Tunisie– Afrique du Sud : 2 - 0
La Tunisie passe, l’Afrique du Sud trépasse
(Photo : AFP)
De l’un de nos envoyés spéciaux en Egypte
La pluie était telle qu’une grande partie des spectateurs (environ 20000) avait déserté les tribunes dans l’espoir de trouver un abri de fortune. Ils n’avaient pas tort, car au bout de quelques minutes, chaque joueur s’était transformé en une véritable éponge. Ce qui n’interdisait pas aux Tunisiens de prendre d’entrée les initiatives. La première frappe, dès la 3e minute, était signée Santos. Puis une tête décroisée de Karim Hagui passait de peu à côté de la cage du gardien sud-africain Calvin Marlin. Quelques instants après, Santos récidive, sa tentative passe encore une fois de peu à côté du but. Favoris de ce match, les tenants du titre paraissaient plus déterminés que leurs adversaires.
L’impression initiale allait rapidement être démentie par les faits et, à la 19e minute, Benedict McCarthy, idéalement placé, ratait son objectif. La première grosse alerte était pour le gardien tunisien Ali Boumnijel. Après une belle combinaison avec son capitaine Sibusiso Zuma, McCarthy voyait son tir heurter la base du montant gauche du but tunisien. Quelques instants plus tard (32e minute), McCarthy glissait en retrait à…Santos qui fixait son adversaire, le désaxait avant d’ajuster son tir. Marlin touchait le ballon du bout des doigts, pas suffisamment pour lui interdire l’accès de son but. La Tunisie ouvre le score. Sous la pluie, debout à côté de son banc, l’entraîneur français des « Aigles de Carthage » Roger Lemerre, impavide, n’esquissait pas le moindre geste de satisfaction. Pourtant la qualification pour les quarts était en bonne voie.
L’Afrique du sud sonnée et éliminée
La mi-temps était la bienvenue pour les vingt-deux acteurs, l’arbitre et ses assistants qui profitaient de la bonne aubaine pour se réchauffer et surtout pour mettre une tenue sèche. Les Tunisiens étaient animés des mêmes intentions au retour des vestiaires. Ils rentraient dans le camp sud-africain et, au bout de dix minutes, ils avaient doublé la note. Un débordement côté droit, prolongé par Hatem Trabelsi, un centre parfait légèrement en retrait dans la surface pour Selim Ben Achour qui, d’une reprise instantanée, tirait hors de portée de Calvin Marlin. Les jeux étaient faits. L’Afrique du Sud était sonnée, pas KO mais largement ébranlée. Elle n’abdiquait pas complètement, mais la tâche face à une équipe sérieuse, bien coordonnée, devenait délicate. McCarthy demeurait à l’affût aux avant-postes mais ne recevait pas les ballons qu’il réclamait.
La centaine de supporteurs arrivés la veille de la lointaine Afrique du Sud n’avait pas eu le temps de digérer leur voyage aller qu’on leur indiquait le chemin du retour. Le chemin qu’emprunteront aussi les Zambiens. Très sale journée pour les représentants de l’Afrique australe en attendant de connaître le sort des Warriors zimbabwéens.
Quatre qualifiés (Côte d’Ivoire, Cameroun, Guinée et Tunisie), quatre éliminés (Libye, Togo, Zambie, Afrique du Sud), il reste en course après deux journées dans les groupes A, B et C, le champion sortant, le vainqueur des éditions 2000 et 2002, la Guinée, déjà quart de finaliste, il y a deux ans, et la Côte d’Ivoire.
par Gérard Dreyfus
Article publié le 26/01/2006 Dernière mise à jour le 27/01/2006 à 12:42 TU
Réaction du sélectionneur d’Afrique du Sud, Ted Dumitru :
«Je tiens à saluer la performance des mes joueurs. C’est une équipe jeune. Seuls cinq joueurs ont une expérience internationale. Et pour cette CAN, nous n’avons pas eu beaucoup de temps pour nous préparer. D’ailleurs, nous n’avons disputé qu’un seul match amical avec cet effectif. Mais j’en suis sûr : le futur appartient à cette équipe. (…)
Je continue ma mission (à la tête de la sélection, NDLR) jusqu’à la fin de la compétition. Concernant la suite, on verra après notre retour en Afrique du Sud.»