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Tunisie - Guinée : 0 - 3

Un bon entraînement pour la Guinée

La rencontre au sommet qui opposait, lundi à Alexandrie, la Tunisie et la Guinée – déjà qualifiées - a tourné à l’avantage du « Syli national ». L’équipe nationale guinéenne, menée par un étincelant Pascal Feinduno, a humilié les «Aigles de Carthage ». Les champions d’Afrique en titre, battus par trois buts à zéro, terminent à la deuxième place, et le « Syli national » achève le premier tour en position de leader du groupe C.

De l’un de nos envoyés spéciaux en Egypte

Roger Lemerre et Patrice Neveu se connaissent depuis longtemps. Le deuxième dit du premier qu’il est son « maître » et l’a formé. On ignore s’ils s’étaient concertés avant la rencontre; mais ils avaient choisi, à leur tour, d’aligner une équipe privée d’un certain nombre de titulaires. La Côte d’Ivoire, d’abord, le Cameroun, ensuite, avaient pris la même option. Ce choix n’est pas toujours bien compris de supporteurs qui attendent une victoire à chaque sortie et ne comprennent pas que quelques-unes des stars de l’équipe soient mises au repos. Pour le champion d’Afrique, la CAN est une aventure qui se prolonge six matches durant vingt et un jours, soit à la cadence d’un match tous les trois jours et demi.

Savoir gérer le groupe : un impératif pour les entraîneurs

Dans ces conditions, il n’est pas illégitime que les entraîneurs laissent au repos des joueurs à l’occasion d’une rencontre dénuée de tout intérêt chiffré, Guinéens et Tunisiens étant assurés de disputer les quarts de finale. Il est de règle de laisser également sur le banc ceux qui ont été sanctionnés d’un carton jaune : Riadh Bouazizi et Ziad Jaziri dans les rangs tunisiens, Dian Bobo Baldé, Mohamed Sylla et Pablo Thiam, côté tunisien. Une deuxième sanction du même type les aurait condamnés à ne pas disputer le quart de finale. Les entraîneurs justifient aussi leurs changements par la nécessité de maintenir les remplaçants concernés par la compétition, concentrés sur l’objectif. Souvent, les habitués du banc ont tendance à se mettre en marge du groupe et à se démobiliser. Enfin, ce type de rencontre permet à ceux qui manquent un peu de match de se chauffer, et d’être prêts à toute éventualité en cas de coup dur. Dans une épreuve comme la CAN, il est indispensable de savoir gérer son groupe, de préserver ses forces et de se lancer à l’aventure alors qu’il n’y a pas d’enjeu.

Au stade Haras El Hedod, à Alexandrie, les Guinéens de Patrice Neveu étaient plus impliqués dans le match, plus en jambes, plus volontaires que les champions en titre. Et c’est tout à fait légitimement qu’ils ouvraient la marque à la 15e minute. Passe en retrait d’Ibrahima Yattara pour Ousmane Bangoura, à l’intérieur de la surface, frappe croisée et but. Le match était largement à l’avantage des “rouge et jaune”.

Issam Merdassi privé de quart de finale

Pascal Feinduno, l'artificier du «Syli national» a encore fait parler la poudre.(Photo : Olivier Peguy/RFI)
Pascal Feinduno, l'artificier du «Syli national» a encore fait parler la poudre.
(Photo : Olivier Peguy/RFI)
En fin de première période Ismaël Bangoura et Ibrahima Yattara rataient deux occasions immanquables. Tout comme à nouveau Ismaël Bangoura puis Ibrahima Sory Souaré au retour des vestiaires. Et la deuxième période était de la même veine que la précédente, avec une assez nette domination du « Syli National ». Une domination concrétisée par un deuxième but signé Pascal Feindouno à la 69e minute, après une passe en profondeur d’Ousmane Bangoura. Puis un troisième but au début du temps additionnel à l’actif de Kaba Diawara.

A l’arrivée, trois nouveaux buts pour la Guinée, dont il faut rappeler qu’elle avait été la seule dans le groupe 5 à battre la Tunisie (2-1 à Conakry) lors de la phase éliminatoire. Une bonne répétition pour les coéquipiers de Kaba Diawara, un avertissement sans frais pour ceux de Kaies Ghodbane, même si l’ampleur du score, le plus lourd, tous matches confondus, depuis le début du tournoi, peut laisser des traces. En outre, la Tunisie a perdu Issam Merdassi, expulsé du terrain à une dizaine de minutes du coup de sifflet final pour un deuxième carton jaune. C’est quand même la plus lourde défaite encaissée par les « Aigles de Carthage » en phase finale de CAN, avec celle de la demi-finale contre le Cameroun en 2000 (même score). C’est encore la première défaite après sept rencontres (25 janvier 2002 à Bamako, Egypte-Tunisie 1-0). Une indication qui pourrait vouloir dire que les « Aigles de Carthage » ne sont pas invincibles. A confirmer.


par Gérard  Dreyfus

Article publié le 30/01/2006 Dernière mise à jour le 03/02/2006 à 15:35 TU

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