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Nigeria - Tunisie : 1 - 1 (6-5 tirs au but)

Les « Super Eagles » au bout du suspense !

Vincent Enyeama, le gardien nigérian, est le seul à n'avoir pas hésité au cours de la séance de tirs au but.(Photo : AFP)
Vincent Enyeama, le gardien nigérian, est le seul à n'avoir pas hésité au cours de la séance de tirs au but.
(Photo : AFP)
Il aura fallu attendre les tirs au but pour que les Nigérians décrochent leur ticket pour les demi-finales. Dans le combat tant attendu entre Aigles nigérians et tunisiens, le hasard a tranché plus encore que les 120 minutes de jeu. Les Tunisiens ont ce soir, à Port Saïd, perdu leur couronne acquise en 2004. Peut être méritaient-ils mieux…

De l’un des envoyés spéciaux en Egypte

Au bout du suspense ! Il est 18 heures à Port-Saïd. Voilà trois heures que les Nigérians et Tunisiens se disputent une place pour les demi-finales. La séance de tirs au but s’éternise. Les joueurs sont usés physiquement et psychologiquement. Les deux formations n’arrivent pas à se départager. Le Nigérian Kanu s’avance pour exécuter son tir, qu’il réussit. La pression bascule alors sur les épaules de Riad Bouazizi. Le solide capitaine tunisien pose le ballon et s’élance. Mais Vincent Enyeama plonge du bon côté. En même temps qu’il sort le ballon, il donne la victoire aux siens.

La minute de silence observée avant le début du match en hommage aux victimes du ferry naufragé en Mer Rouge.(Olivier Péguy/RFI)
La minute de silence observée avant le début du match en hommage aux victimes du ferry naufragé en Mer Rouge.
(Photo : Olivier Péguy/RFI)


C’est comme une revanche de la demi-finale de la CAN 2004. Les Tunisiens l’avaient alors emporté, 5 tirs au but à 4. Le banc nigérian exulte, le staff tunisien reste silencieux, Roger Lemerre n’esquisse pas le moindre geste. Mais pour les «Aigles de Carthage», c’est forcément la désillusion. En perdant ce match, ils disent au revoir à un nouveau titre qui leur paraissait accessible. La couronne africaine changera de tête. Est-ce qu’elle échoira aux « Super Eagles » ? Il est évidemment trop tôt pour le dire. Joseph Yobo et ses partenaires n’ont décroché qu’un ticket pour les demi-finale. Et dieu sait que cela aura été incertain !

Les Tunisiens saisis à froid

Lors des rencontres précédentes, les «Super Eagles» avaient pris le temps d’enserrer leurs adversaires pour l’emporter à l’usure. Là, dans ce combat entre « Aigles » nigérians et tunisiens, les hommes entraînés par Augustine Eguavoen ont frappé d’entrée de jeu, planté leurs griffes dans le camp tunisien. La partie n’a commencé que depuis 5 minutes et déjà, les attaquants nigérians se mettent en valeur. Le très vif Obafemi Martins déborde côté droit et centre. La balle est boxée par le gardien tunisien Ali Boumnijel, mais c’est dans les pieds de Victor Nsofor que le balle revient. L’attaquant nigérian, libre de tout marquage, l’expédie dans la lucarne du but tunisien (1-0).

Les Tunisiens, manifestement pris à froid, peinaient pour réagir. Et surtout ils rataient une occasion en or de revenir dans le match. A la 13e minute, l’arbitre leur octroyait très logiquement un pénalty. José Clayton s’élance et frappe sur sa gauche. Vincent Enyeama, le portier nigérian, inspiré, se détend et empêche le ballon d’entrer dans son but. Un signe ?…

Menés 1-0, ayant ensuite raté un penalty, les Tunisiens paraissent alors assez peu en mesure d’inverser la tendance. Mais pour leur plus grande chance, ils vont réussir à ne pas encaisser de deuxième but. Et ce, en dépit de la nette domination nigériane durant les 45 premières minutes. L’équipe à la moyenne d’âge la moins élevée du tournoi (le Nigeria) se procure plusieurs occasions de but, mais sans pour autant plier le match.

