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Proche-Orient

Les forces en présence

L'armée israélienne est dotée de 3 630 chars, 470 avions de chasse, 15 navires de guerre, 3 sous-marins, des missiles Jericho à têtes nucléaires et des missiles Patriot. 

		(Photo : AFP)
L'armée israélienne est dotée de 3 630 chars, 470 avions de chasse, 15 navires de guerre, 3 sous-marins, des missiles Jericho à têtes nucléaires et des missiles Patriot.
(Photo : AFP)
L’armée israélienne, la plus importante de la région, est aux prises avec une milice dont elle ne soupçonnait apparemment ni la puissance de tir, ni la capacité opérationnelle. Face à elles, mal équipée et sous influence, l'armée libanaise n'est pas en mesure de remplir sa fonction. Etat des forces.

Les missiles du Hezbollah continuent de pleuvoir sur le nord d’Israël et jusqu’à Nazareth, ville arabe israélienne, visée pour la première fois mercredi. Depuis le début de cette guerre, près de mille roquettes ont été tirées par la milice chiite. La Résistance islamique est considérée comme un des mouvement de guérilla les plus efficaces au monde. En 2005, son chef, le cheikh Hassan Nasrallah, affirmait disposer de plus de 12 000 roquettes antichars de type Katioucha. D’une portée d’une dizaine de kilomètres, ce sont ces armes qui frappent des localités du nord d’Israël. Mais le «Parti de Dieu» a beaucoup étoffé son arsenal. Selon des spécialistes de l’armement, il tire moins de roquettes mais frappe plus loin.

Le Hezbollah : une milice surarmée

Le tournant a été pris avec les tirs contre Haïfa le week-end dernier. La troisième ville du pays a été atteinte par un missile Fajr que le Hezbollah appelle Raad. Le mouvement chiite possèderait désormais des Fajr-3 et 5 : le premier est d’une portée de 40 kilomètres et le second, de 75 kilomètres. Ces missiles se tirent depuis le sol, à partir de rampes montées sur des camions. Plus menaçant, le Hezbollah est maintenant équipé, selon des sources concordantes, de missiles Zelzal (séisme en persan) 1 et 2 fabriqués et fournis par l’Iran. D’une portée de 150 et 200 km, les Zelzal pourraient atteindre la capitale économique Tel-Aviv. Au début de la crise actuelle, le Hezbollah assurait en posséder une cinquantaine d’exemplaires. Si aucun n’a encore été tiré, Israël soutient cependant en avoir détruit une dizaine, mardi.

Les roquettes et les missiles sont acheminés principalement via la Syrie avant d’être stockés en divers points du Liban. Les roquettes Katioucha sont essentiellement conservées au Sud pour être rapidement utilisables, alors que les armes à plus longue portée sont stockées plus au nord, de façon à les mettre à l’abri des incursions des Israéliens. Le Hezbollah disposerait aussi de drones, des engins volants sans pilote. C’est un de ces drones Mirsad, bourré d’explosifs, qui aurait frappé une vedette israélienne au large de Beyrouth samedi. Mieux armé que jamais, le Hezbollah est un parti politique fort du tiers des suffrages emportés lors des dernières élections. Il participe au gouvernement.

L'armée libanaise: une force de police

L’armée libanaise ou ce qui en porte le nom est davantage une police qu’une réelle force de combat. Face à la milice du Hezbollah ou aux forces armées israéliennes, elle ne fait pas le poids. Composée de 60 000 hommes, son équipement ressemble plus à un stock de réforme. Son char le plus récent est un M 40 américain datant de la guerre de Corée et offert au Liban par le roi de Jordanie. Tout est à l’avenant, hélicoptères et bateaux ont pour la plupart, plusieurs décennies au compteur. Quant aux forces aériennes, elles ne disposent d’aucun avion de combat. L’encadrement de l’armée libanaise est composé moitié-moitié de chrétiens et de musulmans (sunnites et chiites). L’influence de la Syrie reste très importante dans ses rangs.

Le rouleau compresseur d'Israël

Considérée comme l'une des plus modernes du monde, l'armée israélienne n’avait sur le papier rien à craindre de ses ennemis. Mais la donne vient de changer. Malgré ses 168 000 soldats et ses 408 000 réservistes, ses 3 630 chars, ses 470 avions de chasse, ses 15 navires de guerre, ses 3 sous-marins, ses missiles Jericho à têtes nucléaires et ses missiles Patriot, la partie est plus dure que prévue. D’autant plus qu’Israël disposerait d’un temps limité pour atteindre son objectif, éliminer le Hezbollah, et que ce dernier ne montre pas encore de signes de faiblesse patents.

Pour le moment l’armée israélienne a mobilisé presque exclusivement son aviation et sa marine. Les incursions menées en territoire libanais se sont soldées par des morts et par l'enlèvement de soldats. Les quelques opérations conduites ne durent que quelques heures, essentiellement avec des tanks et des bulldozers, pour raser les bunkers du Hezbollah d’où celui-ci tire ses roquettes. Israël espère ainsi créer une «ligne de feu» d’un kilomètre de profondeur qui serait nettoyée de tout élément de la milice chiite. Quant à s’aventurer au-delà, le gouvernement et l’armée abordent la question chaque jour, mais aucune décision dans ce sens ne se dessine encore.

Chacun garde en mémoire que l’armée israélienne est entrée au Liban en 1982, pour n’en ressortir qu’en 2000. 675 soldats israéliens avaient péri au cours de cette invasion. Israël sait bien qu'il est plus facile d’entrer au Liban que d’en ressortir.



par Claire  Arsenault

Article publié le 20/07/2006Dernière mise à jour le 20/07/2006 à TU

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(©AFP/Bourgoing/RFI)