Colombie
Uribe réélu dans un fauteuil

(Photo : AFP)
De notre correspondante à Bogota
Enfin une bonne nouvelle pour George Bush. Son plus fidèle allié latino-américain,
Des résultats que l’on peut qualifier d’historiques a plusieurs points de vue. Un, parce qu’ils témoignent de la popularité sans faille - et sans précédent - d’Alvaro Uribe. Deux, parce qu’ils font de la gauche démocratique – traditionnellement minoritaire en Colombie – la première force d’opposition. Trois, parce qu’ils confirment l’effondrement du traditionnel Parti libéral, longtemps majoritaire et longtemps au pouvoir. Les observateurs parlent d’une « véritable recomposition du paysage politique colombien ».
Le sentiment d’un pays plus sûr
Mais le pays reste ancré à droite. Alors que la gauche n’a cessé de gagner du terrain en Amérique latine. « Merci, les FARC », ironise Jorge Ivan Cuervo, politologue. Selon lui, seule l’interminable conflit armé qui déchire le pays et les exactions commises par cette guérilla qui se dit d’extrême gauche expliquent la popularité d’Alvaro Uribe. « Uribe a démontré que la manière forte est efficace. Les gens ont l’impression que le pays est plus sûr aujourd’hui qu’il y a 4 ans », explique M Cuervo. Le scrutin s’est d’ailleurs déroulé dans le calme, un calme relatif évidemment. Les autorités ont informé de la mort de 3 militaires et 10 guérilleros. Le ministre de l’intérieur a considéré qu’il s’agissait « d’incidents mineurs ». Les FARC avaient appelé à voter pour la première fois de leur histoire. Et annoncé qu’elles ne saboteraient pas les élections.
« Que Notre Seigneur et Marie
Priorité aux questions sociales
Rendu conciliant par la victoire, M. Uribe a tendu la main au Parti libéral – implicitement appelé à rejoindre la majorité uribiste – . Il s’est même dit heureux du score de la gauche, « expression d’une démocratie pluraliste ».
Devant un auditoire enthousiaste, le président a parlé travail, amour et démocratie. Il a prononcé le mot patrie 36 fois. Mais M. Uribe n’a pas dit un mot sur les rebelles, ni annoncé un virage de sa politique sécuritaire – comme certains l’espéraient.
Quatre ans après l’arrivée au pouvoir de cet homme à poigne, aucun des grands chefs de la guérilla n’a été capturé. Et les chefs paramilitaires – qui ont officiellement accepté de rendre les armes – se promènent en liberté. Aucun de ces grands criminels n’a encore été jugé. Mais Alvaro Uribe a préféré parler création d’emplois et politique sociale. A le croire, les priorités de son prochain gouvernement. Et le cheval
La victoire d’Alvaro Uribe est telle que les menaces et tentatives de fraude – dénoncées par l’opposition – perdent toute crédibilité. D’autant plus que les résultats ont été délivrés très rapidement. Deux heures après la fermeture des bureaux de votes, plus de 95 des votes avaient été dépouillés, un record pour
par Marie-Eve Detoeuf
Article publié le 29/05/2006 Dernière mise à jour le 29/05/2006 à 09:14 TU