Rwanda
Condamnation confirmée pour Bizimungu
(Photo : AFP)
L’ancien président (1994-2000) Pasteur Bizimungu s’est toujours proclamé innocent des faits qui lui sont reprochés et dont il avait été accusé. Il avait été tout d’abord placé en résidence surveillée à la suite de la formation de son parti, le Parti démocratique du renouveau, déclaré illégal en 2001. Tout d’abord symbole de la réconciliation nationale, après le génocide et l’arrivée au pouvoir du FPR dont il contribua à la victoire, il est alors accusé par les autorités de divisionnisme ethnique.
Lors de l’audience, vendredi, son ancien ministre des Transports Charles Ntakirutinka a, lui aussi, vu sa peine de 10 ans de prison confirmée.
Les condamnations prononcées sont en deçà des peines réclamées par le procureur de la Cour suprême, Emmanuel Rukangira. Ce dernier avait en effet requis la réclusion à perpétuité contre M. Bizimungu. Le verdict le déçoit donc en partie.
Le procureur de la Cour suprême
«Le dossier était complet, nous avons présenté des preuves»
Toutefois les six autres co-accusés, condamnés en première instance ont tous été acquittés, ce dont se félicite l'avocat des prévenus, Proter Mutembe.
Avocat des accusés
«Il n'y avait qu'un seul témoin et il se contredisait à tout bout de champ.»
Le verdict inquiète la conseillère à la division Afrique de l'association Human Rights Watch, Alison DesForges, qui déclare ses doutes sur la justice rwandaise.
Militante de l'ONG Human Rights Watch
«La première impression c'est que les juges ont essayé de faire un compromis.»
par Christine Muratet
Article publié le 17/02/2006 Dernière mise à jour le 17/02/2006 à 18:33 TU