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Proche-Orient

Nouvelles opérations israéliennes à Gaza

Mercredi matin, à Khan Younès, deux Palestiniens ont été tués dans un raid aérien visant la maison d'un responsable des brigades des martyrs d'al-Aqsa. 

		(Photo : AFP)
Mercredi matin, à Khan Younès, deux Palestiniens ont été tués dans un raid aérien visant la maison d'un responsable des brigades des martyrs d'al-Aqsa.
(Photo : AFP)
Au lendemain du premier anniversaire de l’amorce du retrait israélien de la bande de Gaza, deux Palestiniens ont été tués mercredi dans un raid aérien. L'armée israélienne est également intervenue à Beit Hanoun, dans le nord du territoire. Parallèlement, les services de sécurité palestiniens recherchaient toujours deux journalistes de la chaîne américaine Fox News enlevés lundi soir par des hommes armés.

Début août, alors que l'attention de la communauté internationale se concentrait sur la guerre au Liban, les agences humanitaires des Nations unies travaillant dans la bande de Gaza avaient lancé un cri d'alarme face à « la tragédie oubliée » qui s’y poursuivait. La situation économique et sociale des 1,5 million d’habitants de ce territoire palestinien, déjà précaire, s’était encore aggravée après l’entrée en fonction, au mois de mars 2006, d’un gouvernement issu du Hamas boycotté par les pays occidentaux.

Aujourd’hui, un an après le coup d’envoi du retrait israélien de la bande de Gaza, la violence et la misère sont plus que jamais présentes. L’armée israélienne y effectue régulièrement des raids, à la recherche d’activistes du Jihad islamique et du Hamas qui revendiquent le lancement de roquettes sur le sud du territoire israélien, notamment sur les villes d’Ashkelon et Sdérot.

Repérés en train de ramper vers la barrière de sécurité

Mercredi matin, deux Palestiniens âgés de 70 et 45 ans ont été tués à Khan Younès (sud), dans un raid aérien visant la maison d’un responsable des Brigades des martyrs d’al-Aqsa, un groupe armé issu du Fatah. Un porte-parole de l’armée israélienne a indiqué que l’aviation visait « une infrastructure destinée à stocker des armes », affirmant que les habitants avaient été avertis de l’imminence de l’opération.

Mardi soir déjà, à l'est de cette même ville, un activiste palestinien avait été tué et un autre arrêté par des soldats israéliens, selon des sources sécuritaires palestiniennes. Les deux hommes étaient membres des Brigades al-Qods, la branche armée du mouvement radical Jihad islamique. Côté israélien, on affirme que les soldats avaient tiré sur eux alors qu’ils avaient été repérés en train de ramper en direction de la barrière de sécurité, à la hauteur du passage routier de Kissoufim.

Quelque 178 Palestiniens ont trouvé la mort

L’armée est également intervenue mercredi à Beit Hanoun, dans le nord de la bande de Gaza. « Les forces israéliennes opèrent le long de la clôture contre des cibles terroristes qui agissent dans le secteur nord », a annoncé le porte-parole. Selon un responsable palestinien, des blindés et des bulldozers israéliens ont pénétré de plus d’un kilomètre à l’intérieur du territoire, les soldats arrêtant sept Palestiniens tandis que retentissaient des explosions d’obus tirés par des chars.

Au total, quelque 178 Palestiniens et un militaire israélien ont trouvé la mort dans les opérations israéliennes lancées le 28 juin dernier. Celles-ci visent à retrouver un soldat israélien capturé trois jours plus tôt par des groupes armés palestiniens, ainsi qu’à détruire les « infrastructures terroristes » des bras armés du Hamas et du Jihad islamique.

Les services palestiniens recherchent deux journalistes enlevés

Le chaos sécuritaire qui règne à Gaza, la lutte d’influence et les accrochages réguliers entre les forces fidèles au président Mahmoud Abbas et les groupes émanant du Hamas sont à l’origine de nombreuses exactions. Ainsi de l’enlèvement lundi, par des hommes armés, de deux journalistes de la chaîne américaine Fox News. Steve Centanni, un reporter de nationalité américaine, et Olaf Wiig, un cameraman indépendant néo-zélandais, ont été sortis de leur voiture dans le centre de Gaza. Le rapt n’a pas été revendiqué.

Selon le porte-parole de l’Autorité palestinienne, Nabil Abou Roudeina, des contacts ont été établis avec l’ensemble des factions palestiniennes pour obtenir leur libération rapide. « Nous avons ordonné aux services de sécurité de les retrouver (…) Nous espérons en finir avec cette histoire au plus tôt. » Des barrages ont été mis en place aux sorties de la ville de Gaza, mais mercredi soir, les deux hommes demeuraient introuvables.

Le gouvernement néo-zélandais a dépêché des diplomates au Proche-Orient afin, selon le Premier ministre Helen Clark, « de travailler avec des responsables et des gouvernements à leur libération ». Le directeur du bureau de Fox News à Jérusalem, Eli Fastman, a rencontré à Gaza le Premier ministre palestinien issu du Hamas, Ismaïl Haniyeh, lequel, selon son bureau, a « condamné » le rapt et appelé à la libération des deux journalistes, tout comme le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.

Les enlèvements se sont multipliés depuis le retrait de l’armée israélienne en septembre 2005. Une vingtaine d’étrangers, dont de nombreux journalistes, ont été enlevés dans le territoire. Tous ont été libérés sains et saufs, les ravisseurs cherchant en général à en faire une monnaie d’échange pour obtenir la libération de Palestiniens détenus par l’Autorité palestinienne.



par Philippe  Quillerier

Article publié le 16/08/2006Dernière mise à jour le 16/08/2006 à TU

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Israël sur deux fronts. 

		(©AFP/Bourgoing/RFI)