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Proche-Orient

L’un dit oui, l’autre non

Mahmoud Abbas à la tribune des Nations unies, le 21 septembre 2006. 

		(Photo : AFP)
Mahmoud Abbas à la tribune des Nations unies, le 21 septembre 2006.
(Photo : AFP)
«Tout nouveau gouvernement palestinien reconnaîtra Israël», a déclaré le Palestinien Mahmoud Abbas du haut de la tribune des Nations unies, jeudi. Une affirmation aussitôt contredite par le Hamas qui affirme que «jamais il ne participera à un gouvernement palestinien d’union nationale qui aurait dans son programme la reconnaissance d’Israël». Par contre, Ahmed Youssef, le principal conseiller politique du Premier ministre du Hamas, Ismaêl Haniyeh, a dit qu’il était prêt en revanche «à une trêve de 10 ans avec l’Etat hébreu». Une proposition qui a été immédiatement rejetée par Israël.

L’assurance donnée jeudi à la communauté internationale, par le président Mahmoud Abbas, d’une reconnaissance d’Israël par le futur gouvernement palestinien d’union nationale n’a pas été endossée par le Hamas. Ce nouveau coup d’éclat entre le Fatah et le Hamas s’ajoute au blocage des discussions sur la composition d’un gouvernement d’union nationale, intervenu il y a une semaine. La suspension des négociations avait été décidée par le président Mahmoud Abbas après qu’Ismaël Haniyeh ait refusé d'assouplir les positions du Hamas face à Israël. Ce dernier a cependant laissé entendre qu’il rencontrerait Mahmoud Abbas, dès son retour à Gaza ce week-end, pour compléter les discussions sur le futur gouvernement. Mais aucune confirmation de ce rendez-vous n’a encore été donnée par l’entourage du président palestinien.

Le Hamas persiste et signe

Pour le Hamas, «le gouvernement d’union nationale n’a pas dans son programme politique une reconnaissance d’Israël. Je l’exclus, a précisé Ahmed Youssef, la ligne politique du Hamas fait qu’il ne peut pas participer à un gouvernement qui met la reconnaissance d’Israël dans son programme politique». Jeudi, Mahmoud Abbas a garanti, que tout futur gouvernement palestinien respecterait l’ensemble des accords passés conclus par l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et l’Autorité nationale palestinienne.

Ces accords incluent, a rappelé Mahmoud Abbas, les lettres échangées en 1993 entre Palestiniens et Israël dans lesquelles l’OLP reconnaît Israël, renonce à la violence et s’engage à négocier avec Israël la création d’un Etat palestinien indépendant. A propos de ces accords, Ismaël Haniyeh a déclaré récemment que, selon lui, le futur gouvernement n’était nullement tenu de les reconnaître. «Un gouvernement d'union nationale n'existera pas à n'importe quel prix, a-t-il ajouté, mais pour renforcer les droits et les principes» des Palestiniens.

Selon Mahmoud Abbas, les engagements pris jeudi, «devraient suffire à lever le siège injuste imposé à notre peuple. Tout futur gouvernement, a-t-il encore promis, s’attachera à imposer l’ordre et la sécurité, à mettre fin au phénomène de multiplication des milices, à l’indiscipline, au chaos et à imposer l’Etat de droit». Mahmoud Abbas s’exprimait quelques heures après avoir rencontré le président américain George W. Bush, à qui il a demandé de l’aide pour mettre fin à la crise qui sévit dans les territoires palestiniens depuis l’entrée en fonction du Hamas, en mars. «Nous comptons toujours sur votre aide dont nous avons extrêmement besoin», a insisté le président Abbas.

Olmert prêt à libérer des Palestiniens

En réponse, le président américain a salué ses efforts en vue de constituer un gouvernement d’union «avec lequel nous et l’ensemble de la communauté internationale pourrons traiter». En ajoutant toutefois que «rien ne changera» si les conditions du Quartette (Etats-Unis, Europe, Russie et Onu), à savoir la reconnaissance par le Hamas du droit à l’existence d’Israël, ainsi que des accords passés entre Israël et les Palestiniens et le renoncement à la violence, ne sont pas respectées. Pour Mahmoud Abbas, ce rappel sévère est la conséquence directe des propos de son Premier ministre, «qui a brouillé la situation. Ces déclarations ont amené les Américains et les Européens à réitérer leur attachement au respect clair des conditions du Quartette», a-t-il regretté.    

Même si les conditions semblent loin d’être remplies pour le Quartette, du côté d’Israël on semble disposé à avancer prudemment. Dans une interview publiée vendredi, le Premier ministre Ehud Olmert s’est dit prêt à rencontrer Mahmoud Abbas «avant même que le soldat Gilad Shalit ne soit libéré». Gilad Shalit a été enlevé le 25 juin par trois groupes armés palestiniens, dont le Hamas. Le premier ministre israélien s’est dit prêt à négocier avec le président Mahmoud Abbas, un élargissement de détenus palestiniens en échange de la libération du soldat Shalit. «Comme je sais que Mahmoud Abbas fait des démarches en faveur de la libération du soldat, j’ai envoyé récemment des messages indiquant que je suis prêt à le rencontrer avant même que Shalit soit libéré», a indiqué Ehud Olmert au quotidien israélien, Yedioth Ahronoth.

par Claire  Arsenault

Article publié le 22/09/2006 Dernière mise à jour le 22/09/2006 à 16:33 TU

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