Vins
Consommation mondiale en hausse

La consommation mondiale de vin devrait poursuivre sa croissance entre 2005 et 2010, à un rythme de l’ordre de 1% par an, soit plus de 266 millions de bouteilles tous les ans. Sur la même période, le chiffre d’affaires réalisé pour la vente du vin devrait croître de 9,4% pour s’établir à 88 milliards d’euros en 2010. «La crise est derrière nous. On est sur un marché globalement porteur», se félicite Robert Beynat, commissaire général de Vinexpo qui s’appuie sur une hypothèse de croissance très forte en termes de consommation, en Amérique du nord, en Europe du nord et en Asie. De nouveaux venus font leur entrée dans les 10 premiers marchés mondiaux du vin : la Chine et la Russie. La Chine, devrait être le marché le plus dynamique pour le vin, avec une progression prévue de sa consommation de près de 36% en cinq ans.
Mais ce sont surtout les Etats-Unis qui créent la surprise. Ils seront, d’ici à 2010, le premier pays consommateur de vin. Selon une étude réalisée par l’International Wine et Spirit Record pour Vinexpo, les Américains devraient acheter quelque 3,8 milliards de bouteilles en 2010 pour près de 23 milliards de dollars, dépensant 2,5 fois plus que la France. Dans leur ensemble, les vins du «Nouveau Monde» s’imposent de plus en plus. Un quart des volumes consommés en exportation provient d’Australie, Nouvelle-Zélande, Chili, Argentine et Afrique du Sud. Les Australiens visent 6 milliards de ventes par an d’ici 2011, notamment en plantant davantage de ceps.
Une offre française trop complexe
Face aux vins du «Nouveau Monde» qui continuent de progresser, la part du marché français accuse une certaine baisse. Les producteurs, qui écoulent selon les régions, entre 50 et 70% de leur production sur le marché national, ne profitent pas de la croissance mondiale. Les exportations de vins français ont ainsi globalement reculé de 12,3% en volume entre 2001 et 2005. Les difficultés pour les producteurs français sont également sur le territoire national. Pour la même période, la consommation a reculé de 11%, elle devrait accuser un nouveau recul de près de 9% entre 2005 et 2010, selon les prévisions de Vinexpo. A cela s’ajoute la hausse de la consommation des vins étrangers, que les Français apprécient de plus en plus.
La filière vinicole tricolore compte 110 000 exploitations et 230 000 emplois permanents. Elle est constituée essentiellement d’exploitations familiales de petite taille, dont l’offre est souvent trop complexe et peu lisible. Avec 450 labels de type AOC et 140 vins de pays, avec les différentes mentions présentes sur les étiquettes, l’offre viticole française présente une diversité brouillonne qui rebute de plus en plus de consommateurs, en France et surtout à l’étranger.
Ebranlés par le succès des nouveaux concurrents qui se sont fait une spécialité des vins autour de 10 dollars (7,50 euros) la bouteille, les producteurs français commencent à s’interroger sur la façon dont ils peuvent corriger le tir. Fin 2006, le gouvernement a engagé une révision de l’agrément des appellations. Pour améliorer la commercialisation du vin français, une appellation «Vin de pays, vignobles de France» permet désormais d’assembler différents vins de pays d’un même cépage et d’être plus lisible pour le consommateur.
par Myriam Berber
Article publié le 15/06/2007 Dernière mise à jour le 15/06/2007 à 15:25 TU