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République démocratique du Congo

Kabila élu

Joseph Kabila. 

		(Photo: AFP)
Joseph Kabila.
(Photo: AFP)
Le président sortant, Joseph Kabila, a remporté le second tour de l'élection présidentielle du 29 octobre avec 58,05% des suffrages exprimés, selon les résultats proclamés mercredi soir par la Commission électorale indépendante (CEI). Son adversaire, le vice-président Jean-Pierre Bemba, qui a obtenu 41,95% des voix, a rejeté les résultats et va engager des recours. Le taux de participation a atteint 65,36% des 25,4 millions d'inscrits. L'écart entre les deux candidats est de 2 616 957 voix.

Les résultats publiés par la CEI doivent encore être confirmés par la Cour suprême de justice, après examen des contentieux et, dès mercredi soir, la Monuc (Mission de l'ONU en République démocratique du Congo) appelait les Congolais à attendre «dans le calme» les résultats définitifs du second tour d'un scrutin qui met fin à une longue et âpre transition. Pour sa part, Joseph Kabila se veut déjà le président de «de tous, sans distinction aucune», comme il l'a promis en invitant les Congolais à «la fraternité et la tolérance», dans un message télévisé diffusé mercredi peu après l’annonce des résultats.

Jean-Pierre Bemba conteste les résultats

Le candidat malheureux, Jean-Pierre Bemba, réfute la victoire de Joseph Kabila en affirmant jeudi dans un communiqué : «Je ne peux pas accepter ces résultats qui sont loin de refléter la vérité des urnes». Il s’est néanmoins engagé à «user de toutes les voies légales pour faire respecter la volonté de notre peuple». Le vice-président a décidé d’adresser six requêtes à la CEI, contestant les résultats. Une de ces requêtes concerne plus de 1,4 millions de personnes qui ont voté en dehors de leur circonscription.

Jean-Pierre Bemba a trois jours pour déposer un recours devant la Cour suprême de justice, qui dispose de sept jours pour l'examen du contentieux. La loi électorale affirme que la Cour peut, si elle juge les recours fondés, «annuler le vote en tout ou en partie lorsque les irrégularités retenues ont pu avoir une influence déterminante sur le résultat du scrutin». Le camp du président Kabila, Alliance de la majorité présidentielle (AMP), a estimé que Bemba a «pleinement le droit d’user de moyens légaux pour contester les résultats».

Dès l’annonce des résultats, les habitants des grandes villes de l’est du pays ont célébré la victoire de Kabila au lendemain de ce verdict rendu avec quelques jours d’avance sur le calendrier annoncé par la CEI. Des incidents sporadiques ont été enregistrés jeudi à Kinshasa, aux abords de la résidence de Jean-Pierre Bemba, où des jeunes ont jeté des pierres sur des voitures. 

L'investiture est prévue le 10 décembre

L’abbé Apollinaire Malu Malu, qui préside la CEI, assure que «l’élection a été libre et transparente». Le Comité international d’accompagnement de la transition (Ciat), qui regroupe à Kinshasa les ambassadeurs des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité, a appelé «l’ensemble des forces politiques à œuvrer dans un esprit de paix».

La prestation de serment est prévue pour le 10 décembre. Ainsi devrait se tourner la page de la transition politique initiée en 2003. Joseph Kabila, à 35 ans, deviendra le premier président jamais élu au suffrage universel en RDC.



Article publié le 16/11/2006 Dernière mise à jour le 16/11/2006 à 08:16 TU

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République démocratique du Congo : quel destin dans les urnes ?

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William Swing

Représentant spécial des Nations unies au Congo

«Nous félicitons le peuple congolais pour son choix et nous devons aussi féliciter la commission électorale pour son travail. S'il y a des contestations il y a la voie légale de la justice.»

[16/11/2006]