regarder l'avenir".