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Coupet au bord de la crise de nerfs

Malgré son coup de blues, Gregory Coupet a participé à l'entraînement des Bleus.(Photo : AFP)
Malgré son coup de blues, Gregory Coupet a participé à l'entraînement des Bleus.
(Photo : AFP)
Rien ne va plus entre Grégory Coupet et Raymond Domenech. Le gardien de l’Olympique lyonnais (OL) n’a pas digéré la décision du sélectionneur de l’équipe de France de le reléguer au rang de suppléant de Fabien Barthez pour défendre les buts des Bleus au Mondial 2006. Fort de ses cinq victoires consécutives en championnat national avec son club et de ses excellentes performances en équipe de France, Coupet a du mal à comprendre les motivations de Domenech. A Tignes, il a été à deux doigts de claquer la porte. Mais à en croire le sélectionneur, aujourd’hui «l’incident est clos».

Un peu d’exercice et beaucoup d’air pur n’ont pas réussi à calmer Grégory Coupet. Il aura suffi que son rival, Fabien Barthez, abandonne l’ascension du glacier de la Grande Motte, au programme des «23» mercredi 24 mai, pour que la moutarde lui monte au nez. Le déjeuner organisé en altitude à la suite de l’escalade, avec les familles des joueurs, auquel Barthez n’a pas assisté non plus, a du coup fini en altercation avec Raymond Domenech. A peine redescendu à l’hôtel où les Bleus ont établi leur camp de base, Grégory Coupet a chargé famille et bagages dans sa voiture pour quitter les lieux. Il est néanmoins revenu trois quarts d’heure plus tard et a eu une nouvelle explication avec Raymond Domenech.

Il a finalement décidé de rester. Mais il semble tout de même qu’il ait fallu l’intervention diplomate de certains membres du staff de l’équipe de France pour calmer le jeu et le convaincre de ne pas quitter Tignes. Après une soirée avec femme et enfants, Coupet s’est présenté comme prévu à l’entraînement du lendemain, où de nombreux supporters étaient venus l’encourager. Si la tension avec Fabien Barthez était perceptible, aucun autre incident n’est venu émailler la séance. Un peu plus tard, Raymond Domenech a donné une conférence de presse dans laquelle il a évoqué le problème. Pour lui, tout est fini : «Nous avons eu une explication entre nous. Il [Coupet] est reparti sur des bases qu’il est capable d’assumer».

La dictature des anciens ?

Fabien Barthez (G) et Grégory Coupet.(Photo : AFP)
Fabien Barthez (G) et Grégory Coupet.
(Photo : AFP)

Il n’empêche que Coupet en a incontestablement gros sur la patate. Après la déception lors de l’annonce de la titularisation de Barthez, le Lyonnais, dont la forme est éclatante, a été visiblement exaspéré de constater qu’en plus, il devait céder la place à un Barthez légèrement blessé. Celui-ci n’a pas gravi le glacier jusqu’en haut à cause d’une douleur au mollet. C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Mais en fait, si le gardien de Lyon en veut à Raymond Domenech, c’est certainement aussi parce qu’il soupçonne que son choix de maintenir Barthez numéro 1 a vraisemblablement été influencé par le groupe des anciens, Zidane en tête. Ces joueurs qui ont partagé avec le portier de l’Olympique de Marseille tant de grands moments de leur carrière en bleu depuis l’Euro de 1996, en Angleterre. Certaines mauvaises langues suggèrent aussi que Grégory Coupet pourrait peut-être payer les bisbilles de Domenech avec l’OL qu’il a quitté en 1993 et sa rivalité avec l’entraîneur du club Gérard Houllier. 

Pas sûr donc que ce stage en altitude ait pu permettre de lier la sauce dans un groupe qui va bientôt entrer dans la grande aventure de la Coupe du monde. Et pourtant, il s’agissait bien de réunir les «23» sélectionnés pour commencer à faire naître l’envie de gagner ensemble. Avant le début de la préparation purement sportive dans le centre de Clairefontaine, qui abrite traditionnellement les stages du groupe France, les Bleus étaient allés chercher à Tignes une bouffée d’oxygène sympathique, en compagnie de leurs familles. L’épisode Coupet montre qu’il y a encore du travail pour faire entrer la bonne humeur dans l’équipe. A défaut d’autre chose, le stage aura au moins permis de crever l’abcès avant le début de la compétition.

«Parfois le conflit peut être utile»

Reste qu’amitié et sérénité ne sont peut-être pas forcément les deux mamelles de la victoire. Raymond Domenech affirme : «J’ai connu des équipes qui ont fait des résultats et qui ne s’aimaient pas. Parfois le conflit peut être utile». Certains iront dans ce sens en rappelant qu’en 1998, grand cru du football français, la sélection d’Aimé Jacquet n’avait déjà pas fait que des heureux. A l’époque, une vive rivalité opposait un nouveau venu, Fabien Barthez, au titulaire, Bernard Lama, pour occuper la place de gardien. Cette fois, la jeunesse l’avait emporté sur l’expérience. Et les mésententes n’avaient pas empêché la fameuse équipe blacks-blancs-beurs de remporter la compétition. Tous les espoirs sont donc permis pour le Mondial 2006.


par Valérie  Gas

Article publié le 25/05/2006 Dernière mise à jour le 25/05/2006 à 16:37 TU

Audio

Christophe Jousset

Envoyé spécial à Tignes

«Le stage de Tignes doit souder l'équipe de France de football.»

[26/05/2006]

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