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Israël-Etats-Unis

Condoleezza Rice : un cessez-le-feu urgent mais sous conditions

Lors d'une courte escale à Beyrouth, avant Jérusalem, la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice devrait rencontrer le Premier ministre libanais, Fouad Siniora. 

		(Photo : AFP)
Lors d'une courte escale à Beyrouth, avant Jérusalem, la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice devrait rencontrer le Premier ministre libanais, Fouad Siniora.
(Photo : AFP)
Attendue à Jérusalem dans la journée, la secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice, va auparavant faire escale au Liban, via Chypre où un hélicoptère se tenait prêt lundi en fin de matinée. Avant son départ de Washington, elle a estimé «qu'un cessez-le-feu est urgent» tout en ajoutant qu’il «est important de réunir les conditions pour qu'il soit viable». En attendant que ce préalable soit rempli, les Etats-Unis maintiennent leur soutien à Israël dans la poursuite de son offensive contre le Hezbollah. Les tentatives des diplomates européens de peser en faveur d’un cessez-le-feu restent pour le moment sans succès.

De notre correspondante à Jérusalem

Sans surprise, le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, a averti dimanche que l’offensive israélienne risquait de se prolonger. «Le processus diplomatique n'empêchera pas la poursuite des efforts pour détruire les infrastructures terroristes et tout le processus va prendre très longtemps», a déclaré le Premier ministre israélien lors de la réunion hebdomadaire du cabinet. Cela sonne comme une fin de non-recevoir adressée à la diplomatie européenne qui n’a pas ménagé ses efforts, ce week-end, avec les visites du ministre français des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, de son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier, ainsi que celle d’un haut responsable britannique à Jérusalem.

«Il faut que nous trouvions les conditions politiques d’un cessez-le-feu», a martelé le chef de la diplomatie française avant une rencontre prévue avec Ehud Olmert dans la soirée, mais il y a bien peu de chances qu’il ait été entendu. Les dirigeants israéliens continuent de s’opposer à une telle hypothèse, et ils bénéficient en cela d’un soutien de poids, celui des Etats-Unis. Washington n’est en effet pas mécontent de saisir cette occasion d’en finir avec le Hezbollah et par là même d’affaiblir ses deux bêtes noires dans la région, la Syrie et l’Iran. En visite ce lundi à Jérusalem, la secrétaire d’Etat américaine Condolezza Rice devrait donc renouveler son soutien aux autorités israéliennes. Un soutien qui ne sera toutefois pas éternel.

L'Otan plutôt que l'Onu

«Le cabinet du Premier ministre et l’armée pensent qu’ils disposent de tout le temps nécessaire pour leur action militaire, mais ceux qui connaissent l’administration américaine ne sont pas d’accord», écrivait ce week-end un éditorialiste du quotidien israélien Haaretz. «Ceux-là pensent que les Américains ne laisseront pas plus de 10 à 15 jours à Israël pour obtenir des succès militaires substantiels» contre le Hezbollah. D’ici là, rien d’étonnant à ce qu’Israël ait rejeté l’appel à la négociation lancé par le gouvernement libanais. Le ministre des Affaires étrangères, Faouzi Salloukh, proche du Hezbollah, a en effet proposé dimanche que «l'Onu ou une tierce partie amie» examine un échange de prisonniers entre les deux soldats israéliens et des détenus libanais en Israël, précisant que les prisonniers israéliens étaient «en bonne santé et dans un endroit sûr».

Mais pour l’Etat hébreu comme pour les Etats-Unis, l’enjeu se situe désormais bien au-delà de la question du sort de ces deux soldats. «Les Américains ont compris qu'il s'agit d'une occasion spéciale qui va permettre de modifier la situation politique et stratégique au Liban et au Moyen-Orient dans son ensemble» a déclaré l’ambassadeur israélien à Washington à la radio publique. Seule ouverture concédée, l’idée du déploiement d’une force internationale au Liban sud semble faire son chemin dans l’esprit des deux capitales.

Lors d'un entretien avec le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier, le ministre israélien de la Défense, Amir Peretz, a souligné qu'il était prêt à accepter cette force «à condition qu'elle ait des pouvoirs réels et ne se contente pas de rédiger des rapports», proposant qu'elle opère dans le cadre de l'Otan plutôt que sous la bannière onusienne. «C’est une nouvelle idée. Nous allons la prendre très au sérieux», a réagi l’ambassadeur américain auprès de l’Onu, John Bolton. Le sujet sera également au menu des discussions ce lundi entre Condoleezza Rice et Ehud Olmert, lequel s’est dit de son côté favorable au déploiement d'une force «formée par des pays de l'Union européenne» au Liban pour contrôler la frontière et désarmer le Hezbollah.



par Sonia  Chironi

Article publié le 24/07/2006Dernière mise à jour le 24/07/2006 à TU

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(©AFP/Bourgoing/RFI)