France - Histoire de l'élection présidentielle
1969 – Pompidou-Poher, «blanc bonnet et bonnet blanc»
Cette élection anticipée est provoquée par la démission du général de Gaulle après la victoire du «non» au référendum sur la création de régions et la réforme du Sénat. Jugeant sa légitimité mise en cause par ce résultat qui intervient un an après les événements de mai 1968, le général de Gaulle quitte l'Elysée. Conséquence: la campagne électorale sera courte (un mois) et relativement improvisée.
(Photo : INA)
Lors de ce scrutin, la gauche se présente en ordre dispersé avec 4 candidats. La dispersion des voix au premier tour conduira à un duel au second tour entre les deux candidats de droite.
Au total, six candidats sont en lice pour le premier tour le 1er juin 1969:
• Georges Pompidou, Premier ministre de 1962 à 1968, incarne la continuité du gaullisme sans de Gaulle.
• Alain Poher, président du Sénat, le principal animateur de la campagne du «non» au référendum, Président de la République par intérim depuis le 27 avril.
• Jacques Duclos est présenté par le Parti communiste français.
• Gaston Defferre est le candidat du Parti socialiste.
• Michel Rocard se présente pour le PSU (Parti socialiste unifié).
• Alain Krivine est le candidat de la Ligue communiste révolutionnaire.
(Graphique: Th Bourdeau/RFI - source: documentation française)
(Graphique: Th Bourdeau/RFI - source: documentation française)
L’affrontement Pompidou-Poher est qualifié par le communiste Jacques Duclos de « blanc bonnet et bonnet blanc ». Conséquence, le Parti communiste appelle ses partisans à ne pas se rendre dans les isoloirs. Le 15 juin 1969, le second tour est marqué par une abstention record (31%) et par la victoire sans appel de Georges Pompidou qui recueille 58,2% des suffrages exprimés mais seulement 37% des inscrits.
par Philippe Couve
Article publié le 24/08/2006 Dernière mise à jour le 24/08/2006 à 11:09 TU