Article publié le 01/12/2007 Dernière mise à jour le 01/12/2007 à 06:58 TU
Le gouvernement colombien a diffusé vendredi une vidéo montrant Ingrid Betancourt en vie.
(Photo : Reuters)
Avec notre correspondante à Bogota, Zoé Berry
« C’est un moment très dur pour moi. Ils nous demandent des preuves de vie à brûle-pourpoint et me voilà entrain de t’ouvrir mon cœur sur ce papier. Je vais mal physiquement. Je ne mange plus. Mes cheveux tombent. Je n’ai envie de rien. »
C’est avec ces mots qu’Ingrid Betancourt commence sa longue lettre intime. Elle y décrit les conditions de sa captivité. « Je survis dans un hamac accrochée entre deux arbres ».
Elle parle également de son état d’épuisement. « Mes mains suent. Mon esprit se trouble.
Les marches ici sont un calvaire. La vie ici n’est pas une vie. C’est une lugubre perte de temps », résume-t-elle.
Ingrid Betancourt dédie ces quelques lignes à chacun des membres de sa famille qu’elle décrit comme son oxygène. Ce qui lui évite de sombrer dans l’oubli, le néant et le désespoir.
Elle dit aussi son admiration pour le président Hugo Chavez et la médiatrice colombienne Piedad Cordoba.
Elle remercie également la France et la solidarité des Français. « Toutes ces années ont été terribles, mais je ne serais sans doute pas vivante sans cet engagement », dit-elle.
Mais aujourd’hui elle semble à bout et elle termine ainsi. « Longtemps j’ai pensé que tant que je vivais, je devais continuer à espérer. Je n’ai plus la même force. J’ai plus de mal à y croire ».