par RFI
Article publié le 08/12/2007 Dernière mise à jour le 08/12/2007 à 20:24 TU
Construire un partenariat d'égal à égal entre l'Union européenne et l'Union africaine, c'est la volonté du sommet UE/Afrique qui a débuté ce samedi à Lisbonne, la capitale portugaise. L'Union européenne est toujours le premier partenaire économique de l'Afrique, mais elle craint d'être rattrapée par la Chine et le déficit commercial se creuse en défaveur de l'UE.
Le déficit commercial de l'Union européenne avec l'Afrique a presque doublé en 6 ans. Il a atteint 35 milliards d'euros.
Les 27 ont, en effet, vu gonfler le montant de leurs importations énergétiques, gaz et pétrole en tête : elles représentent la moitié des importations européennes en provenance d'Afrique.
Il n’est donc pas étonnant que les grands producteurs africains d'énergie soient les premiers partenaires de l'Union européenne, avec dans l'ordre, l'Afrique du Sud pour le charbon, le Nigeria, la Libye et l'Algérie pour les hydrocarbures.
L’UE talonnée par la Chine
Outre les hydrocarbures, l'Europe importe surtout du cacao, du bois, de l'or et des pierres précieuses.
Dans l'autre sens, l'Europe exporte principalement des biens manufacturés, pour moitié des machines et des véhicules, mais aussi des produits chimiques.
La France est le premier exportateur en Afrique, et l'Afrique du Sud le premier marché européen. L'Europe demeure le premier partenaire commercial de l'Afrique, mais elle est talonnée par la Chine.
Car si les 27 offrent une aide au continent qui représente 40% du montant de leurs exportations, la Chine finance de plus en plus d'infrastructures africaines et cela sans conditions.
Samedi, au premier jour du sommet, les critiques ont redoublé contre la Commission européenne. L'Europe est accusée de vouloir à tout prix arracher de nouveaux accords commerciaux «injustes» à ses anciennes colonies en Afrique.
Président de la Commission de l'Union africaine
«Il est important (...) d'éviter d'utiliser des schémas d'une autre époque, contraires aux choix légitimes africains.»
Le président français, en marge du sommet, a eu plusieurs entretiens avec des leaders africains. Nicolas Sarkozy s'est notamment entretenu avec son homologue rwandais, Paul Kagame et a fait état d'un «début de normalisation» avec ce pays qui a rompu ses relations diplomatiques avec la France en novembre 2006.
Envoyé spécial de RFI à Lisbonne
«Le président français s'est ainsi entretenu avec son homologue rwandais : c'était la première rencontre entre Nicolas Sarkozy et Paul Kagame depuis (...) novembre 2006.»
Président de la Commission européenne
«Ma vision pour l'Europe et l'Afrique est celle d'une vraie relation d'égal à égal.»
08/12/2007 par Jean-Karim FALL