Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

République démocratique du Congo

Polémique en attendant les résultats électoraux

Les observateurs internationaux ont constaté des irrégularités mineures. Le dépouillement des voix va prendre plusieurs semaines. 

		(Photo : AFP)
Les observateurs internationaux ont constaté des irrégularités mineures. Le dépouillement des voix va prendre plusieurs semaines.
(Photo : AFP)
Le président par intérim, Joseph Kabila, et l'ancien chef rebelle, Jean-Pierre Bemba, revendiquent la victoire dans le scrutin présidentiel du 30 juillet. Plusieurs candidats dénoncent des irrégularités que les observateurs internationaux jugent mineures. D'autres proclament des chiffres fantaisistes sur les ondes. Les résultats définitifs ne seront publiés que dans trois semaines et la Commission Electorale Indépendante (CEI) s'inquiète de voir l'opinion troublée par des tentatives de «manipulation».

Les opérations de vote sont terminées depuis la fermeture, mardi soir, des 12 derniers bureaux de vote au Kasaï, dans le centre du pays et  il va falloir attendre plusieurs semaines la proclamation officielle des résultats. Cela menace d'alimenter la polémique qui commence déjà.  Les partisans de Joseph Kabila revendiquent en effet une victoire, au premier tour, sur la base des résultats que le président par intérim aurait enregistré dans l’Est du pays. Mais ceux du vice-président Jean-Pierre Bemba voient eux-aussi ce dernier déjà installé dans le fauteuil présidentiel. D'autres, comme le candidat Azarias Ruberwa, par exemple, dénoncent des irrégularités, exigeant un nouveau vote dans les bureaux incriminés. Et, pour corser le tout, plusieurs chaînes de télévision privés, proches de certains candidats, diffusent des résultats partiels en faisant croire qu’il s’agit de tendances nationales.

Mercredi, une mise en garde a été lancée par le Comité international d’accompagnement de la transition (Ciat) qui regroupe notamment  les ambassadeurs des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies. Il s'est déclaré préoccupé par «l’exploitation abusive par certains médias et acteurs politiques de résultats partiels et incomplets des élections, pouvant semer le trouble dans l’esprit des citoyens et porter atteinte à l’ordre public».  De son côté, la Mission des Nations unies au Congo (Monuc) a aussi condamné «l’attitude de certains médias basés à Kinshasa qui, au mépris des règles déontologiques de la profession, se sont comportés de manière irresponsable».

Des scrutins «globalement satisfaisants»

En ce qui les concerne, les observateurs internationaux ont effectivement relevé des irrégularités dans les scrutins présidentiel et législatifs de dimanche. Mais la Monuc estime que les scrutins on été «globalement satisfaisants», malgré des tentatives «isolées» pour acheter des voix ou intimider des électeurs. William Swing, chef de cette mission, déclarait mercredi à Kinshasa que, dans l’interet du pays, «il faut résister à la tentation de proclamer unilatéralement et précipitamment la victoire et résister à la tentation de proclamer la fraude avant même que la Cour supérieure de justice et la Commission électorale indépendante n’aient fini leur travail». C'est aussi l'avis des quelque 200 observateurs africains envoyés en RDC. Ils assurent que «les incidents et les irrégularités constatés n’on pas été de nature à entacher la crédibilité des deux scrutins».  Ils félicitent même «le peuple congolais pour sa mobilisation et sa maturité politique», invitant prudemment les candidats à «respecter les résultats et, le cas échéant, à recourir uniquement aux procédures prévues par la loi en cas de contestation de ces résultats». 

Avant leur publication définitive, les résultats des 50 000 bureaux de vote devront être acheminés vers les 62 centres locaux où la Commission électorale indépendante compile les résultats. Après, viendra l'heure des recours. 



par Antonio  Garcia

Article publié le 02/08/2006Dernière mise à jour le 02/08/2006 à TU

Dossiers

République démocratique du Congo : quel destin dans les urnes ?

Audio

Azarias Ruberwa Manywa

Candidat du RCD

«Ici, il s'agit d'une fraude non seulement systématique, mais aussi systémique. C'est dans le système qu'il y a des agents de la CEI qui se sont fait corrompre.»

[02/08/2006]

François Mwemba

Secrétaire général du MLC

«Dans le transport des bulletins des bureaux de vote vers le centre des compilations, bien que l'on fasse appel à des transporteurs privés, ce transport n'est pas protégé, ce qui peut conduire à des dérapages.»

[02/08/2006]

Général Philippe Morillon

Observateur en chef de l'Union européenne

«Nous ne nous prononcerons définitivement sur la conformité ou non du scrutin d'hier aux standards internationaux que d'ici quinze jours. Pas avant.»

[02/08/2006]