République démocratique du Congo
Polémique en attendant les résultats électoraux
(Photo : AFP)
Les opérations de vote sont terminées depuis la fermeture, mardi soir, des 12 derniers bureaux de vote au Kasaï, dans le centre du pays et il va falloir attendre plusieurs semaines la proclamation officielle des résultats. Cela menace d'alimenter la polémique qui commence déjà. Les partisans de Joseph Kabila revendiquent en effet une victoire, au premier tour, sur la base des résultats que le président par intérim aurait enregistré dans l’Est du pays. Mais ceux du vice-président Jean-Pierre Bemba voient eux-aussi ce dernier déjà installé dans le fauteuil présidentiel. D'autres, comme le candidat Azarias Ruberwa, par exemple, dénoncent des irrégularités, exigeant un nouveau vote dans les bureaux incriminés. Et, pour corser le tout, plusieurs chaînes de télévision privés, proches de certains candidats, diffusent des résultats partiels en faisant croire qu’il s’agit de tendances nationales.
Mercredi, une mise en garde a été lancée par le Comité international d’accompagnement de la transition (Ciat) qui regroupe notamment les ambassadeurs des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies. Il s'est déclaré préoccupé par «l’exploitation abusive par certains médias et acteurs politiques de résultats partiels et incomplets des élections, pouvant semer le trouble dans l’esprit des citoyens et porter atteinte à l’ordre public». De son côté, la Mission des Nations unies au Congo (Monuc) a aussi condamné «l’attitude de certains médias basés à Kinshasa qui, au mépris des règles déontologiques de la profession, se sont comportés de manière irresponsable».
Des scrutins «globalement satisfaisants»
En ce qui les concerne, les observateurs internationaux ont effectivement relevé des irrégularités dans les scrutins présidentiel et législatifs de dimanche. Mais la Monuc estime que les scrutins on été «globalement satisfaisants», malgré des tentatives «isolées» pour acheter des voix ou intimider des électeurs. William Swing, chef de cette mission, déclarait mercredi à Kinshasa que, dans l’interet du pays, «il faut résister à la tentation de proclamer unilatéralement et précipitamment la victoire et résister à la tentation de proclamer la fraude avant même que la Cour supérieure de justice et la Commission électorale indépendante n’aient fini leur travail». C'est aussi l'avis des quelque 200 observateurs africains envoyés en RDC. Ils assurent que «les incidents et les irrégularités constatés n’on pas été de nature à entacher la crédibilité des deux scrutins». Ils félicitent même «le peuple congolais pour sa mobilisation et sa maturité politique», invitant prudemment les candidats à «respecter les résultats et, le cas échéant, à recourir uniquement aux procédures prévues par la loi en cas de contestation de ces résultats».
Avant leur publication définitive, les résultats des 50 000 bureaux de vote devront être acheminés vers les 62 centres locaux où la Commission électorale indépendante compile les résultats. Après, viendra l'heure des recours.par Antonio Garcia
Article publié le 02/08/2006Dernière mise à jour le 02/08/2006 à TU