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Guinée – Sénégal : 2 – 3

Les « Lions de la Teranga » encore miraculés

Le Sénégalais Frédéric Mendy saute dans les bras d'un des membres de l'encadrement des «Lions» après la qualification pour la demi-finale.(Photo : AFP)
Le Sénégalais Frédéric Mendy saute dans les bras d'un des membres de l'encadrement des «Lions» après la qualification pour la demi-finale.
(Photo : AFP)
Les Sénégalais ont eu bien chaud dans un quart de finale qui ne leur était pas forcément acquis, face à de dynamiques Guinéens. Tout s’est décanté en seconde période. Les attaquants sénégalais ont su profiter d’une baisse de régime de leurs adversaires pour s’imposer dans ce bouillant derby ouest-africain.

De l’un de nos envoyés spéciaux en Egypte

Il aurait pu s’en mordre les gants pendant longtemps, le pauvre Tony Sylva, en repensant à la 24e minute de ce match. Le début de ce premier quart de finale semblait pourtant équilibré entre les « Lions de la Teranga » et le « Syli National ». Certes, le fort vent dans le stade Haras El Hodoud d’Alexandrie gênait l’organisation du jeu. Certes, les deux équipes n’étaient pas là pour se faire de cadeaux dans ce derby ouest - africain. Mais voilà, tout a mal commencé pour les « Lions ».

Une longue balle dégagée depuis le camp guinéen. Lamine Diatta remet le ballon en retrait à son gardien. Et là, erreur d’appréciation du portier sénégalais. Tony Sylva effectue un mauvais contrôle, frappe le ballon pour dégager. Mais Kaba Diawara, l’attaquant guinéen est là, tend la jambe pour contrer et s’emparer du ballon. Un crochet et il s’ouvre le chemin du but (1-0). Rien de tel pour déstabiliser un gardien de but, en début de rencontre. Rien de tel pour rendre plus fébrile une équipe déjà qualifiée de justesse pour ces quarts de finale. Les « Lions » sénégalais semblent alors désemparés. En face, les hommes de Patrice Neveu pouvaient sans doute se croire à l’abri, forts de ce but. Forts également de leur démonstration lors du premier tour (trois victoires en trois matchs). Les Guinéens fringants, sereins; les Sénégalais en déroute durant presque toute la première mi-temps. Au regard de cette partie du match, on voyait mal comment les « Lions » allaient se relever.

Le « Syli national » se replie sous les coups de boutoir des « Lions »

Sûrement qu’à la pause, le sélectionneur des « Lions », Abdoulaye Sarr, a dû élever la voix. Une place en demi-finale, ça va se chercher avec les tripes. Avec un jeu construit. Avec des buts. Et visiblement, le message a été bien reçu. Les « Lions » sont revenus sur la pelouse avec des intentions beaucoup plus offensives. Et pendant ce temps, que s’est-il passé dans le vestiaire guinéen ? Toujours est-il que Bobo Balde et ses partenaires ont perdu de leur vivacité, de leur fringance. Rien à voir avec le visage présenté lors des matchs de poule. Le « Syli national » se replie sous les coups de boutoir des attaquants sénégalais. Et à force de reculer, voilà ce qui arrive, on trébuche ! Et l’excellent Diomansy Kamara en profite pour déborder côté droit et centrer. Au point de pénalty, Papa Bouba Diop est là, parfaitement positionné pour envoyer, de la tête, le ballon dans le but guinéen. Le jeu n’a repris que depuis quinze minutes. Les « Lions » égalisent.

A 1-1, les deux équipes s’observent, pendant que sur les bancs des remplaçants, ça cogite : que faire ? Attaquer, au risque de se prendre un but ? Défendre en étant sous la menace de trébucher ? Les minutes s’écoulent. Moins qu’un quart d’heure à jouer. Et c’est là qu’intervient, comme un détonateur, une frappe puissante d’Amdy Faye qui fait trembler le montant des cages gardées par Naby Diarso. La balle aurait pu rentrer, se disent alors les hommes d’Abdoulaye Sarr. Réessayons ! Les efforts des « Lions » vont être payants. A huit minutes de la fin du temps réglementaire, le très vif Henri Camara déborde côté gauche, s’avance dans la surface de réparation des Guinéens et passe la balle à Mamadou Niang.

Mamadou Niang, la terreur des Guinéens

L’attaquant marseillais, légèrement en retrait, expédie, d’un tir puissant, la balle dans les filets adverses (2-1). Le banc sénégalais exulte. Le « Syli national » paraît assommé. Ils sont en train de vivre ce que le Nigeria avait fait subir aux Sénégalais lors du dernier match de poule. Difficile de relever la tête, de croire encore à un retournement de situation, d’autant que les Sénégalais semblent plus que dopés par cet avantage au tableau d’affichage, à quelques minutes de la fin… Encore plus difficile quand les Sénégalais, survoltés, à l’image de Niang, réussissent une nouvelle percée dans une défense guinéenne aux abois. Une fois encore, l’attaquant marseillais s’illustre dans les arrêts de jeu, avec un slalom dans le camp guinéen. Il entre dans la surface de réparation et tire. Sa frappe est repoussée dans un premier temps par le valeureux Naby Diarso, mais Henri Camara qui a suivi l’action reprend la balle et l’expédie dans les buts, en même temps qu’il propulse les « Lions » rugissants en demi-finale.

Plus rien ne pourra renverser la vapeur. Il ne reste alors que deux minutes de temps additionnel. Un dernier sursaut d’orgueil des Guinéens. Ils veulent quitter la compétition la tête haute. Pascal Feindouno inscrit un but magnifique sur coup franc, et réduit ainsi l’écart. Le jeune joueur de St Etienne quitte le tournoi en inscrivant, pour l’honneur, un quatrième but.  Mais cela ne suffit pas. Le « Syli national » achève ainsi sa campagne égyptienne, alors que les observateurs l’imaginaient déjà en demi-finale avant la rencontre. L’arbitre sifflait la fin du match, les esprits guinéens s’échauffaient, ternissant ainsi un peu la joie des Sénégalais. En tout cas, pour les « Lions de la Teranga », encore une fois miraculés, l’aventure continue.


par Olivier  Péguy

Article publié le 03/02/2006 Dernière mise à jour le 03/02/2006 à 17:48 TU

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