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France

Nicolas Sarkozy veut démanteler les 35 heures

par Myriam Berber

Article publié le 30/11/2007 Dernière mise à jour le 30/11/2007 à 17:47 TU

Selon Nicolas Sarkozy, seul le travail peut permettre d’augmenter le pouvoir d’achat.(Photo : Reuters)

Selon Nicolas Sarkozy, seul le travail peut permettre d’augmenter le pouvoir d’achat.
(Photo : Reuters)

Le président Nicolas Sarkozy a annoncé, lors d’une intervention jeudi soir à la télévision, des mesures sur le pouvoir d’achat, l’une des premières préoccupations des Français. Il a invité les syndicats à une réunion, à la mi-décembre, pour fixer un agenda des réformes sociales à mettre en œuvre en 2008. Fidèle à son slogan «travailler plus pour gagner plus», le chef de l’Etat a proposé une série de mesures destinées à permettre aux Français d’échanger de la réduction du temps de travail contre du salaire et de débloquer leur réserve de participation au capital de l’entreprise. Les loyers vont être indexés sur les prix et les cautions encadrées, voire supprimées.

Nicolas Sarkozy a annoncé, jeudi 29 novembre 2007, des mesures en faveur du pouvoir d’achat, mais a prévenu : « les Français n’attendent pas que je distribue des cadeaux de Père Noël car ils savent bien qu’ils n’y a pas d’argent dans les caisses ». Selon lui, seul le travail peut permettre d’augmenter le pouvoir d’achat. Pour atteindre cet objectif, le chef de l’Etat veut faire « sauter le verrou des 35 heures, élargir la possibilité de travailler le dimanche et renforcer la flexibilité en échange de quoi les salariés bénéficieraient d'augmentations de salaire ». Seule condition pour les entreprises qui voudraient relever leur durée de travail : obtenir un accord majoritaire entre le chef d’entreprise et les syndicats. Le chef de l’Etat se défend de vouloir abroger les 35 heures. En cas de non accord, les 35 heures ne seront pas remises en cause.

Pour contraindre les employeurs, le président menace les entreprises n’ouvrant pas de négociations salariales de «remettre en cause les allégements de charges [soit 20 milliards d’euros environ], qui leurs sont accordées ». Nicolas Sarkozy veut également « débloquer » les fonds de participation des salariés au capital de leur entreprise dans les six prochains mois « pour remettre du carburant dans la croissance française et du pouvoir d’achat », dans la limite de 10 000 euros par salarié, soit 12 milliards au total.

Davantage de travail pour davantage de salaire

En second lieu, le président propose, pour les salariés du privé et du public « la monétarisation », c’est-à-dire le paiement des jours de réduction de temps de travail (RTT) non pris. Cette disposition qui s’appliquera au 1er janvier 2008, pourra s’étendre aux jours cumulés sur les comptes épargne temps (CET). Cette proposition dont la mise en œuvre risque d’être difficile, sera, elle aussi, soumise à des négociations dans les entreprises.

Pour les fonctionnaires, Nicolas Sarkozy s’est engagé à ce que «les heures supplémentaires soient payées 25% de plus que les normales», comme dans le secteur privé, à payer les journées de RTT non prises et à poursuivre les négociations pour régler la question des stocks d’heures supplémentaires accumulées dans la fonction publique ces dernières années. Elles représenteraient plus de 2 milliards d’euros dans le seul secteur hospitalier.

Ces mesures en vigueur début 2008

Sur la question du logement, Nicolas Sarkozy propose d’indexer les loyers sur l’inflation  et non plus sur l’indice des prix à la construction, plus élevé. Entre 1998 et 2006, les loyers ont augmenté de 37,7% contre une inflation de 15,6%. Depuis janvier 2006, un nouvel indice a déjà été mis en place qui prend en compte à 60% l’indice des prix à la consommation. Cette tendance s’est poursuivie cette année. Cette mesure bénéficiera aux locataires en place. En revanche, les bailleurs resteront libres de fixer les loyers à l’occasion d’un changement de locataire. Nicolas Sarkozy veut également limiter le dépôt de garantie à un mois de loyer, lors de la location d’un logement, et supprimer la caution en créant un système de mutualisation public. Le chef de l’Etat a enfin annoncé la vente de 3% du capital d’EDF, soit 5 milliards d’euros, qui seront investis dans les universités.

L’agenda de ces mesures sera discuté avec l’ensemble des partenaires sociaux, syndicats et patronat, lors d’une grande conférence sociale à la mi-décembre. Au menu de cette conférence, outre les 35 heures, le chef de l’Etat veut également aborder le sujet des allègements de charges dont bénéficient les entreprises et la question du travail le dimanche.

Philippe Pesteil

Délégué CFDT à EDF

« [L'Etat] ce n'est plus un actionnaire qui réclame ses dividendes, c'est un propriétaire qui commence à vendre son entreprise par petits bouts, et là ça devient dangereux. »

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Politique française

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