Espagne
Fin de la trêve de l’ETA : un coup dur pour Zapatero

(Photo : AFP)
La décision de l'organisation séparatiste basque de reprendre les armes enterre définitivement le processus de paix engagé l’an passé par le chef du gouvernement espagnol. José Luis Zapatero a déclaré que l’ETA «recommençait à se tromper» et que la fin de la trêve était «radicalement opposée au chemin souhaité par la société basque et la société espagnole». Pour le chef du gouvernement, cette reprise annoncée des violences résonne comme un échec politique.
La paix au pays basque, c'était l'une des priorités affichées du Premier ministre socialiste. Avec la trêve, des contacts secrets ont été noués avec l'ETA, manifestement sans guère avancer, puisque c'est pour obtenir des concessions du pouvoir central que l'organisation terroriste avait commis l'attentat à l'aéroport de Madrid en décembre, tuant deux Equatoriens. Mais ETA n'y voyait pas une rupture de la trêve.
Dès lors, le gouvernement Zapatero avait annoncé la fin, au moins officielle, des contacts. D'autant que la marge de manoeuvre du Premier ministre José Luis Zapatero est toujours apparue limitée. Jamais il n'a obtenu le consensus pourtant réclamé de la classe politique. Bien au contraire, la droite a fait du dossier basque son cheval de bataille.
Le chef du Parti populaire n'a cessé de dénoncer le laxisme du Premier ministre. Et si Mariano Rajoy estime que l'unique destin de l'ETA est la déroute, il refuse l'unité nationale derrière son rival politique.
Pour José Luis Zapatero, c'est l'échec d'une dynamique qu'il portait à bout de bras. Les résultats des dernières élections municipales ont d'ailleurs résonné comme un coup de semonce. Il y a dix jours le scrutin a accordé une courte victoire à la droite conservatrice.
Avec Patrick Adam
Article publié le 05/06/2007 Dernière mise à jour le 05/06/2007 à 16:56 TU