Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Informatique

Vista, le nouvel opus de Microsoft

Le géant américain des logiciels Microsoft donne, mardi 30 janvier, le coup d’envoi mondial de son nouveau système d’exploitation «Windows Vista». Bruxelles, qui a infligé, pour pratiques anticoncurentielles, au groupe de Bill Gates, une première amende de près de 500 millions d’euros en 2004, puis une seconde de 280 millions en 2006, menace d’étendre ses enquêtes à la nouvelle plateforme «Vista».

 

Capture d'écran de Windows Vista, le nouveau système d'exploitation de Microsoft. © Microsoft
Capture d'écran de Windows Vista, le nouveau système d'exploitation de Microsoft.
© Microsoft

Le dernier rejeton de la famille Windows arrive dans les rayons des magasins spécialisés. Techniquement parlant, Vista, qui succède à XP est décrit comme la version la plus aboutie de la série des Windows qui équipe plus de 90% des ordinateurs dans le monde. Première innovation de ce logiciel, lancé dès fin novembre pour les entreprises, sa fiabilité. Le système offre plus de sécurité avec une protection contre le phishing (fraude bancaire par internet) et les spyware (logiciels espions). Il dispose également de fonctions intégrées de firewall (pare-feu contre les virus) et un logiciel de contrôle parental très performant (un rapport informe ainsi de l’usage qui a été fait de l’ordinateur dans la journée).

Pour autant, la principale nouveauté de Vista est son interface graphique Aero, censée faciliter l’accès à l’information. Autre nouveauté : les Gadgets, de petites applications qui servent à personnaliser l’environnement en affichant l’heure, la météo, ou encore les flux d’information RSS. Vista propose également tout un attirail d’applications dédiées à la musique, à la retouche photo et à la création vidéo (notamment de DVD). De l’avis des spécialistes, Vista semble surtout apporter des innovations, plus sur la forme que sur le fond. Toujours selon les experts, cette nouvelle mouture ne fait qu’intégrer des fonctions que seule l’installation de logiciels tiers permettait sous XP. Pour le grand public, trois versions (familiale basique, familiale premium, Vista Intégrale) de 270 à 570 euros sont proposées à la vente. Elles se distinguent par le nombre de fonctionnalités proposées. Mais Vista, surtout dans son édition Intégrale, demande des niveaux de puissance et de mémoire plus important que son prédécesseur XP.

Les aspects anticoncurrentiels de «Vista»

Une fois encore, le nouvel opus de Microsoft illustre la politique de l’éditeur américain orientée vers l’internet, le multimédia et les loisirs numériques. Exit donc la conception de logiciels ? Pas tout à fait, il s’agit juste d’un positionnement sur un nouveau marché très porteur. Avec pour objectif final : faire du groupe de Bill Gates non plus un vendeur de logiciels, mais un fournisseur de services en ligne. Pour la firme de Redmond, l’année 2007 s’annonce déterminante. Et pour cause, outre la commercialisation de Vista, le groupe prévoit le lancement de son baladeur audio numérique Zune et des logiciels Office 2007 et Internet Explorer 7. L’avenir s’annonce brillant. Microsoft a annoncé, à la fin de la semaine dernière, avoir enregistré au cours du deuxième trimestre de son exercice un chiffre d’affaires de 12,5 milliards de dollars en hausse de 60%, grâce notamment à la forte demande de consoles de jeu Xbox 360 durant la période des fêtes de fin d’année.

Problème, des poids lourds de la haute-technologie, dont IBM, Oracle et Nokia, regroupés au sein de l’association ECIS (Comité européen pour les systèmes interopérables) soupçonnent Vista de ne pas respecter les lois européennes de la concurrence. Selon un communiqué publié, vendredi, par l’ECIS,  «les mêmes pratiques qui ont été jugées illégales par Bruxelles  il y a trois ans sont, à présent, mis en oeuvre dans Vista». Vista pourrait donc être un nouvel élément à charge versé au dossier par les services de la concurrence de la Commission, qui demande à Microsoft depuis des mois d’ouvrir plus largement son système d’exploitation Windows à ses concurrents.

En mars 2004, la Commission avait estimé que Microsoft avait abusé de sa position dominante pour empêcher la concurrence dans le domaine des logiciels et condamné l’éditeur à une amende record de 492 millions d’euros, la plus forte infligée par Bruxelles à une entreprise. Point particulier de cette décision : Bruxelles demandait notamment que Microsoft communique à ses concurrents certaines informations, jusqu’ici confidentielles, pour permettre une meilleure compatibilité entre Windows et les produits réalisés par les concurrents. En juillet 2006, la Commission a infligé une nouvelle amende d’un montant de 280 millions d’euros pour n’avoir pas respecté les sanctions imposées en 2004 et notamment le volet relatif à l’interopérabilité. Selon Bruxelles, le groupe n’a toujours pas divulgué toute la documentation technique nécessaire à ses concurrents pour élaborer des logiciels compatibles avec Windows. Sur un ton menaçant, la commissaire à la Concurrence en charge du dossier, Neelie Kroes, a averti Microsoft de faire en sorte de ne pas répéter les erreurs du passé.  



par Myriam  Berber

Article publié le 29/01/2007 Dernière mise à jour le 29/01/2007 à 15:23 TU

Lexique

les mots du multimedia