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Catastrophes naturelles

La Grèce dans la tourmente

Pour la cinquième journée consécutive, les feux de forêt ont ravagé mardi le Péloponnèse et l'île d'Eubée. Les critiques se sont par ailleurs intensifiées contre la gestion de la catastrophe par le gouvernement conservateur, à moins de trois semaines d'élections législatives.

La Grèce. 

		(Carte : SB/RFI)
La Grèce.
(Carte : SB/RFI)

Même si les incendies continuent d'être par endroit très violents, notamment dans l'ouest du Péloponnèse, où plus d'une cinquantaine de personnes ont péri ces derniers jours, les feux ne menacent plus, pour le moment, les habitations.

Les pompiers ont encore combattu les flammes dans le département d'Arcadie (centre du Péloponnèse) tandis que dans le sud, les feux ont continué de sévir sur les massifs de Taygète et du Parnon, près de Sparte. Sur l'île d'Eubée (nord-est d'Athènes), les feux ont ravagé des forêts près de Marmari, Seta et Néohori.

Un incendie qui avait éclaté dans l'après-midi dans la région de Marathon, au nord-est de la capitale, a été placé « sous contrôle » dans la soirée.

En tout, ce sont plus de 800 pompiers et 800 soldats grecs, assistés de dizaines de pompiers, avions et hélicoptères venus de l'étranger, qui ont participé aux interventions.

Avec un bilan provisoire de 63 morts, cette catastrophe sans précédent dans le pays a continué de susciter la colère de nombreux habitants s'estimant « abandonnés » par les autorités. La plupart ont fui leur village en toute hâte, sans avoir été prévenus et parfois sans avoir vu un pompier.

« Nous sommes une trentaine d'habitants, tous des vieux, comment lutter contre les flammes? Il aurait fallu que nos enfants viennent, mais les routes étaient bloquées », a raconté à l'AFP Iannoula Iannopoulos, 77 ans, évacuée dimanche soir de son village de Phalaisia, dans l'ouest du Péloponnèse.

Le principal parti d'opposition Pasok (socialiste) s'est engouffré dans la brèche, alors que doivent se tenir le 16 septembre des élections législatives anticipées que le Premier ministre Costas Caramanlis, jusqu'alors porté par de bons sondages, avait convoquées avant la catastrophe.

« Nous sommes humiliés par l'incapacité du gouvernement actuel à sauver les vies de nos concitoyens », a lancé le leader du Pasok, Georges Papandréou.

Face aux images de désolation relayées en boucle par les télévisions, le gouvernement a choisi de pointer du doigt les pyromanes, allant jusqu'à évoquer une possible action concertée. Pour le moment, une enquête préliminaire a été lancée et sept personnes inculpées pour incendie criminel.

 « Nous nous interrogeons (sur le fait de savoir si) cette tragédie sans précédent est une simple coïncidence », avait également lancé lundi soir le porte-parole du gouvernement, Théodore Roussopoulos. « Quand le Premier ministre du pays adopte une telle thèse, cela devient dangereux pour les institutions démocratiques », a riposté M. Papandréou, lors d'un message à la nation. Il a appelé M. Caramanlis à rendre publics « tout de suite tous les éléments dont il dispose » au sujet d'une éventuelle action concertée. « S'il n'en a pas, c'est lui qui sera responsable (...) des répercussions sur notre industrie touristique », a-t-il souligné.

Dans un apparent souci d'apaisement, M. Caramanlis a appelé mardi les Grecs à « rester unis » devant cette « tragédie nationale ».  Une solidarité dont ont fait preuve plusieurs grandes institutions et entreprises, comme la Banque nationale de Grèce ou la Fondation Onassis, qui ont versé des dizaines de millions d'euros sur un fonds créé par le gouvernement pour venir en aide aux sinistrés.

Pour le moment, la catastrophe n'a pas eu d'incidence sur la fréquentation touristique du pays, traditionnellement au plus haut en août, les grandes agences de voyages n'ayant constaté aucun mouvement de panique sur leurs carnets de réservations.



par RFI

Article publié le 29/08/2007 Dernière mise à jour le 22/08/2008 à 11:48 TU