Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

République Démocratique du Congo

Calme précaire à Kinshasa

Des obus ont touché la raffinerie de Kinshasa. 

		(Photo: AFP)
Des obus ont touché la raffinerie de Kinshasa.
(Photo: AFP)
Vendredi soir, la situation restait tendue à Kinshasa où, de sources diplomatiques et hospitalières, on indiquait qu'une soixantaine de personnes, dont une cinquantaine de militaires, auraient trouvé la mort dans des combats à l'arme lourde engagés jeudi entre l'armée gouvernementale et la garde rapprochée de l'ex-vice-président Jean-Pierre Bemba. Vendredi à la mi-journée, la situation restait tendue, les forces gouvernementales assurant contrôler la commune de la Gombe, le porte-parole militaire de la Mission de l'Onu en RDC (Monuc), le lieutenant-colonel Didier Rancher, faisant toutefois état de tirs dans d'autres quartiers, mais la situation est à l'accalmie», affirmait-il.

«Les FARDC (forces armées gouvernementales) ont pris le dessus» ce vendredi, selon le porte-parole militaire de la Mission des Nations unies en RDC, Didier Rancher qui s’est déclaré «optimiste quant à une issue des combats dans les prochaines heures».

La situation était globalement calme vendredi soir dans le centre administratif de Kinshasa, où quelques tirs sporadiques étaient toujours entendus vendredi en fin d’après-midi. Le porte-parole du gouvernement, Toussaint Tshilombo, a affirmé que «l'armée régulière continuait encore à nettoyer quelques poches de résistance» dans certains quartiers de l'est de Kinshasa, où des hommes de Jean-Pierre Bemba s'étaient retranchés.

Le gouvernement a qualifié les événements de «tentative de prise de pouvoir par la force». Vendredi matin, les autorités congolaises ont lancé un mandat d'arrêt pour «haute trahison» contre Jean-Pierre Bemba, réfugié à l’Ambassade d’Afrique du Sud depuis jeudi soir.

Dans une interview à la radio publique belge de langue néerlandaise VRT, Jean-Pierre Bemba s’est déclaré «victime de l'attaque et de l'encerclement de ma résidence depuis deux semaines».

Réactions

«La communauté internationale, et l'Union européenne en particulier, n'accepteront pas que l'expérience démocratique congolaise, succès majeur pour le continent africain, puisse être compromise», a déclaré le représentant de l'UE pour la diplomatie. Javier Solana a exprimé sa «grande inquiétude» et lancé un appel solennel au dialogue. Pour sa part, le commissaire européen au Développement, le belge Louis Michel, a estimé vendredi qu'il «ne peut y avoir de milices armées en dehors de l'armée régulière» congolaise.

La Belgique, ancienne puissance coloniale de la RDC, a appelé à un cessez-le-feu immédiat. Le gouvernement belge a eu un «contact direct» avec le gouvernement congolais et avec le représentant du secrétaire général de l'Onu en RDC, William Lacy Swin.

Pour sa part, la France, par la voix du porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Jean-Baptiste Mattéi, a appelé à la «cessation immédiate des affrontements» et précisé qu’ «à ce stade», deux Français avaient été blessés.

De son côté, le gouvernement sud-africain a appelé toutes les forces «à cesser immédiatement de se battre» et à entamer des négociations, a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères Aziz Pahad, ajoutant que si les troubles ne cessaient pas immédiatement, ils risquaient d' «ouvrir une boite de pandore conduisant d'autres gens à utiliser la violence pour se procurer ce qu'ils pensent ne pas avoir réussi à obtenir» par l'accord négocié avec l'actuel gouvernement.

La tension était très forte depuis plusieurs jours

Depuis plusieurs jours, la Monuc avait affirmé craindre des incidents, étant donné le refus de Jean-Pierre Bemba de désarmer sa garde personnelle après l'expiration, le 15 mars, de l’ultimatum du chef d’état-major des FARDC exigeant le retrait des éléments commis à la garde des ex-vice-présidents de la République et des autres dignitaires de la transition.

Mardi dernier, une dizaine de véhicules blindés de la Monuc avaient été déployés aux grands carrefours du quartier de Gombe, à Kinshasa aux carrefours près de la résidence de Jean-Pierre Bemba. Quelque 250 casques bleus avaient participé à l’opération visant à établir une «zone tampon» entre les forces gouvernementales et les hommes de Bemba retranchés derrière des sacs de sable.

Vendredi soir, la Mission de l'Onu a salué «le rétablissement de l'ordre par les forces gouvernementales» tout en déplorant «les pertes en vies humaines, les destructions de biens, les pillages et les risques importants encourus par les civils».

 

 



par Rédaction Internet  (avec AFP)

Article publié le 23/03/2007 Dernière mise à jour le 23/03/2007 à 15:52 TU