Egypte – Maroc : 0 - 0
Bras de fer sans vainqueur
(Photo : AFP)
De l’un de nos envoyés spéciaux en Egypte
Mettez-vous un instant dans la tête d’un des joueurs égyptiens, au moment il entre sur la pelouse du Stade international du Caire, pour ce match face au Maroc. Plus de 75 000 supporteurs sont là, assoiffés de victoire, avides de beau jeu. Les petits drapeaux égyptiens s’agitent dans toutes les tribunes avec ferveur. C’est tout une ville, tout un peuple uni derrière son équipe. Une équipe qui a bien entamé la compétition avec une victoire face à la Libye dans le premier match. Alors c’est vrai, la rencontre face au Maroc n’est pas décisive, elle est juste importante et utile. Il s’agit de faire plaisir aux très nombreux supporteurs présents, emplissant toléré les gradins au delà de la capacité du stade. Il s’agit de rappeler la supériorité des « Pharaons » sur les « Lions de l’Atlas », qui d’ailleurs ne se sont jamais imposés sur les bords du Nil. Et il s’agit au passage de décrocher son billet pour les quarts de finale. Voilà ce qu’il y a dans la tête des joueurs égyptiens au coup d’envoi du match.
Mettez-vous maintenant un instant dans la tête d’un des joueurs marocains, à ce même moment de la soirée. Il sait qu’une défaite face à l’Egypte serait synonyme d’élimination pour le tour suivant, après la défaite enregistrée lors du premier match.
Un début en trombe pour les « Pharaons »
Le décor est planté. Place au jeu. Un jeu certes engagé de part de d’autre, physique mais pas brutal, tendu mais pas nerveux. Et d’emblée, ce sont les Egyptiens qui se montrent dangereux. Trente secondes après le coup d’envoi, l’attaquant de Tottenham, Ahmed «Mido» Hossam déborde côté gauche et
Les Marocains, qui alignaient sensiblement la même équipe que pour le premier match, peinent à organiser leur jeu, face au pressing des Egyptiens. En tout cas, il ne cèdent pas, et parviennent même à relever la tête en fin de première période. Les finalistes de la dernière édition se créent même quelques occasions, comme à la 36ème minute, ce tir en pivot de Youssouf Hadji, arrêté par Essam El-Hadary.
Des occasions de part et d’autre
La seconde période présentera le même profil : une équipe égyptienne qui cherche à faire la différence avec les grands gabarits de ses attaquants, et une formation marocaine qui ne s’en laisse pas compter. Le jeu se muscle un peu. Dans les tribunes aussi, les choses s’animent, avec des supporteurs libyensqui lancent des sièges sur les forces déployées en bas des tribunes. La police intervient pour faire sortir les éléments perturbateurs. Sur la pelouse, la balle passe d’un camp à l’autre.
Les occasions s’enchaînent. A la 66ème minute, Youssouf Hadji reprend de la tête un ballon de corner, obligeant le gardien des « Pharaons » à s’illustrer. Deux minutes plus tard, c’est au tour du portier marocain de se montrer solide pour stopper un tir puissant d’El Sakka sur un coup franc dans l’axe. Portés par les 75 000 supporteurs, les onze joueurs égyptiens se montrent encore plus dangereux dans le dernier quart d’heure. Mais toutes les occasions se heurtent à un Tarek Jarmouni impeccable dans son but et une défense marocaine bien en place. Dans les arrêts de jeu, le match est prêt de basculer en faveur des Egyptiens. Mohamed Ibrahim se présente seul devant Jarmouni. Il a la balle de but au bout de son pied, mais il rate son tire, au plus grand désespoir du public.
Ce match nul 0-0 est somme toute, logique. Les Egyptiens n’ont pas réussi à trouver la faille, en raison d’une formation marocaine bien groupée. Les Marocains n’ont pas réussi à marquer par faute, sans doute d’un vrai joueur pour orienter le jeu vers l’attaque avec clairvoyance. Mathématiquement, les Lions de l’Atlas sont encore en course pour une qualification, mais il semble loin leur magnifique parcours lors de la précédente CAN ! Quant aux Egyptiens, ils se sont bien rapprochés de la qualification pour la suite de la compétition. Mais pour aller loin dans cette CAN, les Pharaons devront se montrer plus efficace, comme ils l’avaient été face à la Libye.
par Olivier Péguy
Article publié le 24/01/2006 Dernière mise à jour le 24/01/2006 à 21:59 TU