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Mali

Le camp présidentiel crie victoire

Décompte des votes à Bamako. 

		(Photo: AFP)
Décompte des votes à Bamako.
(Photo: AFP)
Alors que le camp du président sortant, Amadou Toumani Touré, se proclame déjà vainqueur de la présidentielle du 29 avril, l’opposition dénonce de nombreuses irrégularités. Après la proclamation des résultats définitifs, attendus au plus tard le jeudi 3 mai, les contestataires auront 48 heures pour déposer des recours auprès de la Cour constitutionnelle.

Les résultas partiels du premier tour de la présidentielle, qui ne portent que sur 20% des inscrits, placent, pour l’instant, le président sortant Amadou Toumani Touré, (ATT) à 61,3% des suffrages devant Ibrahim Boubacar Kéita (IBK), président de l’Assemblée nationale qui recueille 29,8%.

Quelque 6 600 000 électeurs répartis dans 703 communes composent le corps électoral malien appelé aux urnes le 29 avril pour le premier tour de l’élection présidentielle. A peine le scrutin était-il clos que la coalition du Front pour la démocratie et la République (FDR), qui présentait quatre candidats, dénonçait déjà de «grosses irrégularités». «Ouverture tardive des bureaux de vote, listes parallèles, intimidations et manipulations diverses» sont les maux retenus par l’opposition qui qualifie le scrutin de «mascarade». Elle se réserve le droit de ne pas reconnaître les résultats.

Pour sa part, l’ancien Premier ministre togolais, Koffi Sama, observateur de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a déclaré que le premier tour de la présidentielle avait été «libre, juste et crédible, en dépit de quelques insuffisances notées ça et là». En revanche, le camp présidentiel, très confiant dans les résultats, espère emporter la présidentielle dès le premier tour. « J’invite l’opposition au fair-play et qu’elle reconnaisse sa défaite», a déclaré à l’AFP, Hassan Barry, le porte-parole du président sortant.

L’opposition dénonce la fraude «massive»

La coalition de l’opposition, regroupée au sein du Front pour la démocratie et la République (FDR), qui n’a pas arrêté de dénoncer les irrégularités, a fini par annoncer son retrait de la Commission nationale de centralisation des résultats. «Nos représentants ont assisté à la première étape du décompte et à la validation des résultats, mais nous n’avons pas été associés à la seconde étape de validation au niveau de la Commission. En conséquence, le FDR se retire définitivement parce que nous ne nous reconnaissons pas dans les résultats tels qu’ils ont été proclamés», a déclaré à l’AFP, le porte-parole de la coalition, Djiguiba Kéita.  

La fraude électorale est la hantise des partis de l’opposition qui soupçonnent, a priori, le pouvoir en place de faire jouer en sa faveur les organes de la République. Pour prévenir «ces abus», certains partis avaient pris des dispositions. «Nous savons maintenant comment empêcher la fraude. C’est pourquoi, cette année, nous avons pris des dispositions pour empêcher ce fléau», confiait au journal L’indépendant un responsable du Rassemblement pour le Mali (RPM), le parti du candidat Ibrahim Boubacar Kéita. Des délégués de liste et autres assesseurs ont été recrutés pour veiller à la régularité des opérations. Ce même parti s’est attaché les services de deux huissiers de justice qui ont parcouru de nombreux bureaux de vote, relevant partout des fautes. Leurs procès verbaux alimenteront les recours que ne manqueront pas de déposer devant la Cour constitutionnelle, les partis de l’opposition.   



par Didier  Samson (avec AFP)

Article publié le 01/05/2007 Dernière mise à jour le 01/05/2007 à 10:28 TU

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Stanislas Ndayishimiye

Envoyé spécial de RFI au Mali

«Selon un des candidats du FDR, les résultats partiels de Bamako ont été publiés avant d'être validés.»

[01/05/2007]

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