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Cinéma africain

Sembène Ousmane est mort

Le cinéaste sénégalais Sembène Ousmane et la jeune actice Traore Vinolia Yassimina, à Ouagadougou, le 27 février 2005.  

		(Photo : AFP)
Le cinéaste sénégalais Sembène Ousmane et la jeune actice Traore Vinolia Yassimina, à Ouagadougou, le 27 février 2005.
(Photo : AFP)

L’écrivain et surtout cinéaste sénégalais est décédé samedi  9 juin à Dakar à l'âge de 84 ans. Natif de Ziguinchor en Casamance (sud Sénégal) est considéré comme l'un des pionniers du cinéma africain.


Doyen des cinéastes africains, Sembène Ousmane aimait à se surnommer l'aîné des Anciens.

Né un 1er janvier, en 1923, au Sénégal, en Casamance, ce grand patriarche était un pilier, une figure tutélaire : c'est lui qui réalisa, en 1966, le premier long métrage produit et réalisé en Afrique noire : La Noire de...,  l'histoire d'une jeune sénégalaise immigrée en France réduite en esclavage par ses patrons blancs.

Coup d'essai, coup de maître pour ce cinéaste de 43 ans. Car avant de choisir le 7ème art, Sembène Ousmane avait été maçon, docker, militant syndicaliste engagé, et écrivain.

C'est pour faire passer ses idées au plus grand nombre qu'il se tourne vers le cinéma. Après avoir consulté André Bazin et Georges Sadoul, deux références de la critique, il part étudier le 7ème art à Moscou.

Tous ses films portent un combat et un engagement. Ancien tirailleur sénégalais, Sembène Ousmane évoquait les pages les plus sombres de son continent.

Jusqu'à son dernier film, Moolaadé, dénonciation de l'excision des petites filles dans l'Afrique actuelle. Cri de colère et film militant qui remporta le prix Un Certain Regard au festival de Cannes il y a trois ans.

La disparition de Sembène Ousmane a provoqué une grande émotion au Sénégal. Plusieurs artistes lui ont rendu hommage, notamment le sculpteur Ousmane Sow qui était l’un de ses amis.

Ousmane Sow

Sculpteur sénégalais, ami de Sembène

«Senghor l'amait bien malgré son opposition.»

Sembène Ousmane était un exemple pour les nouvelles générations de cinéastes africains. Le réalisateur mauritanien Abderrahmane Cissako, auteur du film engagé Bamako, qui faisait le procès du FMI et de la Banque mondiale, se sentait des affinités avec ce pilier du cinéma africain.

Abderrahmane Cissako

Réalisateur mauritanien

«C'était un homme très constant ; il amait tous les combats et pas seulement dans le cinéma.»

 avec Sophie Torlotin



Article publié le 10/06/2007 Dernière mise à jour le 10/06/2007 à 15:09 TU

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Ousmane Sow

Sculpteur sénégalais

«Ousmane, quand il voyait quelque chose qui n'allait pas, n'hésitait pas à le dire. Senghor l'aimait bien, c'était quelqu'un d'intègre. Il vivait simplement, sa conviction lui servait de viaduc. Ousmane Sembène n'aimait pas les compromissions. »

[11/06/2007]

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