Iran
L’atome pour suppléer le pétrole
(Photo : AFP)
L'Iran a bien du mal à financer ses projets pétroliers et justifierait le développement de son programme nucléaire civil par une possible pénurie d'énergie à venir. C'est, en tout cas, la conclusion d'une étude américaine selon laquelle une crise énergétique potentielle pourrait même faire chuter le régime de Téhéran. L'image de l'Iran comme producteur de pétrole aux vastes réserves est trompeuse, estime ainsi Roger Stern, chercheur à l’université John Hopkins.
Depuis une dizaine d'années, les exportations de pétrole iranien stagnent, alors que la demande intérieure est en pleine croissance. Selon cette étude rendue publique lundi, la production de pétrole iranien a été inférieure, cette année, au quota fixé par les pays de l'OPEP et témoigne donc des difficultés de production du pays.
Objectifs militaires
Pour relancer sa production, Téhéran se doit d'investir des dizaines de milliards de dollars afin d’exploiter ses champs gaziers vieillissants et développer ses capacités de raffinage. Aujourd'hui, l'Etat iranien, qui subventionne les prix du pétrole, ne fait pourtant pas assez de bénéfices et dépend en grande partie des revenus de ses exportations pétrolières.
Dans le même temps et toujours selon l'étude américaine, le régime fait face aux réticences de plus en plus grandes des investisseurs étrangers. L'Iran pourrait donc, conclut le rapport, avoir réellement besoin de pallier la faiblesse de sa production par un développement du nucléaire civil.
Toutefois, l'étude américaine reste très prudente. Elle souligne, parallèlement, qu'il n'y a pas de raison de douter des accusations émises par les Etats-Unis et d'autres pays, selon lesquels le programme nucléaire iranien reste lié à des objectifs militaires.
par Michaël Sztanke
Article publié le 26/12/2006 Dernière mise à jour le 26/12/2006 à 11:19 TU