Vol Abidjan-Nairobi
Pas de survivants
(Photo : Reuters)
L’épave de l'appareil a été repérée par un chasseur dimanche peu avant la nuit, à une vingtaine de kilomètres au sud-est de l’aéroport de Douala, près de Mbanga-Pongo. L'avion du vol KQ507Abidjan-Nairobi, qui fait escale au Cameroun, avait disparu des radars, peu après son décollage à minuit, dans la nuit de vendredi à samedi.
Ce n’est que lundi 7 mai que les sauveteurs et les enquêteurs ont pu se rendre sur les lieux de l’accident. Ils ont trouvé la partie avant de l’appareil à moitié enfouie dans les marais et les débris de la partie arrière éparpillés dans un rayon de plus d’un kilomètre. Les spécialistes se sont aussitôt mis au travail.
Selon les premières informations des autorités kenyanes, outre les 9 membres de l’équipage kenyan, les victimes sont majoritairement africaines, originaires d'une quinzaine de pays. Il y avait aussi 15 passagers indiens, 7 Européens, 6 Chinois et 1 Américain, et d’autres dont la nationalité n’a pas encore été déterminée.
La liste complète des passagers du Vol KQ 507 est disponible sur le site de Kenya Airways.
La ligne Abidjan-Nairobi est une ligne empruntée par des voyageurs en correspondance vers l’Asie et l’Europe. Parmi les passagers identifiés du vol 507, il y avait des hommes d’affaires, des dirigeants de société, le neveu d'un magnat indien, un journaliste britannique du bureau de l’Associated Press de Nairobi.
Avec l’aide de la population
(Carte : RFI)
Le Boeing 737-800, en provenance de Côte d’Ivoire, avait décollé samedi à 00h07 de Douala, après avoir été retardé en raison de fortes pluies. Il aurait dû arriver à Nairobi, au Kenya à 6h15.
L’avion a disparu des écrans de la tour de contrôle, quelques minutes après le décollage, sans que le pilote n’ait mentionné un quelconque problème.
Les recherches s’étaient d’abord orientées dans une région plus éloignée, au sud-ouest de Yaoundé, où les autorités avaient localisé le signal d’une balise de détresse.
Ce sont les témoignages d’habitants et de pêcheurs qui ont permis de diriger les enquêteurs vers Mbanga-Pongo. Des dizaines de villageois ont été recrutés lundi pour ouvrir la route à coups de machette aux équipes de secours vers le lieu de l’accident, à une heure de marche du bourg. Les gendarmes ont sécurisé la zone, empêchant les journalistes d’accéder au site de l’accident.
Le ministre des Transports kenyan et une équipe d’enquêteurs de l’aviation civile sont arrivés lundi pour participer aux investigations. Des cellules de crise ont été constituées à Nairobi, à Johannesbourg (Afrique du Sud) et sur place à Douala où les premières familles des victimes ont été accueillies.
Le Boeing 737-800 du vol 507, qui relie Abidjan à Nairobi trois fois par semaine, avait été mis en service il y a 6 mois. Il avait subi les contrôles réguliers des équipes techniques. Le personnel était expérimenté.
La compagnie kenyane possède trois autres appareils du même modèle (2000 sont en service dans le monde). Les autorités n'ont pas encore pris de décision sur la poursuite ou non de leur exploitation dans les prochains jours.
Kenya Airways est considérée comme l'une des compagnies les plus sûres d'Afrique. Le dernier accident de l'un de ses vols internationaux remonte au 30 janvier 2000.169 personnes avaient trouvé la mort sur le même trajet, Abidjan-Nairobi. Les enquêteurs avaient évoqué une alarme défectueuse et une erreur de pilotage pour expliquer la catastrophe.
par Marion Urban
Article publié le 07/05/2007 Dernière mise à jour le 07/05/2007 à 09:34 TU