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Liban

Israël durcit son offensive terrestre

Selon la police libanaise, plusieurs civils dont sept enfants ont été tués à Baalbeck où un commando israélien a mené un raid dans la nuit du mardi à mercredi. 

		(Photo : AFP)
Selon la police libanaise, plusieurs civils dont sept enfants ont été tués à Baalbeck où un commando israélien a mené un raid dans la nuit du mardi à mercredi.
(Photo : AFP)
Israël durcit son offensive terrestre en engageant quatre régiments au sol, au sud du Liban. Par ailleurs, dans la nuit de mardi à mercredi, un commando israélien héliporté est intervenu à Baalbeck, dans la vallée de la Bekaa, à l’est du Liban, non loin de la frontière syrienne. L’armée israélienne affirme avoir capturé plusieurs membres de la formation chiite du Hezbollah.

Dans la nuit du 1er au 2 août, l’armée israélienne a mené une opération commando autour et à l’intérieur de l’hôpital Dar-al-Hekmah aux portes de la ville de Baalbeck. Un hélicoptère y a déposé des unités d’élite de l’armée israélienne pour une opération qui a duré un peu plus de trois heures. Le général Dan Haloutz, le chef d’état-major de l’armée israélienne a tiré un bilan positif de cette opération qui aurait fait selon lui une dizaine de blessés ou de tués dans les rangs des combattants du Hezbollah. Il a rajouté que cinq membres de la formation chiite auraient été capturés par les forces spéciales israéliennes. L’opération qui a duré plus de trois heures aurait aussi permis à Israël de mettre la main sur « un grand nombre de documents qu’il nous faut déchiffrer », a précisé le général Haloutz. 

De son côté, le Hezbollah affirme avoir « tendu un piège » aux Israéliens en faisant croire qu’ils allaient soigner au sein de l’hôpital Dar-al-Hekmah quelques dignitaires de leur parti. Par ailleurs, le Hezbollah affirme que les intentions de l’armée israélienne étaient de capturer ou d’assassiner le cheikh Mohammad Yazbeck, membre de la direction du parti chiite et représentant au Liban du Guide suprême de la révolution iranienne, l’ayatollah Ali Khamenei. Pour le Hezbollah cette opération commando de l’armée israélienne est un échec. Faux, rétorque le général Haloutz. « Nous avons lancé cette opération pour prouver que nous pouvions frapper partout au Liban », a-t-il ajouté. Côté libanais, des communiqués d’une autre teneur affirment que « les Libanais enlevés étaient tous des civils ». Au total cette opération aurait coûté la vie à 16 civils dont 7 enfants et aurait fait au moins 20 blessés. Des tirs à l’arme lourde auraient détruit de nombreuses habitations, d’où le nombres élevé de civils tués.

Tyr sous les feux d’aviation et de la marine israéliennes

Cette journée marque aussi une nouvelle étape dans l’épreuve de force entre Israël et le Hezbollah qui veut faire étalage de sa force de frappe. Il a ainsi tiré sur le territoire israélien quelque 190 roquettes, mercredi, ce qui constitue un record depuis le début du conflit. La police israélienne dénombre au moins 36 roquettes tombées sur des villes et autres lieux d’habitations faisant un mort et 19 blessés. Ces roquettes ont parcouru plus de 60 kilomètres mettant à portée de tirs le centre d’Israël et ses zones peuplées du littoral méditerranéen.

Sur le front sud du Liban l’armée israélienne a continué de pilonner les positions du Hezbollah. Selon l’AFP, l’aviation israélienne a bombardé de nombreux villages au sud de la ville de Tyr qui, elle, s’était déjà vidée de ses habitants. La Marine israélienne, au large de la ville, a soutenu les attaques aériennes en tirant au canon sur les villages du sud de la ville. Au total près de 200 obus se seraient abattus sur la région. Selon la police libanaise, un premier bilan fait état de sept civil tués et de nombreuses habitations détruites. Bourj al-Chemali, un camp de réfugiés palestiniens aurait été touché par ces bombardements qui auraient fait un blessé.

Face à cette nouvelle poussée de fièvre, le Premier ministre syrien, Mohammad Naji Otri a téléphoné à son homologue libanais, Fouad Siniora, pour lui dire que son pays « met toutes ses capacités à la disposition du Liban, afin de soutenir son endurance héroïque et de renforcer l’unité de ses citoyens face à l’agression israélienne sauvage ».

La ville portuaire de Saïda, au nord de Tyr a été aussi la cible des obus de l’armée israélienne. Selon la police libanaise les raids de l’armée israélienne viseraient en priorité les routes et les ponts de la région. Mais c’est toujours le sud du Liban qui reste le théâtre des combats les plus violents. L’armée israélienne y a engagé plus de 7 000 hommes pour des combats au sol « en vue de détruire les fortins du Hezbollah et faire en sorte qu’ils ne puissent plus en construire », comme l’affirme le ministère israélien des Affaires étrangères.

par Didier  Samson

Article publié le 02/08/2006Dernière mise à jour le 02/08/2006 à TU

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(©AFP/Bourgoing/RFI)