Cameroun – Togo : 2 - 0
Samuel resserre l’étau autour du Togo
(Photo : AFP)
Le Cameroun en quart de finale. Samuel Eto’o encore buteur. Rigobert Song, nouveau détenteur du record de matches joués en phase finale de Coupe d’Afrique des nations. Et le Togo dans tout cela? A la dérive.
Cette fois les Togolais, c’est sûr, s’étaient réveillés à l’heure. Quatre jours auparavant, ils étaient restés littéralement scotchés au terrain, anesthésiés par la bande virevoltante des Congolais. Là, les données étaient différentes. Pas de petits joueurs collés au sol mais des Camerounais forts et puissants, ce qui était moins pour leur déplaire. Et puis, façon de se rassurer, leur buteur héros des éliminatoires (11 buts), Sheyi Adebayor, était à leurs côtés dès le début de la partie. Et on comptait bien sur lui pour donner du souci à Hamidou Souleymanou et à ses deux pitbulls, Rigobert Song (qui, avec 25 matches en phase finale de CAN, a battu le vieux record d’Alain Gouaméné et d’Emmanuel Kundé, 24 matches pour chacun des deux anciens) et Raymond Kalla. Vœux pieux, on se rendait très vite compte que les Camerounais étaient beaucoup plus combatifs, déterminés; ils prenaient, sans véritable opposition, le contrôle des opérations.
Les Togolais n’ont jamais été menaçants
Le milieu de terrain, efficace, dirigeait la manœuvre et ne laissait guère d’occasions de réplique aux Togolais, jamais menaçants. Sur des frappes lointaines, les hommes d’Artur Jorge avaient l’initiative des tirs, mais sans réussir à cadrer. De toute évidence, Samuel Eto’o après le coup du chapeau face à l’Angola, était venu pour engranger. Il essayait plusieurs types de combinaisons avec ses camarades sans trouver la clef de la serrure togolaise. Le leader de l’attaque barcelonaise a beaucoup progressé dans le jeu, il n’est plus celui qui attend les ballons, mais celui qui va les chercher et sollicite des appuis. La plus belle action allait se produire juste avant la pause, avec un joli départ de Rudolphe Douala dont la frappe heurtait le gardien avant de revenir sur le pied droit d’Eto’o, excentré, et dont le tir instantané ricochait sur l’arête extérieure de la cage d’Agassa Kossi. Zéro but partout, c’était le score à l’issue des quarante-cinq premières minutes, en dépit de la domination des « Lions Indomptables ».
Qu’allaient faire les « Eperviers » dans une nuit cairote de plus en plus fraîche ? On attendait des réponses à l’image de Pierre Mankowski, le superviseur de l’équipe de France pour ce match. Les Camerounais restaient bien en place, les Togolais attendaient de pouvoir placer des contres. A la cinquantième minute, un coup franc de Geremi Njitap se fracassait sur la barre transversale. Deux minutes plus tard, Adebayor était tout près de tromper Souleymanou, mais ce dernier, par un tacle, dégageait in extremis, alors que le Togolais réclamait un penalty.
Et de quatre, « Señor Eto’o » !
Eto’o, très boulimique, était à l’affût de la bonne occase. A l’heure de jeu, il jaillissait, puissant, dominateur, effaçait deux défenseurs togolais, mais échouait sur le troisième, en l’occurrence le gardien qui avait bondi du bon côté. Le Lion Eto’o avait les crocs. Il le voulait son but, il cherchait sa proie, la flairait. A la soixante-septième minute, il la dévorait. Une splendide frappe croisée des 25 mètres. Une boule de feu. Imparable. D’une pureté majestueuse. Et de quatre « Señor Eto’o ». Ole ! Plus un service sur un plateau à la 85e minute : débordement sur le côté droit, petit centre en retrait pour Meyong Zé, rentré quelques minutes auparavant, talonnade de ce dernier, directement dans le but. L’addition passait du simple au double. Logique, les « Eperviers » n’étant pas encore cette fois parvenus à déployer leurs ailes.
Le Cameroun, par cette victoire, portait son capital points à six, synonyme de qualification pour les quarts de finale, au lendemain de celle de la Côte d’Ivoire. Que va-t-il se passer maintenant ? Les Camerounais préféreront-ils terminer premiers ou deuxièmes de leur groupe, pour rencontrer soit la Côte d’Ivoire, soit l’Egypte, soit, plus improbable, le Maroc. Ils auront le choix, leur dernier match contre la RD Congo intervenant au lendemain des rencontres de la troisième journée du groupe A. Un match nul, en tout cas, satisferait bigrement les joueurs de Claude Le Roy. Les Camerounais décideront. Comme souvent.
par Gérard Dreyfus
Article publié le 25/01/2006 Dernière mise à jour le 25/01/2006 à 22:10 TU
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