Tirs au buts, comme il y a deux ans

Le panneau d'affichage au stade de Port Saïd, indiquant que tout va se jouer aux tirs au but.(Olivier Péguy/RFI)
Le panneau d'affichage au stade de Port Saïd, indiquant que tout va se jouer aux tirs au but.
(Photo : Olivier Péguy/RFI)
Au retour des vestiaires, la Tunisie affiche une réelle détermination, un visage beaucoup moins terne que celui de la première mi-temps. Et surtout, une envie de ne pas vendre leur peau à ce stade de la compétition. Avec un courage et un enthousiasme retrouvés, les coéquipiers de Bouazizi inscrivent un but dès la reprise : Karim Hagui, seul au deuxième poteau, reprend d’une tête plongeante un coup franc venu de la droite. Il remet les compteurs à égalité, en même temps qu’il relance le suspense dans un quart de final devenu alors beaucoup plus équilibré.

Tout le reste de la seconde période consistera en une série de raids de part et d’autres. Les « Aigles » nigérians essayent tant bien que mal de garder l’ascendant, mais sans parvenir à concrétiser. Nsofor voit son tir passer au ras du poteau de Boumnijel à la 67e minute. Stephen Makinwa aurait redonner l’avantage aux siens si Karim Hagui ne s’était pas interposé sur son tir cadré à la 74e minute. Le chronomètre défile. L’issue de la rencontre semble de plus en plus incertaine. Malgré les changements opérés par les deux coachs, les deux formations s’observent. La fatigue commence à se faire sentir. Personne n’ose trop se découvrir. Comme si les deux équipes savaient qu’au fond, tout allait se jouer aux tirs au but, comme il y a deux ans.

Les gardiens de but s’opposent en duel

Les prolongations n’y changent rien, ajoutant seulement un peu plus de stress et de fatigue. Les passes deviennent plus imprécises, les esprits sont déjà projetés vers l’inéluctable épreuve des tirs aux buts, pour arbitrer le combat des « Aigles ».

Les Nigérians tiraient les premiers, et commençaient bien mal ce match dans le match, puisque Ali Boumnijel repoussait les tentatives de Joseph Yobo et de Yussuf Ayila. Il fallait alors tout le talent de Vincent Enyeama pour sortir les ballons frappés par Chedli et Benachour. Entre les deux formations, alors à égalité au tableau d’affichage, tout se jouait à la solidité nerveuse. Dans le camp nigérian, personne ne semblait plus vouloir se risquer à tirer. Chez les Tunisiens, même sentiment. Alors, les gardiens de but ont eux-même pris par à l’exercice. Puis vint le 8ème tireur : Kanu transformait, Bouazizi ratait. L’inverse se serait produit que cela n’aurait surpris personne. Mais le football est ainsi fait : les « Super Eagles » ont cette fois dominé les « Aigles de Carthage », au terme d’un suspense terrible. Les premiers poursuivent leur route, les autres rentrent à la maison. Les Tunisiens retrouveront le haut niveau dans quelques mois en Allemagne, pour la Coupe du monde.


par Olivier  Péguy

Article publié le 04/02/2006 Dernière mise à jour le 04/02/2006 à 21:32 TU

Les réactions

Selim Ben Achour (milieu de terrain tunisien) :
« Les tirs aux buts, c’est du 50-50. Nous, on était passé en 2004 (face au Nigeria) ; cette fois, c’est eux. On a perdu sur un coup de dés. Mais c’est le foot ! Sur cette CAN, on a quand même montré un bon visage. Maintenant, on va préparer nos prochaines échéances, principalement la Coupe du monde. »

Roger Lemerre (entraîneur des Tunisiens) :
« Les tirs aux buts, ce n’est pas de la loterie, ce n’est pas de la chance. C’est un acte technique. On avait été meilleur que les Nigérians il y a deux ans. Cette fois, ils étaient meilleurs. Ainsi va la vie (…) De telles rencontres nous permettent de nous mettre au point pour les prochaines grande compétitions, notamment la Coupe du monde. »

Peter Odemwingie (Nigeria) :
« Ce match a été difficile pour nous, on avait en face une bonne équipe. Mais on a mérité ce résultat. »

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