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Elections américaines

A deux ans de la présidentielle, un nouveau rapport de force en vue

Dans un dernier élan, George W. Bush tente de convaincre le peuple américain afin de conserver la majorité au Congrès. 

		(Photo : AFP)
Dans un dernier élan, George W. Bush tente de convaincre le peuple américain afin de conserver la majorité au Congrès.
(Photo : AFP)
Les Américains votent mardi pour pourvoir la totalité des 435 sièges de la Chambre des représentants et un tiers des 100 sièges du Sénat. La défaite des républicains semble déjà jouée à la Chambre des représentants. Les démocrates les plus optimistes espèrent même regagner le Sénat.

De notre correspondante à Washington

«Tard dans la soirée du 7 novembre, le pays sera coupé en deux groupes. Et l’un de ces groupes se dira : c’est dommage, ça s’est joué à peu de voix. » C’est le refrain que Bob Gordon, élu démocrate, répète de meeting en meeting pour s’assurer qu’aucun démocrate du Tennessee n’oublie d’aller voter. A deux jours des élections, les sondages donnent des résultats extrêmement serrés. Signe de la tension des deux camps, ils dépêchent en rafale leurs stars dans les Etats où des sièges menacent de basculer : George Bush, Dick Cheney, Laura Bush, l’ancien maire de New York, Rudi Guiliani, et l’iconoclaste sénateur, John MacCain, quadrillent le pays en renfort des républicains. La nouvelle star démocrate, Barack Obama, Hillary et Bill Clinton viennent appuyer les candidats démocrates.

Pour la première fois depuis 1994, la majorité républicaine du Congrès pourrait basculer. Le célèbre analyste politique Charlie Cook s’est prononcé plutôt pour une victoire démocrate à la Chambre des représentants. Personne, à l’exception du président George Bush dans ses discours, ne semble plus exclure non plus une victoire démocrate au Sénat, même si elle semble plus difficile. «On peut avoir des surprises. Les républicains avaient provoqué un raz de marée inattendu en 1980», note Gary Jacobson, politologue à l’Université de Californie.

Le poids du président dans la campagne

Dans le Tennessee, bastion républicain, pour la première fois en 16 ans un candidat démocrate, Harold Ford, talonne un républicain pour une sénatoriale.  Conseiller à la communication des démocrates dans cet Etat, Marc Brown n’a qu’une phrase pour expliquer l’ascension de son parti  : «cinq ans de George Bush»…

Si le président américain a entrepris une tournée de 10 Etats clés pour les six jours précédant l’élection, il ne s’en tient qu’à des Etats «rouges» ayant voté pour lui en 2004. L’idée : galvaniser sa base. De nombreux républicains modérés ont préféré prendre leurs distances avec le président. «Il est à 28 % d’opinions favorables. Mentionner son nom ne peut certainement pas aider», explique George Foley, conseiller dans le Connecticut d’Alan Schlesinger, un candidat républicain qui recueille 6 % d’intentions de votes alors que le gros des républicains de l’Etat lui préfèrent le démocrate ré- étiqueté indépendant, Joe Lieberman.

Contre toute attente, le président a fait le pari de continuer à parler d’Irak dans les semaines précédant les élections. Il reprend la stratégie qui lui a valu sa réélection de 2004 : dépeindre les démocrates comme des couards incapables d’assurer la sécurité des Etats-Unis. Beaucoup de candidats républicains ne l’ont pas suivi, préférant parler de leur volonté de lutter contre l’immigration clandestine ou de leur crainte que les démocrates n’augmentent les impôts. Les démocrates, eux, se sont saisis de l’Irak, associant les républicains à la politique de Bush. En Pennsylvanie par exemple, la publicité du démocrate Patrick Murphy affirme qu’en ce qui concerne l’Irak, son adversaire n’a, comme Bush, «aucune idée de comment arranger ce foutoir».

Spéculations en cas de Congrès démocrate

L’Irak, qui en 2004 était devenu l’emblème d’un président résolu, est maintenant le symbole d’un gouvernement qui s’acharne dans la mauvaise direction. Selon le dernier sondage du New York Times, 69 % des Américains estiment que George Bush n’a pas de plan pour faire face à la situation irakienne. 41 % estiment que les démocrates vont essayer de réduire le nombre de troupes américaines en Irak et 40 % croient que les démocrates vont en retirer tous les effectifs militaires. Le feront-ils ?

Le politologue Gary Jacobson n’en est pas convaincu, «les démocrates n’oseront pas amorcer de changement brutal à deux ans des élections présidentielles de 2008». Il estime en revanche que l’administration Bush, en cas de Congrès démocrate, peut espérer un grand déballage de linge sale. «Les républicains peuvent s’attendre à ce que les démocrates ouvrent toute une série d’enquête sur des sujets sur lesquels Bush a pu faire ce qu’il voulait pendant six ans.»



par Guillemette  Faure

Article publié le 06/11/2006 Dernière mise à jour le 06/11/2006 à 08:37 TU

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