Coupe du monde
L’Afrique compte « ses » Bleus
(Photo : AFP)
Cameroun : «C’est nous, les immigrés, qui faisons la fierté de
De notre correspondant à Yaoundé
Devant ce kiosque du centre-ville, les discussions sont vives. Elles opposent partisans d’une « France plurielle » aux inconditionnels de l’Italie. « Au moins les autorités françaises comprendront-elles que c’est nous, les immigrés, qui faisons la fierté de
Les principaux quotidiens affichent des manchettes plutôt discrètes sur cette finale de la Coupe du monde. Pas d’«ouverture» sur le sujet. Un signe en cette terre où le football est une autre religion. Mutations parle de « La finale des outsiders ». Le Messager évoque « Les chances de
Sénégal : le cœur bleu-blanc-rouge
De notre correspondant à Dakar
Au Sénégal, les Bleus auront beaucoup de supporters dimanche soir. Un petit sondage rapide dans les rues de Dakar suffit pour l’apprécier. A chacun ses motivations. «Je suis pour les Bleus parce qu’il y a beaucoup d’Africains parmi eux, explique Mbaye, un bijoutier. Il y a par exemple Patrick Vieira. Il est né ici, au quartier Lliberté 6 à Dakar ». Entre l’Italie et
Mais à Dakar, certains ont tout de même aussi le cœur bleu-blanc-rouge pour les qualités techniques des hommes de Raymond Domenech. « On est obligé de soutenir les Français parce qu’ils représentent le vrai football dans le Mondial. La manière dont ils ont joué contre le Brésil nous a carrément plu», confie Mohamed, moniteur d’auto-école. Cela dit, tout le monde ici n’est pas « Français ». « Je suis pour l'Italie. Je suis le championnat transalpin et je vois que les Italiens ont des bons joueurs, affirme El Hadj Ndiaye, gardien. Et puis, il y a de nombreux immigrés Sénégalais en Italie. » Son pronostic ? « 2-0 pour l’Italie ». Exactement l’inverse des prévisions de Mokhtar Ndong : « C’est 2-0. But de Zidane et de Thierry Henry », lance-t-il en riant.
Mali : « fous » des Français
De notre correspondant à Bamako
C’était mercredi soir.
Place au terrain. Franchement « fous » des Français, les Bamakois amoureux du cuir rond ont déjà joué le match… dans leur tête. Dixième minute, c’est le « grand Zidane » qui marque ; 34e minute, il aggrave le score et, pour que la fête soit totale, Thierry Henry (qui n’a pourtant pas trop de fans à Bamako) cloue le bec aux Italiens. « 3-0, score final », pronostique un fonctionnaire malien. 3-0, ce sera « la victoire de
En attendant la victoire tant souhaitée ici, c’est le moment de faire de bonnes affaires : ventes de gadgets et de maillots tricolores à l’effigie des gloires du football français. Dans ce registre, c’est Zizou le plus vendu, suivi de Barthez, le gardien du but de l’équipe. On le reconnaît de loin : il porte des gants et n’a pas un seul cheveu sur la tête.
Algérie : un grand jour
De notre correspondant à Alger
Madjid, dit « Tarzan », est allé à Paris au lendemain de la victoire des Bleus avec l’espoir de pouvoir se débrouiller une place pour la finale à Berlin. Figure de
Dans les foyers, les cafés ou sur de nombreuses places publiques, ici, la finale sera un grand jour. Elle sera retransmise en direct sur la chaîne nationale qui n’avait pu acquérir les droits de retransmission de toute la compétition, forçant les Algériens soit à se payer une carte d’abonnement auprès du bouquet de télévision ART, soit à courir derrière les codes décryptés, mais instables, de la télévision suisse romande (TSR). Pour cette finale, Zizou et ses camarades seront supportés par quelques millions d’Algériens. Quant aux fans de la squadra azzura, ils sont plutôt minoritaires, pour ne pas dire inexistants.
par Christophe Champin, Serge Daniel, Belkacem Kolli, Valentin Zinga
Article publié le 07/07/2006Dernière mise à jour le 07/07/2006 à TU