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Israël

Fuite en avant

Le cabinet de sécurité israélien se prononce en faveur d'une extension des opérations militaires au Liban. L'armée israélienne pourrait occuper le sud du Liban jusqu'au fleuve Litani. 

		(Carte : H.Maurel/RFI)
Le cabinet de sécurité israélien se prononce en faveur d'une extension des opérations militaires au Liban. L'armée israélienne pourrait occuper le sud du Liban jusqu'au fleuve Litani.
(Carte : H.Maurel/RFI)
Le cabinet de sécurité d’Israël vient de décider l’extension des opérations militaires au Liban. Le général Udi Adam commandant la région militaire du nord d’Israël et qui supervisait les opérations militaires au sud du Liban a été désavoué par sa hiérarchie qui lui reprocherait «une conduite trop prudente».

Faut-il, oui ou non, intensifier les opérations militaires au sud du Liban ? Une réponse a très vite été trouvée à la question que se posait le cabinet de guerre israélien, visiblement insatisfait de la tournure des événements au sud du Liban. La première manifestation de ce mécontentement est le limogeage du général Udi Adam, le commandant en chef des opérations militaires. La première mission que s’était fixée l’armée israélienne, était de mettre hors d’état de nuire les combattants de la milice chiite du Hezbollah qui tiennent le sud du Liban, frontière d’Israël. Mais, près d’un mois après le déclenchement des frappes israéliennes, les tirs de roquettes du Hezbollah sur le territoire israélien n’ont jamais baissé d’intensité.  

Après des heures de discussion et le vote de la décision d’étendre l’offensive militaire au Liban, le cabinet de sécurité israélien franchit un pas dans cette nouvelle guerre du Liban. Plus de 10 000 soldats de l’armée israélienne sont déjà engagés au sud du Liban dans des opérations terrestres dont l’extension impliquerait des moyens supplémentaires, mais aussi l’occupation à nouveau d’une partie du territoire libanais, jusqu’à 20 kilomètres de la frontière, au niveau du fleuve Litani, une zone précédemment évacuée par l’armée israélienne en mai 2000.

Extension des opérations terrestres

La décision de poursuivre les opérations militaires terrestres et de les étendre révèle bien des objectifs manqués par l’armée israélienne après cinq semaines de campagne. L’incapacité de la diplomatie à trouver les termes capables de mettre fin aux hostilités a également renforcé l’idée israélienne d’une poursuite des opérations militaires. Pour atteindre ses objectifs, «détruire la capacité du Hezbollah à tirer des roquettes sur le territoire israélien», l’armée israélienne a réorganisé le commandement militaire de la région nord. Le général Moshé Kaplinsky, 49 ans, chef d’état-major adjoint a été désigné pour superviser toutes les opérations aériennes, navales et terrestres au Liban. Il prend ainsi le commandement direct de la région militaire du nord en lieu et place du général Udi Adam qui commandait cette région.

La décision israélienne d’étendre l’offensive militaire vient aussi compliquer le travail des diplomates du Conseil de sécurité de l’ONU qui peinent déjà à s’entendre sur un cessez-le-feu immédiat. Après avoir rejeté le plan franco-américain, les pays arabes ont, en effet, manifesté leur soutien au plan du Premier ministre libanais Fouad Siniora, qui prévoit le déploiement de 15 000 hommes de l’armée libanaise pour reprendre le contrôle du sud du pays avant l’interposition d’une force internationale. Mais le plan libanais demande le retrait des forces israéliennes et suppose également le désarmement des combattants du Hezbollah. Cela ne convainc pas les Israéliens qui parlent d’une armée libanaise «inexistante» et absente depuis 1968 du sud du Liban, devenu le fief du parti chiite.

«Un retrait ne sera possible que lorsque nos objectifs seront réalisés et après le déploiement d’une force internationale», prévient d’ores et déjà le Premier ministre israélien, Ehud Olmert. Sur le terrain, Israël maintient la pression sur le Hezbollah en larguant des tracts à l’intention des populations civiles de Tyr invitées à ne pas sortir de chez elles. En Israël, l’inquiétude grandit aussi puisque les autorités vont évacuer la population de certaines localités. C’est le cas de Kyriat Chmona, près de la frontière du Liban, vidée de ses quelque 24 000 habitants.



par Didier  Samson

Article publié le 09/08/2006Dernière mise à jour le 09/08/2006 à TU

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Israël sur deux fronts. 

		(©AFP/Bourgoing/RFI)