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Cuba

Raul, l’autre Castro

Selon la volonté du «<i>Lider maximo</i>», Raul Castro prend «provisoirement» les fonctions de numéro un. 

		(Photo : AFP)
Selon la volonté du «Lider maximo», Raul Castro prend «provisoirement» les fonctions de numéro un.
(Photo : AFP)
Victime d’une hémorragie intestinale, Fidel Castro passe la main à son frère cadet et annonce qu'il n'en dira pas plus sur son état de santé «converti en secret d'Etat en raison des plans de l'empire» américain. Raul Castro prend «provisoirement» les fonctions de numéro un du gouvernement cubain, comme le stipule la Constitution de l’île et selon la volonté du «Lider maximo». Après quarante-huit années au pouvoir, c’est la première fois que l’homme fort de Cuba cède sa place. En 2001, Fidel Castro assurait que son frère Raul, âgé de 75 ans, possédait «toutes les qualités» pour lui succéder.
Raul Castro, est l’homme de l’ombre, le bras droit de Fidel. Deuxième secrétaire du Parti communiste, premier vice-président du Conseil d’Etat, le frère cadet de Fidel est un général, patron de l’armée et des forces de sécurité.

Les deux frères sont proches, ils ont suivi les même études dans des collèges jésuites de La Havane. Tous deux sont passés par la case prison après l’attaque manquée de la caserne de Moncada à Santiago de Cuba, le 26 juillet 1953. Enfin, ils ont tous deux été amnistiés, avant de s’exiler au Mexique en mai 1955, pour préparer le renversement du dictateur de droite Fulgencio Batista en 1959 et l’avènement de la révolution cubaine.

Proches, mais différents

Ces dix dernières années, Raul Castro a émergé sur la scène politique cubaine et dans les médias officiels. Le 1er octobre 1994, il décide de rouvrir les marchés des agriculteurs indépendants, qui ont été fermés par Fidel en 1986. « Les haricots, déclare alors le numéro deux du régime, sont plus importants que les canons ». En 2004, le général Raul Castro annonce que l’armée prend le contrôle du lucratif secteur du tourisme, via le groupe Gaviota.

Car le dernier-né de la famille Castro cultive sa différence. De petite taille, moustachu alors que son frère porte la barbe, on le dit discret et peu charismatique, incapable de tenir de longs discours, quand le «Lider maximo» harangue les foules pendant  trois ou quatre heures et parfois plus.

Sur le plan des idées, le nouvel homme fort du régime cubain apparaît plus pragmatique. En 2001, Raul Castro déclare qu’il souhaite normaliser les relations de Cuba avec l’ennemi juré de son frère, les Etats-Unis! Il s’intéresserait aussi aux expériences chinoises et vietnamiennes, comme en témoignent ses visites fréquentes auprès des «partis frères» à Hanoï et à Pékin.

L’homme de la transition 

Mais le frère cadet de Fidel semble surtout être l’homme de la transition. Agé de 75 ans – alors que le président cubain s’apprêtait à souffler ses quatre-vingt bougies le 13 août prochain -, Raul connaît aussi des problèmes de santé. En 2003, il souffrait d’un cancer. Il a aussi la réputation d’être porté sur l’alcool.

En juin dernier, le dauphin de Fidel déclarait dans un discours que «seul le Parti communiste, en tant qu'institution qui rassemble l'avant-garde révolutionnaire et garantira toujours l'unité des Cubains, peut être l'héritier de la confiance déposée par le peuple dans leur leader», ajoutant qu’après la disparition du «Lider maximo», l’île serait gouvernée par une direction collégiale.



par Catherine  Le Lohé

Article publié le 02/08/2006Dernière mise à jour le 02/08/2006 à TU