République démocratique du Congo
Kabila se maintient en tête
(Photo : AFP)
Mardi, la Commission électorale indépendante (CEI) n’avait en encore publiés que les seuls résultats de 78 circonscriptions sur les 169 que compte le pays. Ils indiquent que Joseph Kabila et son principal rival Jean-Pierre Bemba ont jusqu’ici très largement distancés les 31 candidats qui ont concouru avec eux dans la présidentielle du 30 juillet dernier. Selon les compilations effectués par les agences de presse, Kabila obtiendrait plus de 50% des suffrages et Bemba près de 17%. Les autres concurrents ne totaliseraient que des résultats symboliques. Tel est le cas de Zanga Mobutu, fils de l’ancien dictateur zaïrois, écrasé par Bemba dans son fief de l’Equateur.
Vers un deuxième tour ?
Bien sûr, il faut manier ces données avec beaucoup de précautions, étant donné que les résultats de la capitale ne sont pas attendus avant le milieu de la semaine. Or 12% des quelques 25 millions d’électeurs congolais sont inscrits à Kinshasa. Et il faudra attendre au moins le 20 août pour connaître les résultats provisoires que la CEI a promis de rendre publics ce jour là. Mais, dans l’immédiat, l’enjeu principal pour les deux poids lourds porte sur Kinshasa car si aucun des candidats ne passe la barre des 50%, un deuxième tour est prévu le 29 octobre.
Les résultats partiels confirment toutefois déjà l’existence d’une nette coupure dans le pays. Les électeurs de la partie orientale soutenant massivement le président sortant, tandis que les votants des zones occidentales se sont portés surtout sur le vice-président et ancien chef rebelle Jean-Pierre Bemba, président du Mouvement de libération du Congo (MLC). Tous les observateurs s’inquiètent déjà de cette césure Est-Ouest, soulignant qu’une victoire de Kabila au premier tour pourrait provoquer des réactions violentes, en particulier dans la capitale.
Appels au calme
Les dirigeants des principales confessions religieuses avaient déjà lancé des appels au calme samedi dernier. Ainsi, l’Eglise catholique, qui représente près de 40% de la population de la RDC, a demandé aux Congolais «d’éviter, en toute circonstance, des réactions et des actes de violence». Les évêques catholiques ont aussi rappelé que «le peuple a parlé et que seules les personnes librement élues par le souverain primaire sont habilitées à gouverner l’Etat en toute légitimité». De leur côté, des responsables des églises protestantes et des dirigeants de la communauté islamique demandent au peuple congolais de «manifester encore sa maturité, jusqu’à la publication des résultats définitifs».
Plusieurs candidats se sont plaints de fraudes et d’irrégularités. Néanmoins, Jean-Pierre Bemba a promis de s’incliner en cas de défaite devant les résultats si les observateurs internationaux les valident.
par Antonio Garcia
Article publié le 15/08/2006Dernière mise à jour le 15/08/2006 à TU