Territoires palestiniens
Abbas tente de sortir de l’impasse
(Photo : AFP)
Comment empêcher que le bras de fer entre le Fatah et le Hamas ne finisse par dégénérer en guerre civile ? Une nouvelle fusillade a eu lieu dimanche dans la bande de Gaza. Depuis le début du mois, une quinzaine de Palestiniens ont trouvé la mort dans ces affrontements armés opposant les forces du président Abbas à celles du mouvement radical.
Sur le plan politique, les discussions entre Mahmoud Abbas et le Hamas, qui contrôle le gouvernement depuis le mois de mars, restent bloquées en raison du refus de la formation islamiste de reconnaître Israël, de renoncer à la violence et d’accepter les précédents accords signés entre Israéliens et Palestiniens. D’où l’impossibilité, jusqu’à présent, de mettre sur pied un gouvernement d’union nationale.
C’est pourquoi le président de l’Autorité palestinienne, cherchant une issue à la crise, à évoqué mardi, au cours d’une conférence de presse à Ramallah (Cisjordanie), la constitution d’un « gouvernement de technocrates » indépendants. « C’est la solution la plus simple et la plus pratique. Cela dit, je n’ai pas d’objection à la mise en place d’un gouvernement d’union capable de mettre fin au siège », a-t-il déclaré, faisant allusion au blocus financier international qui, depuis la victoire électorale du Hamas au début de l’année, paralyse le fonctionnement de l’Autorité et aggrave la situation sociale des Territoires palestiniens.
« J’examinerai d’autres options »
Jugeant la situation actuelle « impossible », le président s’est dit persuadé que la nomination d’un cabinet de techniciens « pourrait permettre de sortir de l’impasse ». Un tel gouvernement permettrait d’envisager la levée des sanctions occidentales et donnerait à Mahmoud Abbas du temps pour travailler à une solution à plus long terme avec la formation radicale. Selon lui, ce gouvernement pourrait rester en place « plusieurs mois ».
Le Hamas a rapidement fait savoir que cette solution n’avait pas son accord. Mercredi, le porte-parole du gouvernement, Ghazi Hamad, a affirmé qu’un gouvernement composé uniquement de personnalités non politiques n’était pas « à l’ordre du jour (…) Nous voulons un cabinet qui comprenne, à la fois, des forces politiques et des technocrates ». Et d’ajouter : « Il existe une très grande possibilité de trouver un consensus (…) et que ce cabinet soit accepté aux plans national et international ».
C’est donc un nouveau blocage qui se profile. Une éventualité que Mahmoud Abbas avait toutefois envisagée lors de son point de presse : s’il est impossible de mettre en place ce gouvernement de technocrates, « j’examinerai d’autres options » pour sortir de la crise. Pressé par les journalistes, il n’a pas détaillé explicitement ces options, n’a pas exclu de s’en remettre aux électeurs et d’organiser un référendum. Selon ses collaborateurs, le président pourrait également convoquer des élections anticipées.par Philippe Quillerier
Article publié le 18/10/2006 Dernière mise à jour le 18/10/2006 à 16:48 TU