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Madagascar

Ravalomanana favori face à 17 challengers

Le président Marc Ravalomanana est très confiant pour le premier tour de l'élection. 

		(Photo : AFP)
Le président Marc Ravalomanana est très confiant pour le premier tour de l'élection.
(Photo : AFP)
A sept semaines du premier tour de l’élection présidentielle, 18 candidats ont déposé un dossier. Parmi eux, le chef de l’Etat qui part largement favori, mais aussi quelques-uns des anciens partisans de Marc Ravalomanana déçus par ses quatre années au pouvoir.

De notre correspondante à Antananarivo

18 candidats pour cette présidentielle, c’est plutôt une surprise. Personne ne s’attendait à voir autant de candidats pour un scrutin que tout le monde à Madagascar dit «joué d’avance», avec la réélection quasi certaine du chef de l’Etat.

Marc Ravalomanana est lui-même d’ores et déjà très confiant. Il a affirmé plusieurs fois pouvoir passer dès le premier tour. Mais dans un pays où il n’existe pas d’institut de sondage, il est difficile de mesurer la popularité du président. Quoi qu’il en soit l’ancien maire de la capitale a besoin d’une élection calme et transparente pour pouvoir enfin asseoir sa légitimité 4 ans après la crise de 2002 qui l’a mené au pouvoir.

Face à lui, le chef de l’Etat aura plusieurs candidats qui l’ont soutenu pendant la crise et qui aujourd’hui ont pris leurs distances. C’est le cas de Norbert Ratsirahaoana, président du parti AVI et ancien président de la République pendant le régime de transition en 1996. Fidèle de Marc Ravalomanana pendant la crise, il s’est montré de plus en critique à mesure que le mandat avançait. La rupture a été consommée il y a quelques mois lors de la déclaration de candidature de Norbert Ratsirahoana. Et le seul ministre AVI du gouvernement a alors été limogé.

Autre personnalité déçue par le chef de l’Etat : Jean Lahiniriko. En récompense de son soutien lors de la crise, il avait été placé à la tête de l’Assemblée nationale. Mais lui aussi s’est écarté de la ligne et il a été destitué de son poste en mai dernier. Même scénario pour le maire de Fianarantsoa, Pety Rakotoniaina, pour le président du parti MFM Manandafy Rakotonirina, ou pour l’homme d’affaires Herizo Razafimahaleo, tous déçus par les 4 années de pouvoir de Marc Ravalomanana.

Le feuilleton «Pierrot» pour ouvrir la campagne

Le chef de l’Etat aura peut-être aussi face à lui un challenger qui fait beaucoup de bruit en ce moment : Pierrot Rajaonarivelo, ancien vice-Premier ministre de Didier Ratsiraka, et actuel secrétaire national de l’AREMA. En exil à Paris depuis la fin de la crise, Pierrot Rajaonarivelo  a tenté deux fois de rentrer à Madagascar ces deux dernières semaines. D’abord depuis l’île française de La Réunion vers Tamatave, sa ville natale. Mais l’aéroport a été fermé en raison des quelque 2 000 militants AREMA qui avaient envahi les lieux. Ensuite, seconde tentative, depuis l’île Maurice où la compagnie aérienne Air Mauritius a refusé de l’embarquer pour des raisons de sécurité, sur la recommandation de la direction de l’aviation civile de Madagascar.

Malgré tout Pierrot Rajaonarivelo a pu déposer son dossier de candidature samedi par l’intermédiaire de son avocat. Et il espère toujours rentrer pour faire campagne, malgré les promesses d’arrestation lancées par les autorités. Car l’ancien ministre est sous le coup d’une condamnation à 3 ans de prison pour usurpation de fonction. Il s’est pourvu en cassation, ce qui lui permet d’avoir un casier judiciaire vierge et de se présenter à la présidentielle. En revanche le pourvoi en cassation ne suspend pas le mandat d’arrêt lancé contre lui lors de son procès par contumace ; c’est pourquoi ce trublion de la vie politique malgache risque d’être immédiatement arrêté s’il revient sur la Grande Ile.

Jeudi prochain on saura si Pierrot Rajaonarivelo pourra officiellement se présenter sur la ligne de départ le 3 décembre. En effet il reste encore aux 18 prétendants à franchir la barrière de la Haute cour constitutionnelle. Les 9 juges diront quels dossiers sont complets et validés. Plusieurs «petits» candidats, comme Dema Randriamandroso, commerçant dans un marché de la capitale ou Jaonah Andrianjaka, président d’une Association anti-bailleurs de fonds, devraient se voir écartés de la course, faute notamment d’avoir déposé la caution de 10 000 euros.

par Stéphanie  Pailler

Article publié le 16/10/2006 Dernière mise à jour le 16/10/2006 à 16:38 TU