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République démocratique du Congo

Kabila officiellement élu

Le slogan d'une affiche de Joseph Kabila : «Un grand coeur pour un grand pays». 

		(Photo : AFP)
Le slogan d'une affiche de Joseph Kabila : «Un grand coeur pour un grand pays».
(Photo : AFP)
C’est dans un climat de haute tension à Kinshasa et alors que des combats se poursuivent dans l’est du pays que la Cour suprême de justice a rendu le verdict final de la présidentielle du 29 octobre. La Cour proclame Joseph Kabila vainqueur avec plus de 58% des suffrages, rejetant les recours déposés par le Mouvement pour la libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba. Pour autant, ce dernier ne s’est pas encore officiellement incliné, les avocats de son parti dénonçant cette fois des liens de parenté entre le président de la Cour et Joseph Kabila.

Kinshasa devra sans doute patienter encore quelque peu avant que les esprits se refroidissent et que le verdict de la Cour s’impose à tous. Celle-ci a rendu son arrêt lundi vers 17 heures locales depuis le ministère des Affaire étrangères qui lui a donné asile après l’incendie partiel de ses locaux par des partisans de Jean-Pierre Bemba, le 21 novembre dernier. En août et en novembre, les résultats provisoires du premier comme du second tour ont donné lieu à des affrontements violents qui ont fait une trentaine de morts. Le maintien de centaines de combattants armés du MLC autour des résidences kinoises de Jean-Pierre Bemba est un sujet d’inquiétude supplémentaire. En effet, malgré ses engagements à répétition, le candidat malheureux n’a finalement renvoyé dans son fief provincial qu’une centaine d’hommes sur un millier.

Le MLC exigeait de la Cour qu’elle produise le fichier électoral, ce qu’elle a demandé en vain à la Commission électorale indépendante (CEI) qui a décliné l’exercice fastidieux qui lui aurait imposé d’éplucher cas par cas un fichier de plus de 24 millions d'électeurs. La Cour suprême lui a donné raison, faisant valoir que les listes des bureaux de vote avaient été publiées. Elle estime par ailleurs qu’aucune preuve n’a été apportée quant aux scrutateurs évincés de certains bureaux de vote, selon le MLC. Reste que personne n’a oublié les combats de rue de ces derniers jours. Des dizaines de policiers anti-émeute ainsi que des blindés de la Monuc avaient donc été positionnés dans le quartier des ministères qui abrite en particulier celui des Affaires étrangères.

La paix tarde à l'Est

La paix n’est pas non plus gagnée dans l’Est où, depuis vendredi, le général déchu Laurent Nkunda se rappelle aux sanglants souvenirs des Kivutiens. Visé par un mandat d’arrêt pour sa brève prise de la cité lacustre de Bukavu, en 2004, Laurent Nkunda a repris le sentier de la guerre, à Sake, dans la même région, mais cette fois à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de l’autre métropole du lac Kivu, Goma. Comme en 2004, il invoque le mauvais traitement infligé à la communauté tutsi par la nouvelle armée congolaise. Un Tutsi congolais aurait été tué par un policier au cours d’un contrôle et l’offensive lancée samedi par Nkunda et ses dissidents contre l’armée gouvernementale aurait déjà fait huit morts, des militaires et des civils.

La Mission des nations unies au Congo (Monuc) est intervenue lundi militairement, reprenant le contrôle de la ville de Sake après avoir expliqué quelques heures plus tôt que «des combats opposaient depuis le 25 novembre des éléments de la 11ème brigade intégrée à des unités non-intégrées des 81ème et 83 ème brigades des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC)». En effet, l’élection présidentielle d’octobre-novembre a mis fin à une transition politique qui n’a pas réussi à finaliser la fusion des anciennes forces adverses en une armée nationale. Le fait que chacun des anciens protagonistes de la guerre n’ait pas encore trouvé sa place rémunérée dans le dispositif explique sans doute largement l’affaire de Sake. Pour sa part, la Monuc «demande l’arrêt immédiat et sans conditions des combats», soulignant «qu’il ne peut pas y avoir de solution militaire à des problèmes politiques».



Article publié le 27/11/2006 Dernière mise à jour le 27/11/2006 à 17:25 TU

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