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Elections américaines

Les nouvelles stars du Parti démocrate

Une femme, Nancy Pelosi, que ses partisans démocrates voient déjà présider la Chambre des représentants. Des hommes politiques noirs, comme Harold Ford, à l'assaut du Sud avec un discours socialement conservateur et le renfort de Barack Obama, déjà presque candidat à la candidature présidentielle de 2008, à l'instar de l'ancienne Première Dame, Hillary Clinton. Ou encore un justicier de la Finance, Eliot Spitzer, ces élections de mi-mandat auront été l’occasion pour certains Démocrates, déjà célèbres ou non, de devenir des acteurs clés de la scène politique américaine en combattant les Républicains sur leur terrain de prédilection .

Nancy Pelosi. 

		(Photo : AFP)
Nancy Pelosi.
(Photo : AFP)

En cas de victoire démocrate, Nancy Pelosi, 66 ans, députée de Californie et déjà chef de file des démocrates à la Chambre en deviendrait la présidente. Les Républicains agitent déjà cet épouvantail sous les yeux de leurs électeurs conservateurs, signalant dans leurs publicités et dans leurs discours qu’en cas de basculement de sa majorité, la Chambre serait sous l’influence de ses «valeurs de San Francisco» (comprendre très à gauche).

 

 

 

Harold Ford. 

		(Photo : AFP)
Harold Ford.
(Photo : AFP)

A l’autre bout du spectre démocrate, Harold Ford, 36 ans, député de Memphis. Il y a quatre ans, il s’était opposé à Nancy Pelosi pour devenir leader des démocrates à la Chambre. Il l’accusait de tirer le parti trop à gauche. Il a créé la surprise en réussissant à talonner son adversaire républicain pour les sénatoriales du Tennessee, un bastion républicain depuis 16 ans. Même s’il n’emporte pas le siège, il compte faire de ces déjà bons résultats un moyen d’influencer le parti démocrate : montrer qu’avec un discours socialement conservateur - il veut restreindre le droit à l’avortement, s’oppose au mariage gay et défend son vote pour la guerre en Irak -, le parti peut marquer des points dans le Sud. Un argument clé deux ans avant la présidentielle de 2008. S’il était élu le 7 novembre, il deviendrait le premier sénateur noir démocrate du Sud depuis l’après Guerre de Sécession.

Barack Obama. 

		(Photo : AFP)
Barack Obama.
(Photo : AFP)

Comme Barack Obama, Harold Ford fait partie d’une nouvelle génération d’hommes politiques noirs, qui ne se présentent pas comme des candidats noirs et invoquent rarement le mouvement des droits civiques. Obama est venu épauler Ford dans sa dernière ligne droite. Elu en 2004, ce sénateur d’Illinois est devenu une des stars du parti démocrate, parvenant dans son Etat à s’assurer le respect de la frange centriste du parti républicain. Beaucoup de démocrates souhaitent le voir entrer dans la course à la nomination du parti pour la présidentielle de 2008. 60 % des électeurs ont déjà entendu parler de lui, c’est deux fois plus que Bill Clinton à la même époque.

Eliot Spitzer. 

		(Photo : AFP)
Eliot Spitzer.
(Photo : AFP)

Autre espoir du parti démocrate : Eliot Spitzer. Le procureur général de New York a près d’une cinquantaine de points d'avance sur son adversaire pour devenir gouverneur démocrate de New York. Ses efforts de lutte contre la corruption et sa réputation de justicier de Wall Street – il a envoyé des chefs d’entreprise derrière les barreaux – lui ont gagné le soutien d’électeurs républicains.

 

 

Joseph Lieberman. 

		(Photo : AFP)
Joseph Lieberman.
(Photo : AFP)

Parmi les anciens aspirants à la Maison Blanche, Joseph Lieberman va continuer à faire parler de lui. Co-listier d’Al Gore en 2000, candidat malheureux à la nomination du parti démocrate en 2004, ses positions favorables à la guerre en Irak – même quand des Républicains la remettaient en cause – lui ont coûté le soutien de la base de son parti pour être réélu à un quatrième mandat de sénateur du Connecticut. Après avoir perdu les primaires, il est resté dans la course sous une étiquette d’indépendant et s’est attiré les grâces du parti républicain, en plus des démocrates centristes. Bilan de l’opération : 12 points d’avance sur son adversaire démocrate, l’anti-guerre Ned Lamont. Indépendant, autrefois démocrate et aujourd’hui soutenu par les Républicains, Joseph Lieberman devrait jouer un rôle pivot au Sénat si celui-ci devait être également divisé entre démocrates et républicains.

Hillary Clinton. 

		(Photo : AFP)
Hillary Clinton.
(Photo : AFP)

Pour Hillary Clinton, «la véritable course peut commencer», titre le New York Magazine cette semaine. Elue avec 55 % en 2000 quand elle était une First Lady en campagne, les sondages créditent aujourd’hui Hillary de 35 points d’avance sur son rival. Elle a passé sa campagne électorale à quadriller l’Etat de New York et à venir appuyer des candidatures dans des batailles clés. En tête des sondages demandant aux démocrates qui il verrait nominé de leur parti pour la présidentielle de 2008, elle a refusé de se prononcer sur le sujet pendant toute la campagne, arguant que cela la distrairait de sa réélection à New York. Dès le matin du 8 novembre, elle peut s’attendre à ce que la question lui soit reposée.

Tammy Duckworth. 

		(Photo : AFP)
Tammy Duckworth.
(Photo : AFP)

Parmi les candidats qu’est allée épauler Hillary, Tammy Duckworth, 38 ans. Amputée des deux jambes en Irak après que son hélicoptère ait été attaqué par un lance-roquettes, elle fait partie des six vétérans des guerres d’Irak et d’Afghanistan qui briguent des sièges à la Chambre des représentants. Cinq d’entre eux le font sous les couleurs du Parti démocrate, qui est allé les enrôler pour faire taire les accusations d’un parti peu musclé sur les questions de défense. Elle se présente en banlieue ouest de Chicago où son adversaire républicain Peter Roskam a quelques points d’avance sur elle.



par Guillemette  Faure

Article publié le 07/11/2006 Dernière mise à jour le 07/11/2006 à 14:10 TU