Littérature
Trois questions à Abha Dawesar

(Source : éditions Héloïse d'Ormesson)

RFI: Que raconte Babyji ?
Abha Dawesar: Ce roman traite d’une étudiante qui, alors qu’elle suit un cours de mécanique quantique, se sent poussée à explorer sa sexualité. L’action se passe en 1990, sur fond de turbulences déclenchées par le rapport très controversé de la Commission Mandal qui proposait de renforcer le système de discrimination positive en vigueur en Inde depuis l’indépendance visant à sortir les castes les plus arriérées de leur pauvreté séculaire.
RFI: La quête sexuelle et identitaire, la ville tentaculaire et oppressante, sont quelques uns des principaux thèmes de votre fiction. Ces thématiques que vous partagez avec un certain nombre d’autres écrivains de votre génération, rejoignent-elles les obsessions et les inquiétudes de votre public en Inde ?
AD: Je crois qu’en Inde, la plupart de mes lecteurs sont à la fois jeunes et urbains et que les thèmes de mes livres les touchent. Même s’ils n’adhèrent pas à la quête spécifique d’Anamika, la protagoniste, ils se sentent souvent en résonance, si j’en crois à ce que me disent mes lecteurs, avec le désir de l’héroïne d’explorer les questions sentimentales et avec son approche, à la fois cérébrale et sensuelle.
RFI: Quelle influence vos aînés tels que les Rushdie et les Vikram Seth ont-ils exercé sur vous ? Influences des littératures vernaculaires ?
AD: C’est vraiment difficile pour moi de mesurer l’influence de la littérature indienne en anglais, que j’ai dévorée surtout quand j’étais jeune. J’ai aussi grandi en écoutant les récits tirés de la mythologie indienne que me racontait ma grand-mère et, quelque part au fond de moi, je pense que cela a influencé mon écriture. Je trouvais que les personnages des récits que je lisais étaient souvent ambigus du point de vue moral et je suis très à l’aise avec cela dans ma propre écriture. En grandissant, je n’ai pratiquement lu que des livres en anglais qui est devenu la langue de mon intimité.
(Propos traduits de l’anglais par Nadine Touzet)
par Propos recueillis recueillis par Tirthankar Chanda
Article publié le 22/03/2007 Dernière mise à jour le 22/03/2007 à 15:44 TU